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The Soft Pack à l’AB

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Quelques jours après la douceur d’Arid, retour à l’Ancienne Belgique, mais un étage plus haut, dans le Club, pour une soirée qui s’annonçait nettement plus rock puisque The Soft Pack, un des groupes appelés à rythmer l’année 2010, faisait escale ce mercredi 3 mars dans la salle bruxelloise, un premier album éponyme fraîchement sorti sous le bras… Cela dit, au moment où la première partie est montée sur scène, il n’y avait pas grand monde au poste. Les quatre rockeurs de 1982 ont dès lors débuté leur set dans une relative indifférence. Après les Black Lips à la Rotonde l’an dernier, c’est donc à un autre groupe américain que le quatuor garage bruxellois venait apporter son soutien. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont pris le public à la gorge et n’ont pas daigné lui accorder le moindre moment de répit. En effet, les titres courts vont s’enchaîner à une cadence infernale tout en allant droit au but.

A l’instar de The Hives, les musiciens assurent une rythmique impeccable et efficace, emmenés par un bassiste dont l’instrument sera particulièrement présent tout au long du set. On accordera également une mention spéciale au guitariste alors que l’on aura le privilège de pouvoir analyser le jeu du batteur de profil. Dommage que le chanteur aux jambes d’allumettes emprisonnées dans un jeans moulant ne fasse que gémir et hurler dans ses deux micros (influence Ramones?). C’est du rock, d’accord, mais l’énergie couplée à une voix audible, cela a parfois du bon. A côté de cela, il est complètement dans son trip et n’hésitera pas à se rouler par terre micro à la main ou à aller chanter un titre dans le public, qui avait entre-temps rallié les lieux en plus grand nombre.

Car c’était bien The Soft Pack la curiosité du jour. Ces natifs de San Diego (désormais basés à Los Angeles) peuvent se targuer d’avoir bonne presse ces jours-ci. En dix titres et une grosse demi-heure, leur premier album (“The Soft Pack”) mêle avec bonheur le rock garage des compilations Nuggets avec des réminiscences mélodiques californiennes chères à leurs origines.

Première constatation à leur arrivée sur scène, on les imaginait plus rebelles (il faut savoir qu’ils avaient d’abord adopté le nom controversé de The Muslims à leurs débuts avant d’en choisir un autre, moins sensible). En effet, ils sont propres sur eux, bien habillés et ont des têtes de gentils. Le chanteur guitariste Matt Lamkin aurait même pu être votre voisin de classe à l’école secondaire. A ses côtés, le bassiste David Lantzman et le guitariste Matty McLoughlin se dandinent au son de leur musique. Quant au batteur Brian Hill, à croire que c’est une nouvelle mode (cfr Art Brut et Clara Clara), il joue debout… Et sa batterie rudimentaire donne un rythme saccadé et brut qui fait merveille dans l’esprit de la soirée (on se serait cru par moments au CBGB de New York en 1972).

Premier exemple, “Down On Loving” (du Bob Dylan survitaminé aux guitares cinglantes) qui place directement le groupe sur orbite. En revanche, ce qui est bizarre, c’est qu’ils vont jouer au début du set (mis à part l’excellent “More Or Less”) plus d’extraits de singles et d’EP’s que de l’album qu’ils sont censés venus défendre. Raison pour laquelle la première moitié du concert va nous surprendre plus qu’autre chose.

Cela dit, à partir de “Parasites” et de son final puissant, leur set va se bonifier et clairement nous emballer, malgré leur jeunesse et leur relative inexpérience. Par exemple, le chanteur ne sait que faire de ses dix doigts lorsqu’il ne joue pas de la guitare, allant même jusqu’à passer un morceau entier une main en poche. Heureusement que sur “Tides Of Time”, il pourra les occuper en allant tapoter quelques notes sur un synthé vintage.

La fin du set sera quant à elle tout bonnement excellente, avec tout d’abord “Mexico”, le morceau le plus calme de la soirée qui, à l’inverse de sa relative indifférence sur disque va se révéler indispensable sur scène, avec des parties de guitares divinement jouées façon bottleneck. Quant aux deux bombes que sont “Answer To Yourself” et “C’mon”, elles vont achever de nous convaincre. Même s’ils ne révolutionnent pas grand-chose et que leur prestation aura surtout valu pour la deuxième moitié, force est de constater que leur réputation est loin d’être usurpée…

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