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IAMX en mars à l’AB, et de 3 !

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Depuis trois ans, le week-end qui annonce le début du printemps rime avec IAMX à l’Ancienne Belgique. Avec des fortunes diverses puisque la brillante prestation du 21 mars 2009 a été ternie par celle, beaucoup moins lumineuse du 19 mars 2010. Pile poil un an plus tard, Chris Corner revient dans l’antre du boulevard Anspach avec un nouvel album tout chaud, “Volatile Times”. Etant donné l’excentricité du personnage, on n’était pas étonné de voir une première partie à son image. Mais sur ce coup-là, en invitant Noblesse Oblige, il a fait très fort. Il s’agit d’un duo mixte franco-allemand composé d’une chanteuse féline à la crinière abondante et à l’accoutrement suggestif ainsi que d’un guitariste au costard impeccable. Lorsqu’elle ne frappe pas sur une batterie simplifiée, elle danse comme une charmeuse de serpents aux mouvements saccadés. Si vous voulez mon avis, on ne doit pas trouver que de l’aspirine dans leur pharmacie de tournée.

Pas mal de sons sont préenregistrés (on pense notamment à la basse), ce qui accentue le caractère mécanique et froid de leur style musical new wave électro. En revanche, ce sont les vocaux qui impressionnent, quelque part entre Natasha Khan (Bat For Lashes) et Grace Jones, quand on ne pense pas à une Amy Winehouse orientale. Le guitariste touche lui aussi aux vocaux, mais on lui préfère de loin la voix de son alter ego féminine. Quoi qu’il en soit, la demi-heure qui leur était réservée valait le déplacement.

Depuis sa scission avec Sneaker Pimps, Chris Corner a, au travers de son projet IAMX, trouvé un équilibre et sa popularité n’a cessé de grandir. Il vient tout juste de sortir un quatrième album en sept ans, “Volatile Times”, ce qui nous promettait de nouvelles choses à se mettre dans les oreilles. Objectivement, c’est ce qui avait cruellement manqué la dernière fois qu’il s’est produit chez nous, lors des Fêtes de Wallonie à Namur en septembre dernier.

Généralement, il privilégie la théâtralité en n’hésitant pas à revêtir des costumes à l’exubérance élaborée tout en imposant à ses musiciens le même délire. Cela dit, ce soir, il sera particulièrement sobre, si ce n’est une sorte de masque de bal qu’il gardera pendant les deux premiers morceaux (“Music People” au final speedé et “Volatile Times”, la plage titulaire du nouvel opus qui donne à première vue très bien dans des conditions live parfaites et un son limpide). Autour de lui, on remarque une batteuse démonstratrice, un(e) claviériste androgyne (sa voix fait plutôt pencher la balance vers le chromosome XX), ainsi qu’un guitariste qui a l’air d’être le plus sage d’entre tous.

L’intensité allait s’amplifier au son de “Nightlife” qui confirmera les excellentes dispositions du groupe ce soir, un peu comme s’ils avaient consommé la dose idéale de substances illicites, mixée à la quantité parfaite d’alcool. Derrière les musiciens, un décor sobre constitué de plaques en bois difformes peintes en blanc sur lesquelles sont projetées des ombres chinoises. Puis, au milieu de la scène, un parapluie blanc remplit la même fonction. Par ailleurs, les jeux de lumières particulièrement sombres apportent un mysticisme presque sinistre à la scène. “Ghost Of Utopia” sera le troisième nouveau titre à directement accrocher l’oreille.

Tant qu’on en est à parler des nouvelles compositions, réjouissons-nous du fait que Chris Corner a poursuivi dans la lignée de “Kingdom Of Welcome Addicition” sur lequel on retrouvait des morceaux plus calmes (dont le magnifique “I Am Terrified”, injustement ignoré ce soir). Ici, un titre comme “I Salute You Christopher” n’était pas loin de nous donner la chair de poule. Quant à “Cold Red Light”, il faudrait le réentendre d’ici quelques mois, mais le potentiel est réel.

L’examen semble donc réussi pour le quatrième disque de l’Anglais relocalisé à Berlin. Bien entendu, ses adeptes de plus en plus fidèles ont surtout vibré au son des classiques que sont “Think Of England”, “Kiss And Swallow” et dans une moindre mesure “My Secret Friend”. Dommage toutefois ce petit creux constitué de “Bring Me Back A Dog” et de “Nature Of Inviting” qui a fait quelque peu retomber l’ambiance. Sa discographie pourrait désormais lui permettre davantage de fantaisies… Rien à redire, par contre, sur le toujours aussi prenant “President”, le titre avec lequel il terminera le set principal.

Un petit remontant plus tard (l’histoire ne dit pas de quelle nature…), les musiciens se sont lancés dans un rappel qui, bizarrement, n’allait pas tenir ses promesses. Si l’on excepte “Spit It Out” (et encore…), ils nous ont notamment gratifié d’une version (mal) réarrangée de “Skin Vision”, pourtant une bombe à l’origine, ainsi que d’un dernier nouveau titre, “Commanded By Voices”, pas vraiment de circonstance. Et là où “The Negative Sex” aurait détruit tout sur son passage, c’est “The Alternative” qui aura les faveurs de Chris Corner. La set-list mentionnait également “Bernadette” mais elle ne pointera jamais le bout de son nez. Néanmoins, le concert de ce soir était de loin supérieur à celui de l’an dernier, grâce à une motivation retrouvée et des nouveaux titres qui tiennent la route. Rendez-vous en mars 2012 ?

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