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MELT – Melt

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Il y a quelques semaines, un communiqué de l’Agence Domino Media a troublé l’esprit simple du métallurgiste primaire que je suis en présentant le style du groupe français Melt par la tirade suivante : “Dark-Rock/Post-Punk/Indie-Art-Rock/Avant-Garde-Metal”. Mon idée première, en recevant l’album quelques jours plus tard, a été de le transmettre à un collègue possédant l’ouverture d’esprit qui me fait généralement défaut lorsqu’il est question d’apprécier à sa juste valeur un style aussi alambiqué que le “Dark-Rock/Post-Punk/Indie-Art-Rock/Avant-Garde-Metal”. Cependant, le T-Shirt de Slayer arboré par l’un des musiciens sur la photo imprimée au dos de la pochette a titillé ma curiosité et j’ai décidé de tester la plaque avant de la réintroduire lâchement dans le circuit des albums à chroniquer. Elle n’a plus quitté ma platine laser depuis !

Après avoir écouté l’album en boucle durant une semaine entière, je crois comprendre la démarche de Domino Media qui, plutôt que de risquer l’erreur en collant un label inapproprié sur cet indéfinissable “Melt”, a préféré ratisser large au moment de créer son appellation. Pas vraiment facile, en effet, de donner un nom précis au style très personnel de Melt. Chacun des termes utilisés par le promoteur ; que ce soit ‘Dark’, ‘Rock’, ‘Post’, ‘Punk’, ‘Indie’, ‘Art-Rock’ ou ‘Avant-Garde Metal’ lui colle presque parfaitement à la peau, sans pour autant la décrire correctement.

Né à Toulouse en 2007, Melt a évolué en duo durant quelques années avant de se métamorphoser en quatuor. Sur sa page Facebook, le groupe se targue d’influences allant de Vivaldi à SixteenHorspower en passant par Seputura, Legenda et Samael et résume son style musical à deux mots uniques : Dark Rock. Bien que ses influences semblent être en grande partie métalliques, Melt n’utilise pas ses guitares de manière à construire le mur sonore typique du genre, mais plutôt pour créer une série d’atmosphères douloureuses et de sonorités rampantes. Le chant déchiré de Cha(rlotte) glace instantanément le sang et ronge les tripes en générant une palette d’émotions intenses allant la douleur à la tristesse en passant par la frayeur et la colère. Selon une histoire partagée sur la toile, le style particulier de la vocaliste serait lié à une crise de folie au cours de laquelle elle aurait perdu tout contact avec le monde réel. Chroniqueur chez MiB depuis une dizaine d’année, j’ai lu ce genre de phrase bateau sur un nombre incalculable de bios d’artistes se disant tous plus fous les uns que les autres. J’avoue cependant que la dame est convaincante et je ne suis pas loin de penser que son angoisse est réelle. D’autant que ses textes, qui mélangent allégrement l’anglais à une langue imaginaire, sont parfois tellement obscurs qu’ils donnent envie de sortir l’eau bénite et le crucifix.. Juste au cas où !

“Melt” est probablement l’album le plus envoutant et le plus original qu’il m’ait été donné d’écouter cette année. Paru à l’origine en décembre 2017, l’album vient d’être réédité. Il se découvre en streaming et s’achète en version digitale et CD, via Bandcamp.

L’album (33’39) :

  1. Opikanoba (4’05)
  2. Stigmata (4’11)
  3. ShiroKuroMelt (3’21)
  4. Thorn (3’36)
  5. Kitane (4’35)
  6. Reine (4’22)
  7. Blast (4’45)
  8. Cypher (4’39)

Le groupe :

  • Cha : Guitare, chant
  • Roméo : Batterie
  • Jux : Basse
  • Olivier : Guitare

Pays: FR
Autoproduction – Promo Domino Media
Sortie: 2018/11/07 (réédition 2017)

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