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Les FLAMING LIPS assurent le spectacle à l’AB

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L’Ancienne Belgique avait rendez-vous ce lundi 9 novembre avec un groupe dont la réputation scénique n’est plus à démontrer. En effet, un concert des Flaming Lips s’apparente toujours à une expérience spectaculaire, tant d’un point de vue visuel que musical et émotionnel. D’ailleurs, un détail qui ne trompe pas: ce concert était sold out depuis belle lurette…

Premier détail qui nous saute aux yeux en pénétrant dans la salle, l’espace réservé à la technique est bien plus large que d’habitude. Il est vrai que c’est une véritable brigade qui accompagne le groupe en tournée, et les techniciens / roadies ne sont pas les moins nombreux de la bande. Le second détail, c’est que le groupe qui assurait la première partie, Stardeath and White Dwarfs, avait déjà entamé sa prestation bien avant 20h, devant un public plus que clairsemé. Une constante à laquelle on a décidément bien du mal à s’habituer…

Mais vu qu’ils ont tenu la scène pendant une bonne quarantaine de minutes, on a quand même pu se forger une idée de leur potentiel. Ce groupe est emmené par le chanteur Dennis Coyne, qui n’est autre que le neveu de Wayne Coyne, le leader des Flaming Lips. Ils ont sorti leur premier album, “The Birth”, voici quelques mois et, musicalement, il ne faut pas aller chercher bien loin d’où proviennent leurs influences… Très rock 60’s psychédélique, ils surfent sur la même vague que leurs aînés, si ce n’est qu’ils ne bénéficient que d’un light show limité. Ils vont toutefois terminer leur set avec une excellente cover du “Borderline” de Madonna, à la limite du méconnaissable, entamée en douceur et achevée dans un relatif chaos lumineux. Il faudra les revoir en étant plus concentré…

Les Flaming Lips, quant à eux, viennent de sortir leur douzième album, “Embryonic”, qui a tendance à retourner vers leurs premières amours, dans un registre expérimental. Rappelons tout de même que ce groupe existe depuis plus de 25 ans mais qu’ils n’ont pas vraiment obtenu la reconnaissance qu’ils méritaient avant 1999 et l’album “The Soft Bulletin”.

Ce qui ne gâche rien, c’est que l’expérience d’un concert des Flaming Lips commence dès les soundchecks. En effet, c’est Wayne Coyne en personne qui vient tester son micro et la mini caméra qui va projeter son image sur l’écran tout en gérant le bon déroulement des opérations, bien soutenu par des roadies tout habillés d’orange à la manière des ouvriers d’un chantier routier. Au rayon bizarrerie, signalons un drapeau avec le coq wallon qui trône sur un synthé…

Tout à coup, la musique d’intro s’échappe des haut-parleurs alors que l’écran géant s’allume et projette des images psychédéliques aux couleurs vives. On devine une danseuse qui va finir par se coucher et laisser filer par ses entrailles les membres du groupe qui surgiront un à un par une porte dérobée en plein milieu de l’écran. Wayne Coyne, quant à lui, va s’enfermer dans un ballon géant et rouler dans le public jusqu’à atteindre la table de mixage avant de faire demi-tour et de revenir sur scène, juste à temps pour entamer “Race For The Prize”. Au même moment, ce sont des milliers de confettis qui s’envolent dans les airs et des dizaines de baudruches géantes qui sont envoyées dans le public. Un début classique dans le chef du groupe, mais qui donne toujours le même effet…

N’oublions pas non plus que de chaque côté de la scène se trouvent une demi-douzaine de lutins déguisés en ours blanc ou en chèvre, qui vont danser, gesticuler et faire les pitres pendant toute la durée du concert. Quand je vous disais que le staff était nombreux…

Bref, le concert était bien lancé et allait se poursuivre avec un premier extrait du nouvel album, “Silver Trembling Hand” (dans une version bien supérieure à l’enregistrement), que Wayne Coyne terminera sur les épaules d’un gorille. Ce dernier ne sera d’ailleurs pas le seul personnage déguisé en animal qui envahira la scène, puisqu’on aura aussi droit à une libellule géante et à un crapaud peu ragoûtant pendant le très beau “In The Morning Of The Magicians”.

En tout cas, le public est chaud comme la braise et le montrera en s’égosillant sur “The Yeah Yeah Yeah Song”, complimentant au passage les propos du chanteur par rapport à un certain George W Bush. Un public qui se fera également entendre lors d’une version tout à fait improvisée (car pas prévue sur la set-list) d’“I Can Be A Frog”, imitant les bruits d’animaux (mais pas seulement) énoncés par Wayne Coyne. Un moment de franche rigolade. Notons aussi au passage la douze cordes de Steven Drozd, qui fera des merveilles ce soir.

Bien qu’“Embryonic” soit un album assez difficile d’accès, les trois titres qu’ils vont enchaîner vont, comme par miracle, se révéler indispensables à l’équilibre du set. Ainsi, un très psyché “Convinced Of The Hex”, un sinistre (mais magnifique) “Evil” (sur une vidéo répétitive d’un singe qu’on dirait effrayé) et un expérimental “See The Leaves” vont nous renvoyer à une écoute plus attentive de la plaque. Pointons encore une poignante version de “Yoshimi Battles The Pink Robots”, qui nous donnera des frissons, sur fond de coucher de soleil. Après un mémorial funéraire à la trompette et un dégagement de fumée nauséabonde pendant “The W.A.N.D.”, le groupe terminera le set principal avec “She Don’t Use Jelly”, leur premier semblant de hit en 1993, sur un déluge stroboscopique du plus bel effet…

Ils reviendront pour un ultime moment de pur bonheur, avec une magnifique version de “Do You Realize??”, à la limite de nous donner la larme à l’œil. Le point final d’un concert qui a tenu toutes ses promesses, grâce notamment à un Wayne Coyne des grands soirs. Son charisme, sa simplicité, son humour et son énergie positive resteront longtemps dans nos mémoires. Sans aucun doute un de nos concerts de l’année…

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