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CAGE THE ELEPHANT fait son cirque à l’AB Club

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Bien qu’interdits dans les salles de concerts, les animaux se retrouvent régulièrement au centre de l’attention via le nom du groupe. Jugez plutôt, Cat’s Eyes, Caribou et Wild Beasts (pour n’en citer qu’une poignée) ont tous foulé une scène belge le mois dernier. Ce mercredi 15 juin, c’était au tour de Cage The Elephant de venir rugir devant un Club de l’AB archi sold out depuis plus d’un mois. Pour les supporter lors de leur première visite dans nos contrées, l’Ancienne Belgique avait convié un jeune groupe originaire des environs de Louvain, The DeVilles. Depuis 2008, ce trio arpente les scènes de moins en moins locales tout en se construisant patiemment une solide réputation (la liste des concours auxquels ils ont brillé est impressionnante). Adeptes d’un rock brut très 70’s (à l’image des Datsuns ou de Jet voici quelques années), ils puisent également une partie de leurs influences dans le blues rock qui avait affolé la fin des 60’s.

Pour schématiser, on pourrait les incorporer au mouvement qui donne une seconde jeunesse au style grâce à Triggerfinger, The Black Box Revelation ou The Experimental Tropic Blues Band. Bref, des groupes qui dégagent une énergie incroyable en live. Les DeVilles n’en sont pas encore là mais on remarque derrière leur jeune âge un potentiel bien réel. La collection de guitares du chanteur laisse rêveur tout comme la manière dont il les dompte. Quant aux compositions, elles tiennent la route et l’interprétation explosive de certaines d’entre elles ne fait que confirmer notre sentiment. Mention spéciale également à leur version toute personnelle du “Summertime Blues” d’Eddie Cochran. Voici un groupe à découvrir d’urgence…

Grâce à leur excellent deuxième album (“Thank You Happy Birthday”), Cage The Elephant devient tout doucement un des prétendants au titre de révélation de l’année. Leur single “Shake Me Down” a déjà conquis les ondes des radios et les tickets pour le concert de ce soir se sont vendus comme des petits pains. Restait à découvrir sur scène la manière dont ils allaient partager le revival grunge qui constitue leur nouvelle direction.

La réponse n’allait pas tarder à percuter nos tympans car le début de leur prestation sera tout simplement détonant. Bien plus bruts que sur disque, “2024” et “Tiny Little Robots” ressemblent plutôt à un mix entre les Sex Pistols et les Stooges. À ce propos, le chanteur Matt Schulz peut franchement être comparé à un Iggy Pop des années 2000 (si ce n’est qu’il n’ôtera jamais son t-shirt). Au grand désarroi des photographes, il ne tient pas en place une seconde. En revanche, c’est un délice pour les fans puisqu’il communie avec eux en permanence et n’hésite pas à se jeter dans la foule, à chanter au milieu d’entre eux ou à se scotcher à un spectateur en lui faisant profiter de ses cheveux dégoulinants de sueur… Bref, il éclipse les quatre musiciens qui sont derrière lui et qui, finalement, construisent le son du groupe.

Alors que l’on finissait par se demander si la seule référence au rock indie US de la fin des 80’s ne se limitait qu’à leurs cheveux longs et gras, ils ont balancé “Around My Head” et “Japanese Buffalo” qui rappellent les meilleurs moments des Pixies, l’énergie débordante du leader en plus. Un peu plus loin, “Indy Kidz” et “Sabertooth Tiger” trouvent leur influence chez Nirvana, l’état dépressif en moins. Ceci dit, les pitreries du chanteur n’empêcheront pas le milieu du concert de tomber dans une sorte de monotonie, malgré un volume poussé dans le rouge et un public bien chaud, bien qu’un peu bizarre (je suis toujours en train de me demander ce que le type à côté de moi faisait avec un ballon de plage en main pendant le concert…).

L’intensité allait reprendre le dessus vers la fin du set avec le single qui les a fait connaître en 2009, “Ain’t No Rest For The Wicked”, qui fait très Beck, même avec le recul. C’est sans surprise avec “Shake Me Down” qu’ils termineront leur prestation, Matt Schulz profitant de l’occasion pour libérer l’énergie qui lui restait en pratiquant un stage diving presque suicidaire et en terminant la chanson porté à bout de bras par des spectateurs en délire. On s’attendait à un rappel mais celui-ci ne viendra jamais. Pourtant, deux des meilleurs extraits de “Thank You Happy Birthday” (“Always Something” et “Right Before My Eyes”) ont été curieusement ignorés… Notre saison à l’AB se termine malgré tout sur une note positive et explosive, même si on pourrait reprocher à Cage The Elephant un relatif manque de finesse. Au Pukkelpop cet été, ils risquent toutefois de mettre le feu à une des scènes…

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