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WILD BEASTS prend une dimension supplémentaire

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Un peu plus d’un an après leur passage au Botanique, Wild Beasts était de retour ce vendredi 20 mai dans une Rotonde qui affichait complet, exactement comme la dernière fois. La différence, c’est que les quatre Anglais ont un nouvel album à promotionner, “Smother”, qui est sorti voici à peine quelques jours…

La deuxième bonne nouvelle de la soirée concernait la première partie, puisque c’est à 2:54 que l’on avait demandé de se dévoiler dans des conditions optimales. Cela fait maintenant quelques semaines que ce quatuor londonien emmené par les sœurs Hannah et Colette Thurlow se positionne comme un candidat sérieux au titre de révélation de l’année, grâce notamment à la sortie remarquée d’un premier single, “On A Wire”.

Bien que leur nom corresponde au moment précis d’un titre des Melvins qu’elles apprécient tout particulièrement (“A History Of Bad Men”), leur univers s’inspire plutôt des atmosphères froides du début des années 80. Avec une basse savoureuse et une guitare glaciale, on songe par moments à Siouxsie & The Banshees, mais avec une connotation plus moderne qui nous renvoie plutôt vers Dum Dum Girls ou Warpaint. En tout cas jusqu’à la moitié de leur prestation lorsque des influences grunge font subitement leur apparition. La voix de la chanteuse rappelle alors Shirley Manson et nous laisse imaginer la direction que Garbage aurait pu (aurait dû ?) prendre après 1996. À surveiller de très près…

Avec trois albums en quatre ans, Wild Beasts a adopté une moyenne plus que raisonnable. Surtout qu’après le novateur “Limbo, Panto” en 2008 et l’acclamé “Two Dancers” l’année suivante, ils viennent de publier le très mature “Smother”, qui devrait leur apporter la reconnaissance qu’ils méritent ou tout au moins leur permettre de quitter le statut peu enviable de groupe culte (à ce propos, c’est déjà bien parti puisque l’album a atteint le top 20 britannique).


Les musiciens ont attaqué leur set avec “Plaything”, même si le terme semble un peu trop extrême, vu la douceur du morceau chanté de la voix tellement particulière de Hayden Thorpe, dont le falsetto laisse bien souvent pantois. À sa droite, les intonations à la Guy Garvey de son complice vocal Tom Fleming (qui porte un bonnet rouge) ont de quoi surprendre. À moins que ce ne soit la direction du groupe dans son ensemble qui ne penche par moments du côté d’Elbow (“Deeper”, “Invisible”). Une chose est sûre cependant, ils se font désormais accompagner sur scène d’une claviériste supplémentaire, qui n’est autre que Katie Harkin (leader de Sky Larkin) dont la contribution se sentira exclusivement sur les nouvelles compositions.

Alors qu’ils entament “Loop The Loop”, on prend conscience du fait qu’ils sont avant tout venus défendre leur nouvelle plaque, attitude logique et pertinente, au mépris de certains spectateurs plus réfractaires à une évolution. Un détour par deux anciens titres (le toujours aussi prenant “We Still Got The Taste Dancin’ On Our Tongues” et l’exotique “The Devil’s Crayon”) va toutefois permettre de réchauffer ceux-ci avant de poursuivre la découverte de leur nouvel album qui, à bien y réfléchir, n’est pas d’un accès si aisé qu’il y paraît (“Albatross” n’est pas le single le plus pop à avoir été enregistré récemment, que du contraire). Mais c’est en général l’apanage des disques réussis et celui-ci mérite assurément une palme, comme le démontrera un peu plus tard le morceau d’anthologie qu’est “Lion’s Share” avec lequel ils entameront les rappels en nous donnant des frissons.


Mais entre-temps, la dextérité du quatuor sera encore mise en valeur avec les excellents “Bed Of Nails” et “Reach A Bit Further”, deux compositions qui se bonifient au fil des écoutes avant que la puissance à peine retenue de “Hooting & Howling” ne clôture momentanément le débat. Ils se devaient bien évidemment de poursuivre sur leur lancée et, après le précité “Lion’s Share”, l’intensité a encore grimpé d’un cran au moyen de l’efficace et surprenant “All The King’s Men” (les deux voix se marient d’une manière incroyable), le dernier regard dans le rétroviseur de la soirée.

C’est en effet avec la plage de clôture du nouvel album, le bien nommé “End Come Too Soon”, qu’ils vont prendre congé de la Rotonde. Il va sans dire qu’il s’agit sans doute de leur dernière prestation dans une salle qui devient bien trop étroite pour eux. Ils ont en tout cas clairement les moyens de leurs ambitions.

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Photos © 2011 Bernard Hulet

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