Lokerse feesten : Alice Cooper en grande forme

Les fêtes de Lokeren prennent de plus en plus d’ampleur au fil des années, notamment grâce à une programmation de très grande qualité, et aussi très variée. Cette année-ci voyait pour la première fois une journée dédiée au métal, avec Panic Cell, Anthrax, Papa Roach, Life Of Agony, et ni plus ni moins qu’Alice Cooper en tête d’affiche. Je suis arrivé sur place juste au moment où Anthrax démarrait son concert. Je ne les avais plus revus depuis la tournée “Persistance Of Time”, donc ça fait un bail. Revoir ces gais lurons procure un plaisir certain, d’autant plus qu’ils ne nous ont proposé que des classiques de leur répertoire, dans le désordre, “Madhouse”, “Medusa”, “Metal Thrashing Mad”, “Indians”, “N.F.L.”, “I Am The Law”, “Got The Time”, et j’en oublie. Très bonne prestation en général, et une excellente ambiance également.

Je ne connaissais Papa Roach que de nom et ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Au final, mon impression fut très positive ; j’ai vu un groupe qui assure très bien, dont les chansons sont bigrement efficaces en live, avec un son bien plus moderne que les prédécesseurs, et bien sûr, avec les tendances métal/rap/pop actuelles. Leur nouvel album est prévu pour le 31 août, j’espère que nous aurons l’occasion de vous en proposer la chronique. J’ai retrouvé quelques lignes mélodiques qui font un peu penser à Linkin Park, peut-être par ce mélange de rap et de métal parfois. En ce qui me concerne, c’était assurément la surprise de la soirée.

Mon expérience avec Life Of Agony était identique à celle avec Papa Roach, c’est-à-dire inexistante. Ayant beaucoup entendu parler de ce groupe, je m’attendais à prendre une claque. Si une bonne partie du public leur était acquise, je dois dire que ce groupe ne m’a pas du tout impressionné. Une prestation plate, une attitude trop passive du chanteur, des airs à la Bowie ou Plant. Quelques passages ont réussi à dérouiller un peu un public de connaisseurs, mais pour les autres, c’était une heure de concert en trop à subir en attendant la tête d’affiche.

Vers 23h30, c’était Alice Cooper time, et c’est sur “School’s Out” que le plus grand entertainer de l’histoire du hard rock (dixit le magazine Rolling Stone) a fait son entrée. Version écourtée puisque cette chanson constitue depuis plusieurs années la dernière du show. Si le son des groupes précédents était déjà bon, on est encore monté d’un cran pour ce dernier concert. Ici encore, une succession de grands classiques mis à part quelques chansons plus récentes comme “Dirty Diamonds”, “Wicked Young Man” ou “Vengeance Is Mine”, ou l’on pouvait voir Alice avec une veste ornée de pattes d’araignée articulées.

Côté show, guillotine, pendaison, sabre, pics, seringue, bref, on ne compte plus les souffrances infligées au pauvre Alice. Parmi les chansons proposées, “Billion Dollar babies”, “Go To Hell”, “Under My Wheels”, “Be My Lover”, “The Ballad Of Dwight fry”, “I’m Eighteen”… Un passage plus sensible avec “Only Women Bleed” et “I Never Cry”. J’étais surpris d’entendre l’excellent “From The Inside” et “Nurse Rozetta”, avec bien sûr toute la mise en scène qui va avec. Un très bon “Feed My Frankenstein” vers la fin du show, et pour terminer, “Elected” et “School’s Out”.

Ça doit faire la 5e ou 6e fois que je vois Alice Cooper, et malgré les années, celui-ci affiche une forme incroyable. Un excellent show, des musiciens de grand talent, et un public absolument ravi. Mention particulière également pour l’organisation des Lokerse Feesten qui, pour un tarif très modique (25 euros par jour), propose des concerts exceptionnels. L’endroit est très sympathique, le timing a été parfaitement respecté, pas de couacs techniques, un très bon accueil également du public francophone, bref un excellent moment pour tous.