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The VACCINES dope le Botanique

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Concert événement ce vendredi 25 février au Botanique puisque The Vaccines, la nouvelle sensation rock en provenance directe de London, débarquait dans une Orangerie pleine à craquer, alors qu’aucun album n’est encore sorti. Une performance lorsque l’on sait que le groupe devait à l’origine jouer au Witloof Bar, avant d’être upgradé à la Rotonde et de finalement atterrir, devant la demande croissante, dans la plus grande salle du complexe… En première partie, le Bota avait invité Throw Television, un quatuor bruxellois dont les (très) jeunes membres doivent en voir de toutes les couleurs dans la cour de récréation. Pourtant, derrière leurs têtes d’ados timides se cache un talent indéniable qu’il est urgent de faire partager. On s’attendait à de la pop pré pubère, mais il ont bien vite remis nos préjugés à leur place. Dès l’intro instrumentale aux sonorités proches d’Arctic Monkeys, ils parviennent à capter notre attention. On se surprend ensuite à taper du pied et à se laisser séduire par leurs compositions étonnamment matures et abouties.

Ils parviennent en effet à canaliser parfaitement leur énergie tout en laissant la part belle à des arrangements qui coulent à l’oreille. Un sens de la mélodie particulièrement affûté et une voix aussi éthérée qu’attachante s’occupent de boucler la boucle. Musicalement, on pourrait les comparer à un subtil mélange entre la pop du Nada Surf des premiers albums et les expérimentations sonores de Foals. Leur marge de progression est immense, ce qui nous rassure quant à l’avenir du rock bruxellois. S’ils gardent la tête sur les épaules, ils iront loin, c’est une certitude…

Cela dit, ne perdons pas de vue que les stars de la soirée étaient quand même The Vaccines, qui n’auront eu besoin que d’un hit radio, “Post Break-Up Sex”, pour affoler les oreilles de tout amateur de musique indé au sens large. De mémoire de rockeur, la dernière fois que l’on a autant vibré sur des compositions aussi nerveuses qu’évidentes, c’était en 2001 avec les Strokes. Le fait qu’ils aient avancé d’une semaine la sortie de leur premier album (“What Did You Expect From The Vaccines” est désormais prévu pour le 14 mars) pour éviter la concurrence avec le nouvel opus des New-Yorkais (“Angles”, le 21 mars) n’est sans doute pas un hasard.

The Vaccines vient tout juste de terminer la tournée 2011 du NME Awards Tour. La particularité de cet événement est que quasiment chaque année, le groupe relativement inconnu qui ouvre la scène (c’était leur cas cette année) devient dans les mois qui suivent de véritables stars. Ils devraient donc rehausser la liste composée, entre autres, de Coldplay (2000), Franz Ferdinand (2004), Kaiser Chiefs (2005) et Florence & The Machine (2009). Excusez du peu.

En tout cas, ce soir, ils ont fait honneur à leur réputation en prenant d’emblée les spectateurs à la gorge avec “Wolf Pack”, un titre immédiat qui a pavé la voie au fameux “Post Break-Up Sex”, balancé dans l’hystérie générale après moins de cinq minutes de prestation d’une puissance inouïe (nos tympans s’en souviennent). On se trouve effectivement dans une mouvance proche de celle des Strokes, c’est-à-dire que les compositions sont efficaces et directement assimilables à l’oreille sans pour autant être pop. La grande différence réside dans le fait que les Vaccines ont des têtes (et des accents) d’anglais middle class en opposition complète aux gosses de riches que sont les potes de Julian Casablancas.

Malgré une voix très british elle aussi (un peu à l’image de Joel Stoker, le leader de The Rifles), l’influence des Pixies n’est pas loin non plus (“Lack Of Understanding”), tout comme celle des Ramones. À ce propos, le très court “Wreckin’ Bar (Ra Ra Ra)” suivi de “We Are Happening” nous ont pris aux tripes et il n’en a pas fallu beaucoup pour se laisser emporter dans les mini pogos qui se formaient devant la scène. Finalement, les seuls titres un peu plus faibles de la série auront été “Wetsuit”, lorsque le guitariste échange son instrument contre un mini synthé et “If You Wanna”, peut-être un peu trop gnan gnan pour des rockeurs dignes de ce nom.

Heureusement, ils remettent bien vite les pendules à l’heure avec une époustouflante cover du “Good Guys (Don’t Wear White)” créé à l’époque par les Standells, groupe de rock garage précurseur du début des 60’s suivi de “Norgaard”, au moins aussi violent. Sans crier gare, et alors que l’intensité atteignait un sommet, les musiciens quittent la scène. Malgré l’insistance du public, ils ne reviendront pas… Leur set aura duré 35 minutes, tout comme les Strokes à l’AB en février 2002. Décidément, le parallèle entre les deux groupes devient obsessionnel… Plus que quelques jours de patience pour savoir si “What Did You Expect From The Vaccines” a les moyens de rivaliser avec “Is This It”. Quant à la hype qui les entoure, jusqu’ici, elle semble justifiée…

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