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Le retour en force d’OZARK HENRY

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Bien que leurs styles soient diamétralement opposés, Triggerfinger et Ozark Henry ont au moins un point en commun. Le même mois, ils ont réussi à remplir trois soirs d’affilée l’Ancienne Belgique. C’est donc dans la grande salle du boulevard Anspach que s’est refermée notre année 2010 de concerts ce mercredi 22 décembre. Cela dit, pour Piet Goddaer, il ne s’agit pas d’une première puisqu’il avait déjà réalisé pareille performance en mars 2005 (l’enregistrement d’un des concerts avait d’ailleurs donné le DVD live “Easter Sunday”). Le Courtraisien revient donc sur le devant de la scène après trois ans d’absence. Trois années qui lui ont permis de voyager autour du monde et de se ressourcer. Il va sans dire que cette expérience se retrouve en filigrane dans son très réussi sixième album, “Hvelreki” (“bonne chance” en islandais), qui est aussi le premier pour son nouveau label.

C’est pourtant avec un single isolé, “Remains”, qu’il va débuter la soirée, en s’installant directement derrière un piano qu’il ne quittera qu’à la fin de sa prestation. Un piano qui se trouve à l’extrême droite de la scène et qui est donc tout à fait décalé par rapport à ses musiciens, un peu comme s’il avait voulu volontairement se mettre en retrait. Cela pose d’ailleurs un léger problème lors des projections au centre de l’écran, car on ne sait jamais qui ou quoi regarder…


Cela dit, on peut toujours jeter un œil vers les musiciens. La bassiste mise à part (elle porte une tenue un peu plus fantaisiste et des talons à la hauteur impressionnante), le batteur (strict) et le guitariste (diablement efficace) arborent une sorte d’uniforme sobre et classique, qui est même décliné en… jupe pour Piet Goddaer.

Après quelques minutes d’échauffement, le concert va réellement décoller avec “Yours And Yours Only”, au son très théâtral. Les musiciens, très concentrés, multiplient les extraits du nouvel album, dont les agréables “Air And Fire” et “It’s In The Air Tonight”. Il n’y a pas à dire, le groupe a décidé de mettre en valeur son nouvel opus. “Godspeed” (qui était déjà sur le best of “Decade”) recevra la première réelle ovation de la soirée, et sera le point de départ d’un triptyque particulièrement réussi, comprenant également l’excellent “Miss You When You’re Here” et “A Night Sea Journey” au délicieux crescendo et à la guitare bien sentie.

D’une manière générale, les nouveaux titres sont joués d’une manière bien plus nerveuse que sur le disque, ce qui leur confère une toute autre dimension. En effet, ceux-ci doivent parler d’eux-mêmes car on ne peut pas dire que Piet Goddaer soit d’un naturel bavard. Tout au plus lâchera-t-il trois “merci” (en français, s’il vous plait) à l’assemblée. L’envoûtante plage titulaire du nouvel album sera un moment intense, alors que le remuant “Memento” à la basse omniprésente va nous mener vers un final plus classique, même si “At Sea” et “These Days” seront complètement réarrangés.


Avant le début du rappel, une animatrice de Studio Brussel montera sur scène avec une sorte de décibelomètre sur le dos (on était visiblement sur antenne) afin de faire hurler les spectateurs le plus fort possible et, ce faisant, d’ajouter des sous dans la cagnotte de leur opération “Music For Life”. Résultat: 117.2 dB qu’il convient de multiplier par dix pour connaître le montant récolté. Pas mal pour quelques secondes de cris stridents…

Mais la soirée n’était pas terminée pour autant car deux salves de rappels allaient encore donner pas mal de plaisir aux spectateurs, “Out Of This World” et le single “This One’s For You” en tête, pas loin d’être les deux meilleurs morceaux de “Hvelreki”, et en tout cas de futurs classiques d’Ozark Henry. Au terme de “See The Lions”, on se rend compte que c’est carrément l’intégralité de la nouvelle plaque qui aura été interprétée ce soir. En sachant que les morceaux les plus anciens de la set-list datent de 2004, on en reste encore plus pantois (la carrière du bonhomme a commencé en 1996, rappelons-le).

Après un salut respectueux digne de la fin d’une représentation théâtrale, le groupe est revenu une dernière fois pour les feutrés “Indian Summer” et “Give Yourself A Chance With Me”, qui vont clôturer de bien belle manière le concert et, dans la foulée, notre année 2010. Au vu de cette prestation, on peut affirmer sans crainte que Piet Goddaer est de retour en plein forme et il risque de ne pas passer inaperçu en 2011.

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Ozark Henry

Photos © 2010 Bernard Hulet

One thought on “Le retour en force d’OZARK HENRY

  • Pour ma part, j’étais au concert du 21 avec ma compagne et nos avis se rejoignent.

    Musicalement rien à redire mais alors pour la prestation scénique, c’est un zéro pointé. Aucun contact avec le public, pas un regard, pas un mot entre les morceaux qui s’enchainent aussi mécaniquement que sur mon lecteur CD. Serait-il timide au point de ne plus oser regarder son public en face? Un public qui lui était tout dévoué et n’attendait qu’un geste de sa part. Cette froideur était déjà amorcée lors de son concert a Forest et j’avais mis ça sur le conpte de la timidité mais il faudrait plutôt croire que Paris lui monte à la tête….
    Ce sera notre dernier concert d’Ozark Henry que je classe aussi dans le flop 3 de mes plus mauvais concerts …

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