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METALLICA au Sportpaleis – Le retour des 4 fantastiques

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5 mars 2009, il est 18h30. Me voici à nouveau devant le Sportpaleis d’Anvers. Deux jours à peine après être rentré chez moi déçu, sans ma dose promise d’AC/DC. Cette fois, personne devant les entrées des parkings de la grande salle anversoise pour me dire de rentrer chez moi, alors ce soir, c’est sûr, le concert aura bien lieu. Perdu dans mes pensées en attendant mon tour dans la file, je me rends compte que ça fait presque 18 ans que je n’ai plus vu Metallica en concert, depuis ce beau jour d’août 1991 ou la ville d’Hasselt avait réussi l’incroyable pari de réunir en un seul jour AC/DC, Metallica, Motley Crüe et Queensrÿche dans le même festival. Bien sûr, Metallica est revenu plusieurs fois en Belgique depuis, mais, je ne me suis jamais senti le courage de me mêler au public branchouille de Werchter ou du Pukkelpop pour aller les voir jouer des extraits d’albums que je n’aimais plus vraiment, parce que, comme beaucoup de fans de la première heure, j’avais un peu lâché l’affaire à la sortie de Load, Reload et consorts.
Mais voilà qu’en 2008 Metallica nous sort l’album qu’on attendait plus Death Magnetic et instantanément, j’accroche. Quel P… de bon album. Alors cette fois, il faut les voir, coûte que coûte. Grâce à mon ami Bernie qui est plus rapide que Lucky Luke lorsqu’il s’agit de réserver des places sur internet, je décroche un laissez-passer pour ce que j’imagine déjà être le Valhalla du fan de Metal. Presque 6 mois à attendre quand même entre le moment où les billets sont payés et ce moment précis où, pour la première fois de ma vie je pénètre dans ce Sportpaleis dont on m’a dit tant de mal.

The Sword a déjà commencé son set quand j’arrive enfin à pénétrer dans la salle. Première constatation, on ne m’a pas menti. Le son est vraiment pourri. J’ai l’impression d’entendre un (très) mauvais bootleg. Je passerai rapidement sur la prestation de ce groupe de Doom Metal texan dont j’adore les albums, mais qui n’a pas grand-chose pour séduire ce soir. Comme je l’ai dit, le son est mauvais et la configuration très particulière de la scène – sur laquelle je reviendrai tout à l’heure – ne joue pas vraiment en sa faveur. Un groupe à revoir dans de meilleures conditions, c’est sûr !

Je passerai aussi rapidement sur la prestation de Machine Head qui est un groupe avec lequel je n’ai aucune affinité. Machine Head est l’archétype du groupe trash américain. Rapide, bruyant, qui saute dans tous les sens, tatoués sur la moindre parcelle de peau et – n’allez surtout pas croire que je suis objectif sur ce coup-là, car c’est un avis tout à fait personnel – insipides. D’excellents musiciens, qui maîtrisent parfaitement leur affaire, je le reconnais, mais qui n’ont rien fait que d’autres n’avaient fait avant eux.

La première fois que j’ai eu la chance de voir le groupe sur scène en 1984, Metallica utilisait déjà comme intro “The ecstasy of gold”, d’Ennio Morricone et, franchement, ça le fait toujours. L’intro est à peine achevée que l’on entend les battements d’un cœur dans les immenses haut-parleurs accrochés un peu partout dans la salle. Des battements de cœur tout de suite appuyés par des milliers de mains battants au même rythme. “That was just your life” extrait de “Death Magnetic” sera le premier morceau joué ce soir. Éclairés par un nombre incroyable de lasers, les 4 californiens semblent avoir une pêche incroyable. Le son est étonnamment bon. Toutes mes craintes concernant l’acoustique du Sportpaleis sont balayées. ‘Antwerp, it’s your life‘ nous balance James Hetfield à la fin du morceau avant d’enchaîner avec un “The end of the line” où l’on prend un plaisir immense à voir Kirk Hammet renouer avec l’exercice du solo qu’il avait oublié le temps de “Saint Anger”.

Parlons un peu de la configuration de la scène tout à fait incroyable utilisée sur ce « World Magnetic Tour ». Une scène circulaire, située en plein centre du Sportpaleis, si bien que, où que vous soyez dans la salle, vous avez l’impression d’être à côté du groupe. La batterie de Lars Ulrich, au centre, pivote lentement sur elle-même afin que tout le monde la voie de face au moins une fois pendant le concert. Les trois autres musiciens échangent leurs places à chaque chanson. Au plafond, d’immenses cercueils identiques à celui qui est représenté sur la pochette de “Death Magnetic” servent de support à l’énorme lightshow du groupe. Pendant le show, les cercueils actionnés par des chaînes et des moteurs se déplacent de haut en bas. A intervalles réguliers, d’immenses bouches à feu crachent des flammes d’une hauteur impressionnante réchauffant encore plus la salle qui n’en avait pas vraiment besoin. Cette configuration circulaire qui, si elle permet aux musiciens d’être proches de leur public, a le désavantage de ne jamais nous laisser voir le groupe au complet.

‘Ce soir, nous allons jouer un tas de nouveaux trucs, et, ce qui va bien avec les nouveaux trucs, c’est les vieux trucs’ plaisante Hetfield avant d’entamer les premiers accords de “Leper Messiah”, premier classique du groupe de la soirée suivi d’un “Holier than thou” bien carré. Quelques instants dans le noir pendant lesquels des coups de feu nous indiquent qu’on va avoir droit à “One”, toujours aussi efficace.

‘Pour combien de personnes est-ce le premier concert de Metallica ?’ demande James. Quelques dizaines de mains seulement se lèvent sous la huée du public. ‘Est-ce une manière de dire bonjour ?’ réprimande le vocaliste, ‘Bienvenue dans la famille’ ‘Pourquoi avez-vous mis aussi longtemps à venir ?’ Un discours bien rôdé, mais efficace à souhait qui chauffe le public pour “Broken, Beat and Scarred” extrait du dernier album en date enchaîné à “Cyanide”Robert Trujillo a enfin l’occasion de nous démontrer qu’il est un bassiste incroyable qui n’a rien à envier à ses deux illustres prédécesseurs : Cliff Burton et Jason Newsted.

‘Maintenant que nous sommes réchauffés, nous allons commencer le show’ balance le Hetfield au moment d’introduire le morceau super heavy qu’est “Sad but true”. Le tempo ralentit avec la reprise inattendue du “Turn the page” de Bob Seger. Incroyable solo de guitare de Kirk pour commencer “The day that never comes” un morceau qui, s’il commence comme une ballade se termine en un incroyable instrumental comme Metallica savait en faire au début de sa carrière.

Les Four Horsemen décident alors de nous prouver qu’ils sont toujours les maitres incontestés du trash en nous assénant coup sur coup un “Masters of Puppets” où l’on voit le public chanter à tue-tête et un “Fight Fire with Fire” où Robert Tujillo dégouline littéralement de sueur pendant que Kirk Hammet, qui était le seul des quatre à ne pas sourire depuis le début du show, commence à se dérider. Apparemment, le concert est aussi bon pour eux que pour nous. Au loin, je vois mon ami Bernard Hulet – privé ce soir de son immense appareil photo – en train de headbanger comme un malade.

Second solo de Kirk « the ripper » Hammet, comme l’appelle James, pour calmer un peu les esprits avant un “Nothing Else Matters” où James laisse chanter le public. A peine le temps de sécher nos larmes, que le groupe entame son autre hit “Enter Sandman”. Metallica quitte la scène au désespoir du public. C’était déjà le dernier Morceau. Le groupe revient quelques minutes plus tard pour nous interpréter en rappel deux reprises : le “Breadfan” de Budgie suivi du “The Prince” de Diamond Head.

James demande au technicien d’allumer les lumières afin de voir une dernière fois la « Metallica Family – Antwerp Style 2009 » avant de nous faire promettre de chanter fort les trois simples mots : “Seek and Destroy”. Trois derniers mots pour se mettre le public dans la poche. Intense !

Dans la salle rallumée, que des sourires et des manifestations de joie. Le groupe lui-même a du mal à quitter les planches, offrant à son public tout ce qui lui reste d’onglets et de baguettes. Jusqu’à ce soir, je ne m’étais pas vraiment rendu compte combien j’aimais Metallica et combien cette « famille » là me manquait. Vivement la prochaine réunion !

Article écrit par Michel Serry

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