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La métamorphose de Jack Peñate à l’AB Club

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A l’instar de A Place To Bury Strangers deux jours plus tôt, Jack Peñate venait présenter un deuxième album très réussi au public belge ce lundi 23 novembre. Il avait choisi l’AB Club pour sa prestation qui, contre toute attente, avait affiché complet en un rien de temps. Dans le public, le profil est varié et pas nécessairement habitué des salles de concerts. Les spectateurs sont bien sapés, majoritairement féminins et néerlandophones. En tout cas, tous sont là pour applaudir le playboy anglais dont le physique (et surtout la tête) fait penser autant à Patrick Swayze qu’à David Hasselhoff lorsqu’ils faisaient la une des magazines à la fin des années 80.

Cela dit, le londonien a sorti cette année son deuxième album, “Everything Is New”, qui porte admirablement bien son titre. En effet, alors que son premier opus (“Matinée”) lui avait plutôt donné une réputation de troubadour, il a osé prendre une nouvelle direction artistique, encouragé par le producteur Paul Epworth (qui a notamment travaillé cette année avec Friendly Fires, The Big Pink et Florence & The Machine). Restait à voir comment il allait faire vivre ses nouvelles compositions sur scène. On avait bien eu un maigre aperçu au Pukkelpop, mais rien ne remplace l’intimité d’une petite salle à l’acoustique parfaite telle que celle qui se situe au premier étage de l’Ancienne Belgique.

A l’arrière de la scène est suspendue une grande bannière aux couleurs criardes sur laquelle on distingue des fleurs aux pétales imposants mais, paradoxalement, elle ne sera pas du tout mise en valeur. Au contraire des musiciens qui eux, vont assurer le spectacle. Aux côtés de Jack Peñate et de sa tignasse abondante, on retrouve un guitariste qui fait peur, un batteur au visage froid, un excellent bassiste et une claviériste habillée comme une vraie anglaise. Elle s’occupera également des chœurs, en prenant au fur et à mesure du concert une telle assurance qu’elle finira par nous couper le souffle lors des derniers morceaux.

C’est l’énergique “Spit at Stars” qui va entamer les débats, avec un Jack remonté et plein d’enthousiasme. Il va d’ailleurs s’adresser abondamment au public avec une voix cassée qui, comme par enchantement, deviendra rauque juste ce qu’il faut au moment de chanter (même s’il avait du mal par moments). Alors que les anciens titres (“Have I Been A Fool?”, “Second, Minute Or Hour” et surtout “Torn On The Platform”), emmenés par une guitare bien sèche, font penser au rock dynamique et rafraîchissant des Housemartins du milieu des années 80 (allez donc réécouter “Happy Hour”), les nouvelles compositions sont bien plus travaillées, plus risquées et surtout plus variées. Il s’ouvre en effet à d’autres horizons musicaux, parfois assez déroutants (samba, world music), mais avec un dénominateur commun, qui est une basse incroyable, à l’exception de “Body Down” basé sur un piano divin.

Ainsi, certains nouveaux titres vont se révéler particulièrement rafraichissants, comme “Everything Is New”, “Pull My Heart Away” et évidemment son hit single “Tonight’s Today”. Des titres composés avec une légèreté déconcertante pour une efficacité maximale. Mon préféré de la soirée sera un intense “Every Glance” aux percussions développées, ainsi qu’un excellent nouveau morceau, qui renvoie vers les meilleurs moments de The Dears. En guise de rappel, le poppy “Be The One”, maintes fois réclamé pendant le set principal, récoltera le succès escompté et mettra un point final à une soirée bien agréable qui nous aura fait oublier l’espace d’une petite heure le temps maussade qui régnait sur la capitale…

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