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FAITH NO MORE au Pukkelpop : Concert Of The Year

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Faith No More s’est reformé, tout du moins le temps d’une tournée. Nous avons eu la grande chance que le groupe passe par la Belgique ce 20 août à l’occasion du toujours avant-gardiste Pukkelpop. Les musiciens sont ceux de la dernière mouture de FNM, c’est donc John Hudson qui tient la gratte et non Jim Martin. Je peux vous dire que comme ses prestations sur “Album Of The Year “ le laissent entendre, John tient aussi bien sa place que ne le faisait Big Jim. De toute façon l’ossature de Faith No More est bien là : Mike Bordin à la batterie, Roddy Bottum aux claviers, Bill Gould à la basse, et bien entendu Mike Patton à la voix, et quelle voix !

Lorsque des spécialistes parlent des plus grandes voix du rock’n’roll (sur classic 21 entre-autres), ils évoquent toujours (et à juste titre) Freddy Mercury, Robert Plant ou encore Peter Gabriel. Ils oublient bien souvent de parler de Mike Patton. Pourtant c’est sans conteste une des plus grandes voix de l’histoire du rock, et de la musique en général ! Cette voix, il l’a conservée intacte, et ce 20 août, il nous en fait la démonstration ! Une entrée en matière amusante et de circonstance : une reprise de “Reunited” de Peaches and Herb, standard soul de la fin des années 70 et interprétée par nos comparses dans le plus pur style Motown, avec juste un petit sourire de sale gamin de Mike.

On entre dans le vif du sujet: “Land Of Sunshine” puis “Caffeine” Ca arrache ! La pêche que ces gars ont ! Puis vient un peu de calme avec le splendide “Evidence”, avec un couplet en… portugais ! Mike passe tour à tour d’une voix de baryton à celle d’une soprano (je pousse un peu, mais féminine en tout cas), et cela avec une justesse à faire peur ! Bien sûr le traditionnel porte-voix est de la partie, mais le maître n’en abuse pas. Bourré d’énergie, il part dans tous les sens occupe une place dingue. Il descendra même de scène avec John, interrompant “Midlife Crisis”, pour aller voir si un spectateur ayant chu en tentant de sauter de la scène n’est pas trop mal en point. Nos amis remontent, petit intermède sifflotant : “Popcorn” d’Anarchic System ! Et ils reprennent le morceau là où ils l’ont laissé, pile poil, comme si de rien était, du grand art ! La liste des titres (cfr ci-dessous) est à l’image des albums, les chansons métalliques alternant avec des plus calmes, plus swing. Ils nous font bien sûr “Easy” des Commodores, interprété avec la même énergie et le même respect de la chanson que dans les années nonante. On s’amuse, sans se moquer, et c’est bon !

Je vous parle de Mr Patton, mais les autres sont un peu là aussi ! Je vous ai dit que John Hudson tenait sa place, je persiste et signe. Que dire de Bill Gould ? Discret mais efficace, swingant à souhait sur les titres “funk” comme “Evidence” et “swap” pêchu sur le hard comme “The Gentle Art Of Making Ennemies”. Roddy Bottum, le côté “smart” la touche d’harmonie avec la voix du maître, la finesse, le petit “plus” aérien qui caractérise FNM, merci Roddy. Last but not least, Monsieur Mike Bordin, batteur passionné de rythmes africains (ça s’entend !), contretemps, rapidité, justesse, force et finesse en même temps ! Un batteur de jazz dans groupe de métal. Si c’était possible, je pense que John Bonham en frissonnerait de plaisir dans sa tombe. Quel groupe mes amis, quel équilibre, quelle virtuosité !

Alors voilà faut déjà se quitter, eh oui en festival c’est court ! A ce propos, seul point négatif, un public nombreux de passionnés qui chantaient, dansaient et visiblement adoraient, mais des applaudissements vraiment pas à la hauteur de l’événement. Après s’être coltiné quarante degrés toute la journée et un orage carabiné, à minuit on a le droit d’être un peu amorti ! N’empêche que de toute évidence les gens adoraient. Autre petit regret, le grand “The Real Thing” est sous-représenté (“Epic” et “Surpise, you’re dead!”), mais voilà, encore une fois, en festival, faut faire court. Rappels donc : les voilà qu’ils nous jouent “Les Chariots De Feu”, Mike nous offrant bruitages en tout genre au micro, et d’enchaîner sur le fabuleux “Stripsearch” alliant swing et vigueur, une chanson qui résume Faith No More à elle seule. Clôture sur “We Care A Lot”, of course. Merde ! C’est déjà fini.

Un come–back parfaitement réussi. Reste à espérer qu’on n’en restera pas là et qu’il s’agit d’une vraie reformation, un album, des concerts en salle, please ! Faith No More a prouvé si cela était nécessaire qu’il est un groupe vraiment indispensable.

Voici la liste des morceaux du concert :

  1. Reunited
  2. Land of Sunshine
  3. Caffeine
  4. Evidence (with some Portugese)
  5. Surprise! You’re dead
  6. Last Cup of Sorrow
  7. Easy
  8. Midlife Crisis
  9. Epic
  10. RV
  11. Gentle Art of Making Enemies
  12. King for a Day
  13. Ashes to Ashes
  14. Just A Man
    Rappels

  15. Chariots/Stripsearch
  16. Pristina
  17. We Care a Lot

P.S.: liste repiquée sur Faith No More worldpress, personnellement, je ne me souviens pas de “Pristina”.

2 thoughts on “FAITH NO MORE au Pukkelpop : Concert Of The Year

  • Non, ils n’ont pas joue Pristina, et oui, c’etait bien le concert de l’annee (jusqu’ici du moins). On a l’impression que ces gars n’ont jamais arrete de jouer ensemble ! En plus, le son etait d’une qualite rare en festival… que du bonheur quoi… J’entends encore les rires de cingle de Patton pendant “Land of Sunshine” venir hanter mes nuits depuis lors…

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