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DUM DUM GIRLS au Bota, un goût de trop peu…

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Le moins que l’on puisse écrire, c’est que les Dum Dum Girls ne sont pas du genre à rester les bras croisés. Rien qu’en 2010, on a notamment eu l’occasion de les voir aux Nuits du Bota en mai, au Dour Festival en juillet ainsi qu’en première partie de MGMT à l’AB en octobre. Armées d’un second album récemment sorti (“Only In Dreams”), Dee Dee et ses copines étaient de retour à la Rotonde ce dimanche 6 novembre, soit quatre jours avant la date initialement prévue… Un concert avancé qui a eu pour effet de contraindre Veronica Falls, la première partie prévue, de jeter l’éponge pour ce soir (ils ont toutefois joué le vendredi précédent au Charlatan à Gand et, d’après nos sources, cela valait le détour). Ce n’est donc pas avant un bon 20h40 que le groupe est monté sur scène. L’occasion de disserter sur le fait que non seulement ces quatre nanas tournent inlassablement, mais elles traînent également pas mal en studio, puisque “Only In Dreams” est leur deuxième sortie de l’année, faisant suite à un EP (“Het Gets Me High”) paru au printemps.

Un deuxième album dont la production signée Sune Rose Wagner (la moitié masculine des Raveonettes) en collaboration avec le fidèle Richard Gottehrer apparaît un rien plus (trop ?) lisse. On se demande par moments où est passé le mur du son qui avait fait le charme d’“I Will Be” ? En tout cas, à l’écoute d’“Always Looking”, le titre avec lequel elles vont entamer leur set, on est rassuré quant à la direction empruntée sur scène, malgré une pensée initiale lorgnant vers les Bangles. Le son brut, rugueux et presque crasseux reste plus que jamais leur marque de fabrique, ce que “Bhang Bhang I’m A Burnout” et “I Will Be” ne vont pas tarder à confirmer.

Les quatre filles, coquettes et apprêtées (pas étonnant qu’elles aient démarré avec une dizaine de minutes de retard) seront pareilles à elles-mêmes. Dress code inchangé : short très court et bas résilles affriolants (sans filante cette fois…). Dee Dee, plus féline que jamais, prend un malin plaisir à grimacer tout en chantant et à triturer sa guitare. À ses côtés, Jules (!) complète son jeu de guitare, Bambi (elles ont quand même de drôles de pseudos…), genre de Nicky Wire (Manic Street Preachers) au féminin caresse sa basse tandis que Sandy se cache derrière ses fûts. Même si elles sont moins coincées et moins statiques que l’an dernier, elles n’en demeurent pas moins très timides et le contact avec le public se limitera à sa plus simple expression. Est-ce pour surmonter le trac que le roadie est venu déposer sur les amplis un shot de whisky pour chacune d’entre-elles ?

C’est surtout dans la seconde partie du set que seront présentées les nouvelles compositions, dont on retiendra notamment la veine pop de “Bedroom Eyes” et de “Wasted Away”, les harmonies vocales bien présentes d’“In My Head” ou encore la délicatesse de “Hold Your Hand” à l’énergie retenue. Les filles passent sans transition d’un titre à l’autre sans vraiment prendre le temps d’en profiter. Tout va dès lors se dérouler très rapidement et le hit “It Only Takes One Night” va déjà voir se profiler la fin du set. Le temps d’un dernier extrait du nouvel album (“Heartbeat (Take It Away)”), qui tire davantage du côté de Blondie que des Shangri-Las ou des Ronettes, et les voilà déjà en train de quitter la scène après à peine quarante minutes de prestation.

Alors que l’on était en droit d’attendre l’une ou l’autre bombe en guise de rappel (“Jail La La”, par exemple), elles se sont simplement contentées d’une cover. Mais quelle cover… “There Is A Light That Never Goes Out” des Smiths dans une version toutes guitares en avant que Johnny Marr et Morrissey n’ont certainement jamais envisagée. Le point final d’une prestation qui, avec le recul, nous a malgré tout laissés sur notre faim…

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