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New Blood Tour ou quand Peter Gabriel trouve le moyen de nous (re)prendre aux tripes

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C’est très humblement que l’ex-leader de Genesis est monté sur scène ce 16 septembre à Forest National pour présenter le programme du concert de sa nouvelle tournée, New Blood Tour, en français et néerlandais s’il vous plait ! De ce grand monsieur de la musique émane un charisme étonnant, sa sérénité envahit l’espace et force l’admiration autant que son engagement. En effet, sur les écrans de part et d’autre de la scène sont projetés des spots qui promeuvent son association luttant pour les droits de l’homme.

En guise de première partie, Ane Brun, jolie suédoise à la voix cristalline, monte sur scène accompagnée de sa guitare pour trois morceaux. On ne peut pas dire qu’elle manque de talent, mais seule, sur une telle scène et devant un public si nombreux, c’est injuste, mais le talent ne suffit pas. Elle manque de présence et ne parvient pas à s’imposer à un public respectueux mais impatient. Elle rejoindra le chœur auprès de Mélanie Gabriel, la fille de Peter Gabriel.

Le rideau métallique qui rétrécissait la scène se lève et c’est avec le mythique “Heroes” de David Bowie que Peter Gabriel commence son récital de reprises. La première partie de celui-ci laisse perplexe : l’orchestre philarmonique impose une musique très douce et la voix de Gabriel semble parfois hésiter entre le chant et le chuchotement. Ce concert va-t-il être ennuyeux ? Non ! Il faut attendre, certes, mais lorsque les violons s’emballent et la voix se fait ronde et pleine, comme sur “Mirrorball” ou le superbe “My body is a cage”, les corps frissonnent, la gorge en vient même à se nouer. Gabriel frustre pour mieux émouvoir. Le ton se fait plus léger lors de la chanson “The Book of Love” grâce au graphisme qui l’accompagne : une tendre histoire d’amour racontée par des dessins et collages naïfs.

La seconde partie est plus accessible et ravit les fans de plus longue date avec par exemple “Digging in the dirt” où le refrain est illustré par des projections de vers de terre sur les écrans géants. Suit l’impressionnant “Signal to noise” qui impose une tension grandissante à l’auditeur, envahi et presqu’immobilisé par elle. Cette chanson est si puissante qu’elle ne nécessitait aucun artifice et le simple jeu de lumière bleu a suffit à la mettre en valeur. Même Gabriel a jugé bon de se retirer en coulisse pour laisser savourer le travail de Ben Foster et son orchestre. S’enchaînent alors “The blood of heaven”, “Downside up” et autres “Red rain” et enfin l’éternel “Solsbury hill” qui ravit le public.

Gabriel quitte la scène et le rideau métallique tombe devant l’orchestre. Les écrans nous questionnent d’un “encore ?”. Quelle question ! Oui encore ! On retiendra du rappel le superbe “Don’t give up”, initialement en duo avec Kate Bush remplacée ici par Ane Brun qui nous prouve tout son talent. Gabriel nous emmène, encore une fois, sur les chemins de l’émotion.

New Blood tour est certes très éloigné de ses shows habituels mais il nous fait vivre de très beaux moments en nous ramenant à l’essentiel : une voix sans faille, des morceaux bien ficelés sublimés par un orchestre qui nous fait vibrer.

One thought on “New Blood Tour ou quand Peter Gabriel trouve le moyen de nous (re)prendre aux tripes

  • Il fallait que je voie une fois “le maître”. Concert très sympa et accessible car je n’avais pas écouté l’album avant. Vivement le live…

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