THE WATCH, retour vers le futur
18 heures place du Martyr à Verviers, un attroupement se forme devant notre bon vieux Spirit Of 66. Ce soir, c’est retour vers le futur avec “The Watch plays Genesis”. Autour de moi, on reconnait les éternels habitués, ceux qui ne rateraient pour rien au monde une soirée dédiée au petit monde du progressif. Encore “Genesis”, me direz-vous ! Au risque d’être considéré comme de vieux nostalgiques. Après les diverses performances de Musical Box et du grand Steve Hackett, les irréductibles sont encore malgré tout, une fois de plus là !
Pour l’heure, les italiens de The Watch vont cette fois-ci s’approprier les compositions de “Selling England by the Pound”, cinquième album studio de Genesis sorti en 1973. Cet album, qui suit “Foxtrot”, est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs albums de la Genèse, sinon le meilleur. En effet, cette galette renferme certaines des plus grandes compositions du groupe de Peter Gabriel et consort.
19 heures, le show démarre par une composition maison “Sound of silence/another lie” tiré de l’album “Primitive“. Retentissent ensuite les premières nappes de claviers du fabuleux “Watcher of the skies”. L’ambiance dans la salle change, les visages s’ouvrent, la foule commence à fredonner et l’on sait dès lors que nous allons passer une bien belle soirée. S’ensuit 3 compositions de “Selling England by the Pound” avec “Dancing with the moonlit night”, “I know what I lie” dont le refrain, voire même l’ensemble des paroles, sera repris en choeur par toute l’assemblée présente ce soir (275 privilégiés) et l’incontournable “Firth of Fifth” où Georgio Gabriel rivalisera avec le grand Steve Hackett lors du splendide solo de 6 cordes. Pour la petite histoire, sachez que les deux guitaristes sont devenus des amis. D’ailleurs le frère de Steve, John Hackett, apporte à plusieurs reprises sa contribution aux albums du groupe de Simone Rossetti en y jouant de la flûte.
Vient alors une composition du nouvel album studio des italiens qui s’intitule “One day”. C’est suite à cette découverte que le frontman Simone nous explique que le groupe va se retirer quelques instants afin d’effectuer un petit break et ce, avant de reprendre de plus belle. Un premier constat s’impose. Tous les morceaux s’enchainent les uns après les autres. On ne distingue quasi pas ce qui est issu de la Genèse de ce qui est issu des propres compositions du combo italien ! Tout y est, la voix avec le petit grain gabriélien, le vieux claviers comme le Moog et le Hammond, la double basse-guitare et la guitare 12 cordes. Si tout est joué avec une grande rigueur et un grand respect par rapport aux compositions originales, The Watch réussi la prouesse d’intégrer sa propre empreinte aux compositions de Genesis.
Le show redémarre avec l’épique “The musical box” tiré de “Nursery Crime”. Viennent ensuite “The battle of epping forest” et “After the ordeal” issus tous deux de “Selling England by the Pound”. C’est alors le tour d’une nouvelle incursion dans l’univers des italiens avec “All the lights in town” extrait de l’album “Planet earth?“. Vient enfin le final avec “Cinema show” épique à souhait et “Aisle of plenty”.
Les musiciens vont alors se retirer et le public présent, va commencer son éternel cri du coeur dans le seul but de voir revenir sur scène les protagonistes de ce soir. Ce sera chose faite avec une magistrale interprétation de “Supper’s redan” qui clôturera en beauté cette magnifique soirée. L’ensemble des musiciens remerciera chaleureusement le public ainsi que notre “Francis National”.
Puisque nous parlons des musiciens, rendons à César ce qui est à César. La voix de Simone Rossetti, toujours aussi proche de celle de l’archange Gabriel, nous a fait vibrer à chacune de ses paroles. Georgio Gabriel, comme il a été déjà mentionné plus haut, n’a rien à envier au grand Steve tellement chacune de ses interventions transpire d’émotions. Gugliemo Mariotti, en fin technicien qu’il est, jongle avec la double guitare-basse et la douze cordes comme l’a fait en son temps Mike Rutherford. Valerio De Vittorio, grâce à ses nappes de claviers, aura tellement bien habillé l’ensemble des compositions de ce soir, que l’on aurait pu sentir la présence de Tony Banks en personne. Enfin, Mario Fabbri aura su agrémenter chaque morceau à la fois avec vigueur, justesse et feeling.
Alors ! Finalement, sommes-nous des nostalgiques ? Non, nous sommes tout simplement des passionnés de belles choses, de belles mélodies ! Car ce soir, The Watch nous aura permis une nouvelle fois d’écouter des chansons parmi les plus belles de l’histoire du rock ! Ces mêmes chansons qui constituent les fondements du rock progressif. “Retour vers le futur” car ces compositions sont intemporelles. Des concerts comme cela, tous les jours si cela est possible !
Bravo, bravo et encore bravo à ces extraterrestres d’italiens.