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NOAH & THE WHALE chez eux à l’AB

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En à peine six mois, la réputation de Noah & The Whale en Belgique s’est développée de manière exponentielle. Rappelez-vous, en avril dernier, ils jouaient au Club de l’Ancienne Belgique. Ce mardi 4 octobre, c’est carrément dans la grande salle et presque à guichets fermés que le groupe de Charlie Fink s’apprêtait à colporter le folk qui fait sa réputation depuis déjà trois albums…


Pour assurer l’avant-programme, l’AB avait invité Johnny Berlin, un groupe originaire du Limbourg (de Saint-Trond, plus précisément). À l’écoute de la voix haut perchée du leader et la vision du look d’ado de l’ensemble des musiciens, il est surprenant d’apprendre que ces cinq garçons martèlent leurs instruments depuis 2005 et s’apprêtent même à sortir un deuxième album.

Quelque part entre A Brand et Freaky Age, leur pop rock bien jouée se veut efficace et instantanément assimilable à l’oreille. Cela dit, on ne pense pas non plus à quelque chose de bien révolutionnaire, malgré quelques touches plus sombres qui font penser ça et là à Customs en un peu plus guilleret. En outre, une fois cernées, leurs compositions tournent généralement autour de la même structure, ce qui dilue l’intérêt dans la masse. À moins que le stress ne les ait tétanisés…

Noah & The Whale peuvent se targuer d’avoir été un des rares groupes à se produire au Pukkelpop cet été (ils ont joué sous le Marquee entre 13h55 et 14h35, soit trois bonnes heures avant la tempête dévastatrice). Il est d’ailleurs surprenant qu’ils ne vont y faire aucune allusion ce soir alors que Charlie Fink avait déclaré à l’époque au NME : “C’était quasi apocalyptique” et “le plus flippant c’est qu’il régnait ensuite un silence de mort”.

Cela dit, vu la grosse foule qui s’était pressée sous le chapiteau le 18 août dernier, il n’est dès lors pas étonnant de rencontrer pareil engouement ce soir. Il est vrai également que “Last Night On Earth”, leur troisième album, bénéficie enfin d’une distribution digne de ce nom alors que les singles qui en ont été extraits n’ont plus été injustement négligés par les programmateurs radios.


C’est au son du “Initials BB” de Serge Gainsbourg que le groupe fait son apparition sur scène, comme ils en ont pris l’habitude. Chaque musicien est impeccablement sapé et se positionne devant un décor sobre qui prendra tout son sens au contact de jeux de lumières intelligemment discrets. Ceux-ci vont en effet laisser tout le loisir aux membres du groupe de s’exprimer.

Avec “Give A Little Love” et “Just Me Before We Met”, on prend d’emblée conscience que la grandeur de la salle ne va en rien handicaper leur prestation. Charlie Fink n’a sans doute jamais été aussi heureux qu’actuellement et cela se ressent sur son moral, mais aussi sur l’aura qu’il dégage. Car, vous le savez, il est particulièrement sensible d’un point de vue affectif et il suffit d’un rien pour enrayer la mécanique (raison pour laquelle il a écrit un second album d’une tristesse palpable empreinte d’une remarquable sincérité).


Ce soir, pas question de verser des larmes, l’ambiance est à la fête et des titres comme “Life Is Life” (interprété notamment avec une douze cordes), “Love Of An Orchestra” ou “Tonight’s The Kind Of Night” vont clairement aller dans ce sens. Si l’on y ajoute une intelligente relecture des titres du premier album à la sauce actuelle (“Shape Of My Heart”, “Rock And Daggers”) et une touche sensible naturelle qui transpire de compositions comme “Wild Thing” ou “Our Window”, on arrive à la conclusion que Noah & The Whale maîtrise parfaitement son sujet.

Leur premier hit “5 Years Time” va enflammer la fin de leur set, à l’instar du très folky “Jocasta” (les violons presque western) mais c’est sans aucun doute à “L.I.F.E.G.O.E.S.O.N.” que revient la palme de la communion avec le public. Peu importe les comparaisons ou le plagiat que d’aucuns veulent lui attribuer, ce titre restera comme un des singles marquants de cette année.

On pensait le concert terminé, mais ils reviendront pour deux titres supplémentaires qui vont embrasser une direction moins festive, certes, mais tout aussi captivante. Ainsi, “Old Joy” aux influences gospel manifestes va paver la voie à une bouleversante version du magnifique “The First Days Of Spring”, qui va nous laisser avec des nœuds dans la gorge et va ponctuer une excellente prestation d’un groupe qui, en six mois, a clairement gagné en maturité. Next time Forest National ?

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Johnny Berlin

Photos © 2011 Aurore Belot

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