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Tom McRAE : la magie opère toujours…

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Alors que les premiers rayons de soleil commencent à timidement se faire sentir, on ne pouvait rêver meilleure bande originale que celle de ce mercredi 24 mars au Cirque Royal, avec Tom McRae, tout juste après notre première terrasse de l’année… C’est donc d’humeur printanière que l’on a rejoint l’antre cosy de la rue de l’Enseignement, là où l’acoustique sied à merveille aux groupes plus calmes (les derniers exemples nous donnent raison avec une performance magique de Wovenhand l’an dernier alors que celle plus noisy de The Horrors voici un mois laissait franchement à désirer). Un Cirque Royal bien garni mais pas complet pour ce concert qui était prévu à l’origine au Botanique en octobre dernier.


La première partie sera confiée à Brian Wright, un chevelu barbu qui va faire l’étalage de ses compositions folk acoustiques, simplement armé d’une guitare. Il utilisera également un harmonica et un banjo de temps à autre, avant de switcher vers le piano pour un titre. On remarquera plus tard qu’il s’agit en fait d’un des musiciens de Tom McRae, qui débutait donc un marathon musical.

Ce n’est pas que sa voix ne tient pas la route, mais, à vrai dire, un bonhomme seul sur scène qui joue des compositions très sages cantonné devant un micro, cela a tendance à lasser l’auditoire, surtout que, forcément, on a vite fait le tour de sa palette vocale et musicale. Un petit quart d’heure de moins nous aurait sans doute encouragés à aller écouter le résultat sur disque…

Tom McRae, quant à lui, vient de sortir son cinquième album, “The Alphabet Of Hurricanes”, qui coïncide avec son quarantième anniversaire. Un album bien dans la veine qui a fait sa renommée. Des chansons calmes aux thèmes sombres qui prennent une tournure mélancolique mais qui, à certains moments, peuvent également devenir hargneuses et sensiblement plus colorées (dans l’instrumentation en tout cas).

“The Alphabet Of Hurricanes”, c’est également le premier titre qu’il jouera ce soir, seul et dans la pénombre. Paradoxalement, il ne s’agit pas d’un extrait du nouvel album, mais d’une composition qu’il joue en live depuis un petit temps déjà. En attendant, il était déjà passé 21 heures et on n’avait pas encore entendu le moindre son de batterie. Imaginez le plaisir ressenti à l’entame de “Me And Stetson”, qui va véritablement lancer la soirée. Et là, d’un coup, tout s’illumine, sur la scène et dans nos cœurs. Le bonhomme possède toujours cette voix magique qui fait fondre le public féminin présent en masse et rêver leurs compagnons.


Tout en crescendo, la soirée va s’emballer avec trois excellents titres mis bout à bout. “Karaoke Soul”, pour un premier tube, suivi du prenant “Summer Of John Wayne” (sans doute son meilleur nouveau titre) et du classique “End Of The World (Dose Me Up)” qui bénéficiera d’une participation particulièrement active des spectateurs, avant de se terminer dans une explosion sonore aussi intense qu’inattendue.

Sur scène, outre Tom et Brian Wright qui, soit dit en passant, est beaucoup plus convaincant avec une guitare électrique entre les mains (“A And B Song”) ou une slide sur les genoux (“One Mississippi”), on retrouve un violoncelliste et un (contre)bassiste qui participent à la magie du son envoûtant, ainsi qu’un excellent batteur très en verve.

Parmi les nouvelles compositions, le trop gospel “Please” sera rattrapé par un “American Spirit” chargé en émotion. Mais à ce petit jeu, c’est le troublant “Still Love You” au ukulélé qui va remporter la bagarre haut la main. Néanmoins, ce Tom McRae a beau écrire des textes sombres, il n’en garde pas moins un sens de l’humour (noir) très développé. Comme quand il invite les gens à jeter un œil sur le merchandising, où l’on peut se procurer une boite de douze crayons à dessiner, tous de couleur noire, ou un parapluie qui, dès qu’on l’ouvre, déclenche la pluie. C’est à ce moment qu’il enchaîne sur la cover de Rihanna (“Umbrella”), rebaptisée “Tombrella”. Finement joué…


L’intense “Silent Boulevard” au final musclé va terminer le set principal dans un mini chaos avant que la star du jour ne revienne pour un rappel qui débutera d’une manière assez particulière. En effet, c’est absolument sans amplification aucune qu’il va interpréter “Bloodless” dans un silence respectueux. On aura également droit au magnifique “Boy With The Bubblegum” et, en guise d’au revoir, un “My Vampire Heart” tout doux, interprété seul en acoustique.

Même si d’un point de vue discographique, on ne retrouve plus l’état de grâce des premiers albums, les prestations scéniques du bonhomme valent toujours le détour et restent clairement des moments privilégiés à savourer à leur juste valeur…

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Brian Wright

Photos © 2010 Olivier Bourgi

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