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IAMX à l’AB: entre excellence et exubérance

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En ce premier jour de printemps, I Am X était de retour en Belgique après sa prestation au festival de Dour en juillet dernier. Une prestation qui nous avait laissés sur notre faim car aucun nouveau morceau n’avait été présenté. Avec la perspective d’un troisième album qui sortira en mai prochain (“Kingdom Of Welcome Addiction”), et deux heures de show prévu, on était en droit d’attendre quelque chose de nouveau, ou tout au moins de différent… La grande salle de l’AB est pleine à craquer (un surprenant sold out, à bien y réfléchir) et on distingue finalement des silhouettes dans l’obscurité. Les musiciens ne sont encore que des ombres mais on aperçoit que chacun d’entre eux porte un masque (ce doit être un concept vu que même le type à la table de mixage en porte un). Même s’il ne tiendra que le temps de “Bring Me Back A Dog”, on est déjà en plein dans l’exubérance caractéristique du groupe.

Ces musiciens sont dans un trip, ce n’est pas possible autrement. Le batteur joue quasi en permanence avec un bras en l’air, le guitariste fixe le plafond quand il ne secoue pas la tête et la claviériste au style tout particulier ne tient pas en place (on les a vus passer près de nous après le concert et, franchement, ils font limite peur…). Chris Corner, quant à lui, est pareil à lui-même. Entre officier de l’armée, magicien et comédien, il a du mal à choisir son style, alors il mélange les genres. Cela dit, il est vrai aussi qu’à l’endroit où l’on se trouvait (pas loin de la console), on ne voyait pas trop les détails des costumes, mais d’un autre côté, on a épargné des basses destructrices à nos tympans et le son était apparemment bien meilleur que tout devant.

Le début du set sera relativement décevant, malgré deux nouveaux morceaux (“Nature Of Inviting” et “An I For An I”), où l’on sent une volonté de mettre un peu plus les guitares en avant tout en gardant un côté pop (le hic, c’est que le groupe ne les maîtrise pas encore tout à fait). Le déclic s’est toutefois produit avec un nouveau titre un peu plus calme (“Tear Garden”), pendant lequel Chris Corner est arrivé sur scène avec un parapluie rouge alors que sur l’écran géant derrière lui était projeté un clip articulé autour de chiffres et de lettres qui forment des dessins et racontent une histoire. Efficace et un futur single, c’est certain. Il a enchaîné directement avec un autre nouveau titre (“I Am Terrified”), genre slow crapuleux à la Bryan Adams pour l’intro et Scorpions pour la suite. Le quart d’heure américain allait se terminer avec une interprétation magistrale de “This Will Make You Love Again”, où on ne voyait le chanteur qu’en ombre chinoise.

C’est ensuite reparti avec l’électro qui a fait la renommé de l’ex-chanteur de Sneaker Pimps, dont on retiendra “Nightlife”, “Spit It Out” et “Kiss And Swallow”. Tout ceci terminera le set principal dans une ambiance indescriptible (on avait eu droit, entre-temps, à “My Secret Friend”, un autre impeccable nouveau titre).

La première salve de rappel débutera avec le single actuel, “Think Of England” suivi de ce qui sera la plage titulaire de “Kingdom Of Welcome Addiction” et qui me fait dire que cet album promet. Vraiment. Le tempo est quelque peu ralenti (et encore…) mais la voix magique comble le manque relatif de beats. Ah oui, j’oubliais de dire que notre ami Chris Corner s’est changé durant le break, il est revenu sur scène avec un costume mi-blanc mi-noir, genre Jean qui rit, Jean qui pleure et il s’est coiffé d’un chapeau blanc. “The Negative Sex” sera par contre un peu loupé mais “Skin Vision” et surtout “President” remettront les pendules à l’heure d’une manière époustouflante.

On pensait le concert terminé mais ils sont revenus pour généreusement nous accorder deux titres supplémentaires, “Your Joy Is My Low” et un autre hymne, “After Every Party I Die”, avec lequel le groupe laissera les spectateurs entamer leur Saturday Night Fever… Très bon concert finalement, qui aurait été parfait amputé de ses vingt premières minutes. Vivement ce troisième album…

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