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PVT à la Rotonde : un indice frileux

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Après une saison des festivals particulièrement chargée, ce sont les concerts en salle qui reprennent tout naturellement leurs droits. Ce mardi 14 septembre, la Rotonde du Botanique accueillait PVT pour sa rentrée. Ceux qui s’appelaient encore Pivot il n’y a pas si longtemps venaient présenter leur nouvelle livraison, “Church With No Magic”. Le trio australien a en effet dû se résoudre à raccourcir son nom afin d’éviter une bataille juridique disproportionnée contre un obscur groupe américain. Cela n’a pas empêché Richard Pike, son frère Laurence et Dave Miller de faire honneur à la réputation de leur label (Warp), connu pour ses signatures de groupes avides d’expérimentations sonores en tout genre (Maxïmo Park et LoneLady semblent actuellement les deux seules exceptions).

La différence par rapport à l’album précédent, “O Soundtrack My Heart” (qui était en fait le premier à être distribué à l’échelle mondiale), c’est qu’ils ont décidé de composer des chansons à la structure un peu plus conventionnelle, ou en tout cas qui incorporent des paroles. Une grande nouveauté qui les fait un peu moins ressembler à Battles (une autre signature de Warp), mais en même temps qui leur fait perdre ce petit côté électro dansant rafraîchissant à la !!! (eux aussi).

Le concert va d’ailleurs commencer avec un nouveau titre, “Timeless”, très sombre et interprété un peu à l’image de ce qui se faisait au début des années 80, avec une voix froide (la tignasse ébouriffée du chanteur ne fait qu’accentuer l’impression – on jurerait avoir Ian McCulloch sous nos yeux). Cette même voix se fera toutefois rapidement hésitante, comme sur la plage titulaire du nouvel album. Car, finalement, c’est quand ils se concentrent sur leurs instruments qu’ils sont les plus convaincants. C’est ainsi que les plages plus anciennes vont faire un malheur, simplement car les sons électro et les lignes mélodiques restent irrésistibles, surtout sur “In The Blood” et “Sweet Memory” (on voit où Metronomy est venu puiser son inspiration).

Sur scène, outre le chanteur qui passe allègrement de la basse à la guitare en passant par le synthé, on retrouve un bidouilleur des sons professionnels à la dextérité particulièrement affûtée et un batteur quelque peu maladroit mais aux idées originales (par exemple, le fait de coller un micro à une baguette et à les frapper délicatement contre les éléments apporte une atmosphère particulière). Cela dit, le tout manque singulièrement de chaleur et la mécanique répétitive des sons tend à nous faire perdre pied. On peut même affirmer que leur style se perd entre math rock, électro et krautrock.

Quelques bons moments émailleront toutefois la soirée, comme le single assez dansant “Light Up Bright Fires”, que l’on dirait extrait d’un jeu vidéo tant les effets sonores paraissent futuristes ou “Window”, titre efficace avec lequel ils termineront le set principal.

Les rappels seront, il faut le reconnaître, assez mal agencés. Rien à redire sur le mini “Community” (même si on l’aurait plutôt vu en intro du concert), mais, à leur place, on aurait inversé les deux autres titres. En effet, ils ont mis le feu avec le hit “O Soundtrack My Heart” aux relents de Kraftwerk, avant de rendre l’assistance complètement indifférente avec le pâle “Only The Wind Can Hear You”. Un final curieux pour une prestation qui ne nous aura pas tout à fait convaincus. Les amateurs du genre se retrouveront sans aucun doute au concert des légendaires Neu la semaine prochaine au Vooruit de Gand…

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