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An PIERLE & WHITE VELVET en rodage

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Retour au turbin pour An Pierlé qui revient plus forte que jamais avec un quatrième album sous le bras, “Hinterland”. Après une mini tournée des clubs en septembre qui lui a permis de rôder son nouveau matériel, elle et son White Velvet étaient ce samedi 6 novembre à l’Ancienne Belgique pour la grande première…

Vingt heures tapantes, le groupe en support au nom difficilement mémorisable, Nive Nielsen & The Deer Children, monte sur scène.

Il s’agit d’une troupe de six musiciens emmenée par une chanteuse groenlandaise. Malgré des origines à priori glaciales (sa page MySpace indique la mention “eskimo indie”), cette demoiselle souriante va s’atteler à rendre son set particulièrement chaleureux grâce à une voix sensible (par moments enfantine) à l’intonation étonnamment proche de la star du jour.

Sur scène, une multitude d’instruments (différentes percussions, scie, banjo,…) seront utilisés pour rendre leur univers particulièrement captivant, malgré la complexité de certaines compositions (on pense sporadiquement à la magie de Get Well Soon). Le public ne s’y trompera pas en réservant des applaudissements de plus en plus nourris au fur et à mesure de la prestation du groupe. On privilégiera les titres plus enlevés qui dégagent une puissance insoupçonnée tout en conservant une certaine délicatesse. Mention spéciale également à la dernière chanson (interprétée en groenlandais) agrémentée de cuivres à tomber à la renverse. À revoir impérativement dans les prochaines semaines (ils seront notamment au Botanique le 28 novembre dans le cadre de l’organisation Autumn Falls).

Depuis la fin de sa dernière tournée, An Pierlé a sorti une compilation,
Singles & Rarities
(2008), fidèle résumé de ses dix premières années de carrière. Elle a également donné naissance à son premier enfant, Isadora. Dans le même temps, Koen Gisen, son guitariste de mari, s’est laissé pousser la barbe et a notamment produit les albums de The Bony King Of Nowhere et de Kiss The Anus Of A Black Cat.

On a notamment eu l’occasion d’assister au try-out show de la Brasserie de la Sauvenière à Liège en septembre dernier, et quelques parallèles peuvent être tracés. Par rapport à la set-list, tout d’abord, qui sera, à peu de choses près, identique et essentiellement axée autour du nouvel album (toutes les plages, sans exception, seront passées en revue, une performance assez rare que pour ne pas être soulignée).

D’un point de vue structure de la prestation ensuite, puisqu’elle va prendre un malin plaisir à installer une ambiance d’abord très (trop?) calme (le sage “Where Did It Come From?” interprété dans un silence religieux) avant d’ensuite progressivement gagner en intensité (“Fort Jerome” et son final bizarre au mélodica) et d’atteindre un summum exquis de puissance retenue (le très western “Broke My Bones”, “Wakey Wakey”).


Par rapport à sa prestation dans la Cité Ardente où elle avait blagué sans retenue avec le public, An ne semble pas très à l’aise, même si son sourire tentera de nous prouver le contraire. Cela dit, ce stress initial va petit à petit faire place au naturel pétillant et théâtral de la belle, qui alternera avec beaucoup de dextérité le français et le néerlandais (elle deviendra surtout bavarde à la fin de son set). Elle ne quittera son piano et son légendaire ballon qui lui sert de siège que pour “Helium Sunset” pendant lequel elle attrapera son accordéon. Outre son mari, les deux autres membres du White Velvet (un batteur au look de Dave Grohl et un bassiste qui fait plutôt penser à Dave Stewart) seront particulièrement discrets. Normal, la reine, ce soir, c’est elle.

Disséminés parmi les nouveaux titres (dont on retiendra encore “Lonely One And Only” et un “Jungle” beaucoup moins expressif qu’à Liège), quelques classiques bonifieront sa prestation. Ainsi, on touchera au sublime (“Medusa”), on se replongera dans le film de Bouli Lanners (“Eldorado”) et on attrapera des frissons (“Sorry”). Sa voix peut franchement être considérée comme un vecteur d’émotion (une nouvelle preuve sera apportée pendant “Little By Little”, qui refermera le set principal).

An Pierlé s’est fixé comme objectif d’apprendre à jouer de la guitare et de réussir à interpréter un titre (“Mean Reds”) avec cet instrument tout en chantant. Relativement approximative en septembre, on a pu se rendre compte de ses progrès fulgurants.

Elle maîtrise déjà beaucoup mieux sa six cordes et cela se ressent dans la qualité de la composition. De retour derrière son piano, “Sing Song Sally” va chauffer l’assemblée mais c’est surtout “Il Est Cinq Heures, Paris S’éveille” qui va faire exploser l’Ancienne Belgique. Il doit sans doute s’agir d’une des meilleures reprises de ces dix dernières années, et la version proposée ce soir, entre TC Matic et Vive La Fête, ne fait que la rehausser, sans parler du break qui revisite “I Feel Love” de Donna Summer. Du grand art, tout simplement.

On aura encore droit à un titre en bonus, Koen et An dans leur intimité, malgré une scène immense (pas de rideau à l’arrière des musiciens, mais un mur brut) pour une somptueuse version de “Nobody’s Fault”, avec deux voix qui s’entremêlent magnifiquement bien. Un point final magique pour une prestation qui a encore besoin d’un minimum de rodage pour atteindre le but escompté. Une simple question de semaines, à n’en point douter…

Les autres photos de

An Pierlé
|
Nive Nielsen and The Deer Children

Photos © 2010 Bernard Hulet

One thought on “An PIERLE & WHITE VELVET en rodage

  • Ben ! J’y étais, à l’AB… et qu’est ce que j’ai été déçu !!! J’étais là lors de la précédente tournée dans la même salle… et j’avais été subjugué par la prestation d’An Pierlé et de son groupe..

    Là tout était un peu mou, lent et froid… Bon, on va dire que c’était son tour de chauffe… mais c’était vraiment bof bof… Même si An chante encore mieux qu’auparavant…

    Bref déçu !!! Dommage…

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