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Mr HACKETT enflamme le Spirit of 66

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Steve Hackett devient un habitué du Spirit Of 66, enfin tout au moins des bords de Vesdre, tantôt Limbourg, tantôt le Théâtre de Verviers, tantôt le Spirit. Vous me direz ne va-t-on pas se lasser d’entendre notre guitar-hero reprendre des standards de Genesis et de sa carrière solo ? Non, apparemment, puisque le concert de ce 26 mai affichait complet ! Et les présents ont eu bien raison (pour ne pas dire que les absents ont eu tort) ! Steve et ses acolytes (pouvais pas la rater celle-là !) étaient en pleine forme ce soir. Et à propos, ses musiciens, parlons-en : les fidèles Roger King (claviers et arrangements), Rob Townsend (saxos, flûtes, enfin tout ce dans quoi on souffle dixit Mr Hackett !) et Gary O’Toole (batterie, chant). Et puis les nouveaux Amanda Lehmann (guitare et chant), et, last but not least, Nick Beggs (basse, chapmann stick). L’impression d’avoir déjà vu ce gars-là quelque part… Et bien oui, mais là j’étais à cent mille lieues d’imaginer avec qui. Mr Beggs est un des fondateurs du groupe Kajagoogoo, vous vous souvenez du tube “Too Shy”, chanson pop à souhait des années ’80, dont ressortait essentiellement… la ligne de basse ? Et bien, c’était lui !

Le concert débute comme d’habitude et sur les chapeaux de roue avec “Mechanical Bride”. Tonitruant, passage free jazz, proche des délires du Van der Graaf Generator. Honneur au nouvel opus Out Of The Tunnel’s Mouth ensuite puisque le groupe entonne “Fire On The Moon”, calmant le jeu, couplets planants et refrains énergiques, bel équilibre. Steve veut de toute évidence faire plaisir au public. Il y a quelques années, il avait conquis le public du Kursaal de Limbourg avec “Everyday”, alors on remet ça, faut dire que le solo de guitare est à se taper le… par terre sur l’air de la Traviata (essayez, vous verrez !) Et le public s’emballe ! Re calme et nouveauté avec “Emerald & Ashes”.

Et Genesis alors ? Attendez un peu les amis, Sir Hackett annonce que le groupe va interpréter un titre qu’ils viennent de rajouter au répertoire et non le moindre : “Carpet Crawlers”, chanté comme il se doit par Gary derrière ses fûts. Bon, il a un peu de mal avec le refrain, mais le public compense. Le maestro parle ensuite d’un morceau écrit quelques mois à peine plus tard, “Ace Of Wands”, tiré du superbe premier album solo de Steve : “Voyage Of The Acolyte”, sorti alors qu’il était toujours dans Genesis. On remarque le plaisir que les musiciens ont à se trouver sur scène et à jouer ensemble et la complicité qui règne entre eux ! En particulier les duos entre Steve et Rob Townsend, qui est toujours aussi impressionnant. Rob est encore au premier plan sur le superbe et désormais classique “Serpentine Song” qui suit. Le jeu de basse de Nick est également renversant, dans un style radicalement différent de ce qu’il avait l’habitude d’interpréter avec des formations hit paradesques telles qu’Alphaville au cœur des eighties. Et Steve alors dans tout cela ? En pleine forme le bougre, toujours réservé (mais néanmoins sympa), il reprend l’avant-scène sur un titre fétiche : “Spectral Mornings” issu de l’album du même nom.

Au tour du discretissime Roger King, intro de “Firth Of Fifth” (techniquement tellement difficile que Tony Banks ne s’y risquait que rarement sur scène), magistral ! Le reste de la chanson l’est également, Gary la possède bien mieux que “Carpet Crawlers”, superbe solo de… sax soprano de Rob, batterie calquée sur celle de Phil Collins, et le légendaire solo de guitare de Steve qui, comme d’habitude, vous redresse le petit poil que vous avez dans le dos. Quel cadeau ! Le public exulte.

Inévitable (et indispensable partie acoustique) pour suivre avec “Walking Away From Rainbows” en duo avec Roger, puis l’obligatoire “Horizons” et son cortège d’harmoniques, ça le fait toujours ! Même si, derrière nous, deux énergumènes discutent à voix haute, gênant grandement l’écoute (les parasites me brouillent l’écoute si j’ose un contrepet). Vous serait-il possible les gars de la boucler au moins pendant les morceaux calmes ? Franchement, ce mercredi j’étais loin d’être le seul à vous en vouloir sur ce coup-là !

Enchaînement entre l’acoustique et l’électrique ? “Blood On The Rooftops” évidemment ! Extraordinaire intro hispanique de Steve, et Gary qui commence à chanter debout derrière sa batterie, donnant de plus en plus d’expression à sa voix, qu’est-ce que ça fait du bien ! Retour sur “The Lamb” avec “Fly On A Windshield” enchaîné avec “The Broadway Melody Of 1974”, comme d’hab ! Mais cette fois-ci avec la partie vocale ! Franchement quand Gary a entonné “Echoes of the Broadway Everglades”, j’ai eu un frisson dans le dos. Quelle friandise les enfants !

Calmons-nous, quelques nouveautés, le très doux “Sleepers” chanté par Alexandra et Steve, puis un morceau solo de Mr Beggs “The Darkness In Men’s Hearts”, interprété en solo au Chapmann Stick, magnifique ! Du Blues de bonne facture sur “Still Waters”, histoire de prouver que nos gens s’illustrent dans tous les styles (je vous recommande d’ailleurs l’album “Blues With A Feeling” sur lequel Steve revient à ses premières amours musicales). Pour terminer… “Los Endos”, bien sûr, et à nouveau magnifique complicité entre les musiciens !

Les rappels démarrent encore en trombe sur “Slogans”, suivi d’un autre inévitable, “Clocks”, qui clôt une excellente soirée sans le moindre temps mort, en compagnie de virtuoses qui se font plaisir, et surtout ont le don de communiquer ce plaisir à leur public. Grand, très grand moment, merci !

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