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Des CHARLATANS peu inspirés au Botanique

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Vingt ans après s’être révélés au faîte de la vague Madchester aux côtés des Stone Roses et autres Happy Mondays, les Charlatans sont toujours là. Avec des hauts et des bas, certes, mais tentez de me citer le nom d’un groupe de cette période qui en est à son onzième album… “Who We Touch” est sorti à la rentrée et est le prétexte d’une nouvelle tournée dont la date belge faisait escale au Botanique ce mardi 26 octobre. En plus, il convient de souligner que le groupe de Manchester tourne toujours dans sa formation originale, si ce n’est le claviériste Rob Collins qui s’est tué dans un accident de voiture en août 1996 et qui a été remplacé par Tony Rogers. Dernière mésaventure en date, le batteur Jon Brookes s’est effondré le mois dernier en plein concert à Philadelphie. Diagnostic : une tumeur au cerveau. Il est désormais tiré d’affaire mais bien entendu incapable de tenir sa place derrière les fûts pour le moment. C’est Peter Salisbury, l’ancien batteur de The Verve, qui assure l’intérim. Soit dit en passant, ce rôle de substitut ne le dérange nullement puisqu’en 2002 déjà, il avait été appelé à la rescousse par Black Rebel Motorcycle Club en remplacement de Nick Jago qui n’avait pas réussi à obtenir son visa.

Tout ceci nous éloigne du spectacle de ce soir qui allait débuter devant une assistance relativement faible pour un groupe de ce renom, d’autant que l’album précédent,
You Cross My Path
en 2008, les avait définitivement remis sur le bon chemin et n’est pas loin d’être un de leurs meilleurs. D’ailleurs, lors de leur visite à Rock Zottegem début de l’été, ils en avaient chanté cinq extraits en l’espace d’une heure. C’est toutefois avec un de leurs vieux classiques, “Then”, qu’ils vont entamer les débats. On s’est donc retrouvé vingt ans en arrière avec un son qui caractérise parfaitement cette époque. Et, bizarrement, cela n’a pas tellement vieilli…


Tim Burgess non plus d’ailleurs, mais il a franchement l’air ridicule avec sa coiffure soyeuse à la Chantal Goya. Aurait-il trouvé un coiffeur à Bruxelles dans l’après-midi pour un brushing particulièrement brillant ? À la limite, on préférait sa coupe au bol. Quant aux mouvements de danse vaguement inspirés par les pas de boxeur de Ian Brown, ils sont loin de privilégier sa virilité. À ses côtés, c’est le musicien le plus pince-sans-rire qui remportera la cagnotte. Et à ce petit jeu, félicitons le guitariste Mark Collins qui s’est montré le plus performant ce soir. “Weirdo” et “Can’t Get Out Of Bed” achèveront de nous transporter au début des années 90.

Arrive la basse d’intro de “Bad Days” et normalement, à ce moment, les frissons commencent à se propager. Et bien pas cette fois, à notre plus grand regret. Et on se demande tout doucement si on n’est pas en train d’assister à la prestation d’un groupe blasé qui ne s’implique pas à fond dans ses compositions. Pourtant, ils ont des tubes, à l’instar du psyché (et très “Sympathy For The Devil”) “One To Another”, du récent “Oh! Vanity” et du puissant “Tellin’ Stories” (à l’influence Oasis manifeste) pour n’en citer que trois. Mais à chaque fois, l’excitation des premiers accords fait place à un tassement de sentiments au-delà du premier refrain. Bien entendu, leur hit single “The Only One I Know” réveillera l’Orangerie mais il sera déjà trop tard.


Parmi les quelques nouveaux titres joués ce soir, retenons le langoureux “Smash The System”, le prenant “Your Pure Soul” ainsi que le surprenant “Intimacy”, pourtant en retrait sur l’album. Outre un rarement interprété “Blackened Blue Eyes”, mentionnons l’excellent “This Is The End” qui, comme son titre le suggère, mettra un terme au set principal.

Le groupe reviendra pour deux titres en rappel, le single annonciateur de “Who We Touch”, “Love Is Ending”, ainsi qu’un dernier classique, “Sproston Green”. Cela dit, on avait compris depuis longtemps que l’on n’allait pas vibrer ce soir. Dommage car on l’attendait avec impatience, ce concert des Charlatans…

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The Charlatans

Photos © 2010 Bernard Hulet

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