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KASABIAN à la hauteur de sa réputation

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Il a fallu le temps mais Kasabian est finalement revenu en Belgique… C’était ce lundi 31 mai à l’AB, soit près de trois ans et demi après leur dernière visite dans cette même salle (le 14 février 2007). Et, franchement, on commençait à désespérer vu que leur excellent troisième album au nom imprononçable (“West Ryder Pauper Lunatic Asylum”) est sorti voici déjà un an. Sans surprise, le sold out a été prononcé très rapidement…

Autant le dire tout de suite, le groupe de Leicester a mis tout le monde d’accord et a confirmé son statut (auto proclamé) de meilleur groupe de rock anglais actuel depuis la séparation d’Oasis l’été dernier. Mais avant de ramasser une claque dans la figure, place à la première partie qui, en fait, n’était pas celle qu’on attendait. En effet, le site de l’AB annonçait encore la veille la venue de White Belt Yellow Tag (qui a récemment joué aux Nuits du Bota avec les Courteeners) mais c’est finalement The Sore Losers qui ont été invités à monter sur scène sur le coup de 20 heures.


Ce quatuor belge originaire de Hasselt a en tout cas relevé le défi de bien belle manière avec un blues rock plus rock que blues dont les influences renvoient clairement aux Rolling Stones de la grande époque quand elles n’évoquent pas les Black Crowes, Bruce Springsteen ou les White Stripes. Son leader, Jan Straetemans, est en tout cas doté d’une voix puissante et nasillarde qui fait des ravages. Et puisque les musiciens derrière lui assurent une rythmique impeccable, ils n’ont eu aucun mal à mettre le public dans leur poche. Voici un groupe dont on risque de reparler dans un futur proche. Ils seront au Pukkelpop cet été pour ceux qui veulent aller jeter une oreille.

Kasabian est le genre de groupe qui en jette un maximum en concert, une constante depuis leur passage dans une Orangerie du Botanique aux trois-quarts vide en octobre 2004, où ils avaient déjà été impressionnants. Ils ont l’attitude (arrogante mais pas trop, contrairement aux frères Gallagher), la détermination, la hargne et surtout les compositions qu’ils font vivre sur scène en ne se ménageant jamais. Ainsi, dès le morceau d’intro (“Fast Fuse”), ils se donnent comme si leur vie en dépendait. Tom Meighan, qui ne joue d’aucun instrument, a les mains libres pour donner encore plus d’expression à son chant. Malgré ses lunettes de soleil, il semble accessible et certainement pas blasé. A sa droite, le guitariste Sergio Pizzorno à l’attitude hippie, apporte de temps à autre une seconde voix, plus douce qui complémente celle du chanteur. “Shoot The Runner” va ensuite faire exploser la salle une première fois.



West Ryder Pauper Lunatic Asylum
(inspiré du nom d’un vrai asile) est un des meilleurs albums de 2009 et les titres joués ce soir ne vont que confirmer cet état de fait. En effet, comment rester de marbre sur “Where Did All The Love Go?” ou “Underdog” ? Surtout que l’intensité qui s’en dégage laisse pantois, sans parler du son parfait qui s’échappe des haut-parleurs. Le public va en effet se déchaîner, sauter dans tous les sens, frapper des mains, hurler à tue-tête, transpirer et acclamer le groupe sans le moindre répit.

Les puissantes bombes des deux premiers albums vont bien entendu favoriser cette hystérie ambiante. Le groovy “Processed Beats”, l’excellent “Reason Is Treason”, l’efficace “Empire”. Rien que de grands moments. Et même lorsqu’ils se la jouent plus “calme”, quelque chose passe (le très 60’s “Thick As Thieves”, “Take Aim”), alors que “The Doberman” pourrait être assimilé à un chant de supporters aux relents de trompettes plaintives. Quoi qu’il en soit, la destruction massive s’est achevée momentanément avec un “Club Foot” toujours aussi survolté.


A ce moment, on était déjà en nage mais les rappels vont encore repousser les limites un peu plus loin. Ainsi, l’impeccable single “Fire” verra le public prendre le relais de Tom Meighan, avant que “Vlad The Impaler” (genre de mix improbable entre les Beastie Boys et The Prodigy) ne soulève l’AB à l’unisson. C’est un énergique “L.S.F. (Lost Souls Forever)” qui verra le groupe prendre congé d’un public à genoux. Il ne faudra vraisemblablement pas chercher très loin après notre concert de l’année…

Les autres photos de

Kasabian
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The Sore Losers

Photos © 2010 Bernard Hulet

2 thoughts on “KASABIAN à la hauteur de sa réputation

  • Soirée riche en découverte, puisque celle de Too Tangled m’a fait arriver sur cette bible de site… et voici le deuxième article (après la très bien snetie chronique sur le groupe gantois précité) avec lequel je suis plus qu’amplement d’accord !!!
    Clairement le plus “endorphinant” concert de l’année…rarement connu l’AB vibrant comme ça! (même Vampire Weekend et leurs tubes plus “radiophoniques” n’y était pas.)
    J’espère juste ne pas devoir attendre trop longtemps avant de les revoir !!

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