Peter Green au Spirit of 66, avec Jacques Stotzem en première partie
Peter Green est une véritable légende. Successeur d’Eric Clapton au sein des John Mayall Bluesbreakers, il fut aussi le fondateur et leader du célèbre groupe de blues britannique Fleetwood Mac. Malheureusement malade, il dut quitter le groupe et connu un longue période de vache maigre durant laquelle il produit quelques albums solos et exerça pour subsister le métier de fossoyeur. Immédiatement après son départ de Fleetwood Mac, il travailla avec Nigel Watson, beau-frère du producteur de Fleetwood Mac Clifford Davis. C’est précisément Nigel Watson qui proposa à Peter vers 1996 de reformer un groupe de blues avec (au départ) Cozy Powell. Ce groupe baptisé, Peter Green Splinter Group, fut très prolifique, sortant non moins de neuf albums entre 1997 et 2004. Malheureusement en 2004 Peter quitta ce groupe.
Venons-en au concert de ce vendredi 27 février 2008. Le grand Peter Green au Spirit quel évènement! Vous allez me dire, avec Francis Geron, on ne s’étonne plus de rien. Le concert affiche évidemment complet depuis plusieurs semaines.
Première nouvelle, Jacques Stotzem est là. Il nous explique que la prestation de Peter Green étant relativement courte, il ouvrira les festivités. La prestation de Jacques, tous titres issus du récent “Catch The Spirit” sera ovationnée par un public enthousiaste, en particulier “Moonchild” de Rory Gallagher et “Voodoo Child (slight return)” de Jimi Hendrix (of course !). Beau coup de pub pour le prochain festival de la guitare verviétois (à ne pas manquer !).
Une (assez longue) pose et le messie arrive sur scène. Deuxième nouvelle, pour moi en tout cas, il n’est pas accompagné du Splinter Group (j’ignorais qu’il a quitté cette formation il y a cinq ans). Troisième nouvelle , il va jouer assis (il n’a effectivement pas l’air dans une forme olympique).
Les musiciens du groupe sont :
- Mike Dodd : guitare rythmique, chant. “Maître des cérémonies”, véritable soutient de Peter Green.
- Geraint Watkins : claviers, (dont un orgue)
- Matt Radford : contrebasse
- et un très bon batteur dont je n’ai pas retenu le nom
On ouvre le bal avec “Blues don’t change”, un ami me dit que ça sonne tout de même très Splinter Group, de fait, après vérification, c’est un de leurs titres, ça commence plutôt bien. Malheureusement ce sera la seule reprise de ce fabuleux groupe (enfin je pense, corrigez-moi si je me trompe). C’est Mike Dodd qui chante le morceau suivant, sorte de Pop-Fm song à la Brian Adams ou Bon Jovi. Vous m’excuserez mais je n’ai pas retenu tous les titres, tant le répertoire joué était imprévisible! L’enthousiasme suscité par la première chanson (et par le mini-récital de Jacques !) retombe d’un cran. Ce n’est pas tout à fait ce que le public s’attendait à entendre. D’autant que le chant de Mike n’était pas totalement au point. Il faut dire qu’il a tellement été occupé à surveiller si tout se passait bien du côté de Peter qu’il en est bien excusable.
Une reprise des Shadows ensuite. Peter explique à… Mike, qui nous transmet, qu’il a toujours pesté de ne pas sonner comme Hank Marvin en jouant cela. Sur ce point, ce soir il aura plutôt réussi. Applaudissements fournis, mais semblant plus respectueux que frénétiques. Une chanson de Memphis Slim ensuite, Mike présentant le truc, demande à Peter s’il a joué avec Memphis: affirmatif! C’est un peu jazzy, bien joué, mais lent. A ce stade, on remarque que la section rythmique est excellente, mais que les gars n’ont pas l’air profondément passionnés par ce qu’il doivent interpréter, mais peut-être me trompe-je !
Vient, enfin, “Albatross”, début hésitant de Peter, mais bonne version qui réveille un public qui applaudit chaleureusement, un signal auquel malheureusement le groupe ne pourra pas répondre. La suite redeviendra plus molle, plus aucun titre de Fleetwood Mac ou du Splinter Group mis à part un rappel cité plus loin. Je ne veux pas dire par là qu’un musicien se doit de jouer ce que le public attend de lui. Les artistes ne sont jamais aussi bons que lorsqu’il font ce qu’ils sentent, qu’ils jouent ce qu’ils ont envie de jouer. Mais quand on sort à ce point de son répertoire, il faut être en état de surprendre. Force est de reconnaître que ce n’était pas le cas de Mr Green ce soir.
N’ayant pas pu retenir l’ensemble de la liste, je vous livre pèle-mêle quelques morceaux interprétés. “When the lights go out” de Willie Dixon, bon blues mais dans une version pas vraiment Zeppelinesque, du Gospel avec “The Lucky Old Son”, plutôt sympa, “On the hook” : blues traditionnel. Le groupe termine avec “The Thrill Is Gone “ de B.B.King, celui-là même qui a un jour déclaré que Peter Green est le seul guitariste qui lui donne des frissons! Cela réveille le public avant les rappels.
Deux titres que je n’ai pas retenu, suivi d’un “Black Magic Woman”, très attendu, mais venant un peu tard et joué avec un peu trop peu de conviction. Avec un solo à l’orgue façon orchestre de bal (pas le premier de la soirée d’ailleurs, bon tant pis se dit-on!).
Conclusion : déçus, (au pluriel car je pense que c’était l’opinion générale du public), vous l’aviez déjà compris en lisant les lignes qui précèdent. Ecoutez les albums du Splinter Group, visionnez l’excellent DVD “An Evening With Peter Green Splinter Group In Concert”, ça en vaut vraiment la peine! Vous comprendrez qu’il y avait de quoi se réjouir. Mais ce vendredi, nous avons eu droit à un Peter Green fatigué, hésitant, parfois au point de porter un instant son harmonica à la bouche pour jouer… une note, et précédée d’un Larsen retentissant (le sixième homme du groupe par moments !), accompagné par un groupe de bons musiciens qui ont fait ce qu’ils ont pu.
Déçus et tristes un peu comme le déclare John Mc Vie sur le site officiel de Fleetwood Mac à propos du départ de Peter du groupe en 1970, “j’aurais tout donné pour un millionième de son talent, mais il était malade… une grande perte, je préfère me souvenir de lui, rieur comme il était dans le groupe” (www.fleetwoodmac.net/penguin/peter.htm). Ce soir, après un concert pas vraiment mauvais, mais loin d’être à la hauteur du grand bonhomme qu’est Peter Green nous avons également dû nous contenter de souvenirs.
Souvenir d’une soirée effectivement très moyenne.
Le dernier passage avec le Splinter Group à Harelbeek était tout autre.
01. > – Lead vocals: Peter Green (Albert King)
02. > – Lead vocals: Mike Dodd (Bob Dylan)
03. > – Instrumental (Hank Marvin)
04. > – Lead vocals: Peter Green (Jimmy Cliff)
05. > – Lead vocals: Peter Green (Memphis Slim)
06. > – Instrumental (Peter Green)
07. > – Lead vocals: Peter Green (Willie Dixon)
08. > – Lead vocals: Mike Dodd (B. Smith/H. Gillespie)
09. > – Lead vocals: Peter Green (Elmore James)
10. > – Lead vocals: Mike Dodd (Jagger/Richard)
11. > – Lead vocals: Peter Green (Peter Green)
12. > – Instrumental (Freddie King)
13. > – Lead vocals: Peter Green (B.B. King)
Rappels
14. > – Lead vocals: Peter Green (Tony Joe White)
15. > – Lead vocals: Peter Green (Peter Green)
oups pardon!!
01.Blues Don´t Change – Lead vocals: Peter Green (Albert King)
02.Tonight I´ll Be Staying Here With You – Lead vocals: Mike Dodd (Bob Dylan)
03.Dance On – Instrumental (Hank Marvin)
04.Many Rivers To Cross – Lead vocals: Peter Green (Jimmy Cliff)
05.Guess I’m A Fool – Lead vocals: Peter Green (Memphis Slim)
06.Albatross – Instrumental (Peter Green)
07.When Lights Go Out – Lead vocals: Peter Green (Willie Dixon)
08.That Lucky Old Sun – Lead vocals: Mike Dodd (B. Smith/H. Gillespie)
09.Stranger Blues – Lead vocals: Peter Green (Elmore James)
10.Off The Hook – Lead vocals: Mike Dodd (Jagger/Richard)
11.Long Grey Mare – Lead vocals: Peter Green (Peter Green)
12.The Stumble – Instrumental (Freddie King)
13.The Thrill Is Gone – Lead vocals: Peter Green (B.B. King)
Rappel:
14.A Rainy Night in Georgia – Lead vocals: Peter Green (Tony Joe White)
15.Black Magic Woman – Lead vocals: Peter Green (Peter Green)