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L’interview de Peter Nicholls, chanteur de IQ

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A l’occasion de la sortie de leur nouvel album studio, le premier en cinq ans, Peter Nicholls, chanteur du groupe anglais IQ, nous a fait le plaisir de nous accorder une interview. Une bonne occasion de passer en revue cet opus et cinq années de turbulences. Music in Belgium – Les dernières années furent celles de nombreux changements, d’abord Paul Cook qui part en 2005, en 2007 c’est au tour de Martin Orford. Tout cela a dû déstabiliser le groupe… Comment avez-vous vécu cela? Est-ce la raison de ces 5 années d’attente pour le nouvel album?
Peter Nicholls – Les cinq dernières années ont vu beaucoup de bouleversements au sein d’IQ, le plus évident est le départ de Paul et Martin, nous avons été très tristes de les perdre tous les deux. Nous avions déjà commencé l’enregistrement de l’album lorsque Martin a décidé de partir. Tout s’est alors arrêté pendant que nous auditionnions des nouveaux claviéristes. Puis, peu de temps après que nous ayons recruté Mark Westworth, j’ai été emmené à l’hôpital souffrant d’une pneumonie aiguë, et tout s’est arrêté de nouveau pendant plusieurs mois. J’ai eu une assez longue période de convalescence avant de reprendre les travaux sur l’album. Mike et moi avons travaillé plus étroitement que ce que nous avions fait dans le temps, j’ai trouvé cela très enrichissant et agréable. Cet album a été un exercice de survie, et malgré tous les obstacles qui ont été jetés sur notre route, nous étions déterminés à revenir avec un grand album, exactement ce que nous avons fait. Nous sommes tous très heureux de “Frequency”. Je pense que c’est notre meilleur travail depuis un long moment.

MiB – Paul Cook revient maintenant pour la tournée alors que c’est Andy Edwards qui a enregistré l’album. En avait-il marre de sa retraite? Est-ce un retour temporaire ou définitif?
PN – Andy a pris congé de IQ pour des raisons personnelles, je ne sais pas vraiment pour combien de temps. Mais nous aimons penser que IQ est une famille élargie et nous sommes très heureux d’avoir Paul de retour parmi nous. Il prend beaucoup de plaisir à jouer avec le nouveau groupe et il est très enthousiaste. Nous avons donné quelques concerts en avril pour promouvoir la sortie de l’album et il a superbement assuré, pas de problème. Il joue mieux que jamais, mais à part cela, c’est un charmant garçon et il est bon de disposer à nouveau de sa présence dans le groupe.

MiB
Frequency
est un album impressionnant, tout comme l’avait été “Subterranea” en son temps. Comment vous est venue l’inspiration? Peux-tu nous expliquer le concept qui se cache derrière les sept morceaux?
PN – A l’origine, nous avons discuté de la possibilité de faire un concept album, et j’ai eu l’idée d’une histoire qui commence avec une voix entendue à travers le bruit blanc sur une station de radio qui n’a pas été réglée correctement. Finalement, cela a été condensé dans le morceau “Frequency” et l’idée d’un concept global a été abandonnée, de sorte que les morceaux ne sont pas liés par les paroles. Quand j’ai écrit les paroles, j’ai approché chaque chanson comme une entité distincte, mais il existe dans cet album une forte atmosphère qui relie les chansons.
L’inspiration peut venir de n’importe quelle source, mais j’écris encore instinctivement. Je laisse l’idée initiale d’un texte se produire naturellement et, ensuite, il est ré-écrit plusieurs fois jusqu’à ce que je me retrouve avec quelque chose dont je suis heureux. Mon intention a toujours été d’écrire des textes qui se connectent avec l’auditeur au niveau émotionnel. Même sur “Subterranea”, où les paroles ont plus un style narratif et raconte une histoire, le principal objectif pour moi était d’exprimer le caractère central de sentiments et les réactions à ce qui se passait pour lui.

MiB – Pour l’instant, les concerts sont plutôt ponctuels. Y aura-t-il une véritable tournée?
PN – Nous ne jouons pas très souvent ces temps-ci, en général environ 10 concerts par an, de sorte qu’il n’y aura pas une tournée complète pour promouvoir l’album. En dehors de l’Union Européenne où nous avons joué en avril lorsque l’album a été publié, nous serons de retour aux Etats-Unis cet été. Cela sera suivi par quelques dates britanniques plus tard dans l’année.

MiB – Martin Orford se dit assez désabusé par le piratage via internet. Il est même complètement démoralisé par cela. Comment IQ ressent-il ce piratage? Est-il important au regard des ventes de vos CDs? Comment voyez-vous l’avenir d’IQ sur ce marché musical? Voyez-vous Internet comme un support ou comme un ennemi pour les artistes?
PN – Nous continuons IQ parce que nous avons toujours du plaisir à travailler ensemble et à créer quelque chose de particulier qu’aucun de nous ne peut faire de la même façon individuellement. Mais, bien entendu, nous ne voulons pas perdre d’argent dans le processus, cela tuerait le groupe. Je pense que les fans de progressif sont désireux de soutenir les artistes et se font un plaisir de payer pour les CD plutôt que de les télécharger gratuitement à partir de sites web illégaux. Nous sommes touchés par l’internet, tout le monde l’est, mais les groupes peuvent tourner cela à leur avantage en l’utilisant comme un moyen de rendre leurs produits directement accessibles à leurs fans. Je pense que les maisons de disques, plus que les groupes, sont touchées négativement par l’internet. Nous devons accepter que l’industrie de la musique soit en train de changer et nous devons nous adapter à ces changements.

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