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Anne Clark en pleine forme joue sur terrain dégradé

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Passer la porte de l’antre gantois est normalement toujours un plaisir et signe d’un moment rock inoubliable ou plus simplement dit « émerveillant ». En effet, les murs du Vooruit sont détenteurs de souvenirs beaux comme des constellations de l’infini à n’en plus finir. Qui plus est quand l’artiste qui y joue y met tout son savoir-faire, la soirée doit impérativement rester dans les mémoires. Ce fut le cas ce 19 novembre pour Anne Clark mais sur un autre mode.

La poétesse était passée dans quelques salles ou festivals belges, mais je ne l’avais plus vue depuis sa tournée flamande de 2006. Un concert à l’identique de celui immortalisé en CD (“From the Heart – Live in Bratislava”) et qui révélait un état de santé de la Dame juste ce qu’il faut pour ne plus prester assise. Mais la madone des intellos de la new-wave s’est présentée sur les planches du Vooruit en pleine forme. Un set d’un seul tenant, debout, accrocheuse et mordante, Anne Clark a mené tambours battants sa prestation. Son état de fraîcheur à la fin du concert, alors qu’elle dédicaçait souriante au stand Merchandising faisait plaisir à voir. Gentille jusqu’au bout, elle terminait en beauté une soirée où elle y avait mis du sien sans fausse pudeur. Les photographes ayant pu bénéficier d’un front stage pendant tout le concert, set principal et 2 rappels, ne me contrediront pas.

Malheureusement, une Anne en forme ne peut pas sauver tous les meubles. Et au final, on sort déçu de cette soirée. Déçu et les vêtements sentant le tabac. Le Vooruit a beau être devenu, loi oblige, « Rookvrij zaal », je ne vois pas en quoi cela a changé de mes visites d’il y a 20 ans.
Déçu et abasourdi. Un son mauvais où le relief du groupe n’apparaissait que très peu. Le violoncelliste J-M Engel était en plus debout avec un cello électrique ce qui lui enlevait de sa prestance scénique. Au contraire de Jeff Aug, le guitariste attitré qui lui occupait gratte en l’air dans son style caractéristique le bord de scène. Mais les distinctions entre instruments se faisaient mal malgré, en plus, une batterie placée derrière un écran de verre.
Déçu et agacé. Un public rock, je veux bien, mais avec des débuts en 82, la moyenne d’âge drainée par l’Anglaise relève plus des 50 que des 25 ans. Et pourtant, la sagesse ne semblait pas encore habiter certains. Et ce n’est pas faute de l’avoir demandé avant un trio de morceaux calmes (« si vous avez soif, c’est le moment parce qu’après je vous demanderais d’être attentifs » suggérait l’artiste). Rien n’y fit. Brouhaha constant, voire cris. Prise de photo avec les copains, je suppose pour le mur Facebook. Tout cela augmenté d’une cohorte de jeunes femmes dont ce concert aurait été annoncé comme le place-to-be de leur communauté que cela ne m’étonnerait pas. Oui, elles connaissaient par cœur “Our Darkness” mais pour le reste, bien souvent, elles s’entretenaient entre elles de leur petite vie.

Tout cela fait que la balade à travers la discographie conséquente de Mme Clark fut par moment un chemin de croix. La blonde s’est même presque fait prendre au piège en deuxième rappel, car n’étaient à applaudir que les vrais fans qui savaient qu’un morceau incontournable devait être encore joué. Certain que si “Sleeper” avait été programmé en 1er rappel, l’économie de ce retour sur scène aurait été faite par le groupe.

La prochaine fois qu’au milieu d’une tournée allemande, une date belge sera programmée, espérons que nous pourrons saluer comme il se doit la performance scandée de cette artiste.

Set list :

  • The Third Meeting
  • Killing time
  • Echoes Remain Forever
  • Alarm call
  • Short Story
  • The Healing
  • Interlude
  • Waiting
  • Know
  • Windmilss
  • Shell song
  • Off grid
  • Heaven
  • The Haunted road
  • Seize the vivid sky
  • Full moon
  • Our darkness
  • Virtuality
  • Abuse
  • Boy racing
  • Five four
  • Leaving
  • As soon as I get home
  • Sleeper in metropolis

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