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Le nouvel état de THE DUKE SPIRIT

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Tels des métronomes, les Anglais de The Duke Spirit sortent un album tous les trois ans depuis 2005 et prolongent systématiquement le plaisir par une visite au Botanique. C’est encore le cas cette fois puisque quelques jours après la publication de “Bruiser”, le groupe emmené par Liela Moss faisait escale à la Rotonde ce dimanche 9 octobre. En guise d’avant-programme, ils avaient emmené avec eux Tape The Radio, un tout jeune trio originaire du sud de Londres qui allait d’emblée secouer la salle et prendre les spectateurs à la gorge, en dépit d’une musique d’intro assez déprimante. Ce qui frappe avant tout, c’est la similitude du timbre de voix de Malcolm Carson avec celle de Robert Smith, même s’il adopte un style nettement moins plaintif que son glorieux aîné. On pourrait ainsi les comparer musicalement à un White Lies qui aurait fait ses gammes sur “Disintegration” plutôt que sur “Closer”.

Quoi qu’il en soit, le son puissant et impeccablement réglé qui s’échappe des haut-parleurs démontre à quel point le groupe est bien en place. À trois, ils occupent la scène d’une manière naturelle qui ne fait qu’amplifier l’excellente impression dégagée par leurs compositions efficaces. En tout cas, ce premier concert belge leur a déjà permis de conquérir des adeptes. Il suffit de voir le nombre d’exemplaires d’“Heartache And Fear”, leur premier album (pas encore distribué chez nous), qui seront vendus à la sortie de la salle pour s’en convaincre. Ce groupe ne va pas jouer dans des petites salles bien longtemps.

The Duke Spirit a donc sorti tout récemment un nouveau disque, “Bruiser”. On est bien loin désormais du son brouillon qui transpirait de “Cuts Across The Land”, leur premier opus en 2005. Il est tout à fait la suite logique du plus raffiné “Neptune”, sorti en 2008. En effet, la voix de la blonde Liela Moss y est de nouveau parfaitement mise en évidence grâce à des compositions particulièrement travaillées. Il est évident que c’est elle qui, aussi bien visuellement (en plus d’être attractive, elle ne tient pas en place) que vocalement, capte l’attention. Derrière elle, quatre garçons s’occupent de baliser le chemin sonore sur lequel elle peut s’engouffrer sans contrainte.

Même s’ils s’échaufferont avec “Lassoo” et “The Step And The Walk”, le cœur du set principal sera exclusivement dédicacé à la découverte du nouvel album. C’est ici que l’on va se rendre compte de la réelle évolution musicale du groupe, qui n’hésite désormais plus à incorporer quelques touches de sensibilité au moyen notamment d’un piano via des titres comme “Villain” mais surtout l’excellent “De Lux” à l’émotion palpable, clairement un des grands moments de la soirée. Rassurons néanmoins les fans purs et durs car “Don’t Wait” (à la voix délicieusement rauque) ou “Everybody’s Under Your Spell” mettent en exergue leurs racines nerveuses. Et si l’on y rajoute des singles potentiels comme “Cherry Tree” et “Surrender”, nul ne doute que la carrière de The Duke Spirit emprunte une direction de plus en plus intéressante.

Après cet exercice de style très réussi, les cinq Anglais vont se faire plaisir en replongeant dans leur back catalogue pour un final explosif comprenant notamment un détour par leur première plaque, mais avec une expérience bien plus affûtée qu’à l’époque. Résultat, des titres comme “Fades The Sun” et “Red Weather”, qui ont clôturé les rappels, se retrouvent subitement plus denses qu’il y a six ans dans cette même salle. Dommage que le public ne réponde toujours pas davantage présent…

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