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Une courte soirée avec PRIMUS à l’Ancienne Belgique

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Lundi 2 avril 2012, 19h15, ring de Bruxelles. Votre serviteur fonce comme un malade à du 90 km/h (NDR : ben quoi ? Vous savez ce que ça coûte les amendes pour excès de vitesse ?). Direction l’Ancienne Belgique. Il ne faut pas être retard, car nous sommes invités (NDR : ‘Never Mind The’ Bernie est mon ‘plus one’ comme d’habitude pour ce genre d’événements mondains) à passer une soirée en compagnie de Primus et les trois ricains sont plutôt des couche-tôt puisque la soirée débute à 19h40 tapante. Pour me mettre dans l’ambiance et me donner l’impression d’aller plus vite que l’éclair, j’écoute en boucle leur “Jerry Was A Race Car Driver” de 1991. Une place de parking à cent cinquante mètres de l’AB, trouvée en deux minutes à peine. Un miracle ! Les dieux de la presse sont avec moi. Bernie, qui est un punk prévoyant, s’est réveillé un peu plus tôt que d’habitude cet après-midi. Il astique déjà son zoom dans le ‘photopit’ depuis une bonne quinzaine de minutes lorsque j’arrive enfin à rouler mes nonante-cinq kilos de chair flasque jusqu’au centre d’une Ancienne Belgique bondée à craquer (NDR : sold out quelques heures à peine après le début de la prévente des tickets). “An Evening With Primus”, c’est le thème de la tournée européenne du trio le plus décalé de la scène rock alternative. Primus annonce un show exceptionnel de trois heures pour défendre son dernier album en date “Green Naugahyde” et toute l’AB l’attend de pied ferme.

Le concert débute pile-poil à l’heure. Le décor est somptueux. Deux cosmonautes géants sont disposés de part et d’autre de la scène. Le visage (animé) d’un homme d’âge mûr semble flotter à l’intérieur de leurs casques. Des images étranges, amusantes et décalées (NDR : un cosmonaute à cheval, un cow-boy sur un éléphant, Lee Van Cleef, une séance de déballage de cadeaux de Noël dans les fifties, etc.) sont projetées sur un écran géant tout au long du concert. Les lumières sont travaillées et le son vraiment bon. Les Claypool (basse & chant), Larry LaLonde (guitares) et Jay Lane (batterie) sont techniquement impressionnants. Le bonheur alors ? Oui et non. Surtout non, en fait !


Oui. Puisque nous avons manifestement affaire à des musiciens exceptionnels. Le public de l’AB reste scotché à sa place par peur de perdre une seule seconde. Les bars et les allées restent étrangement vides pendant toute la durée du show.

Non. Parce que, contrairement à l’impression que donne sa musique, Primus nous semble froid et aseptisé. Il n’y aucune communication avec le public. Pas même un ‘bonsoir’, ce qui est un comble lorsque l’on invite les gens à passer la soirée. Larry LaLonde est en retrait, la tête baissée, les cheveux dans les yeux. Il distille ses parties de guitares étranges sans jeter un seul regard au public. Les Claypool est statique. Son jeu est aussi exceptionnel à la basse qu’à la contrebasse ; son chant nasillard est toujours aussi délicieusement atypique. Cependant, nous ne pouvons nous empêcher d’être déçus. Premièrement parce qu’au vu de l’imagerie désopilante du groupe, nous nous attendions à une franche partie de rigolade. Or, il n’en est rien. Sauf, bien sûr, si l’intro de musique de cirque, le chapeau melon de Claypool, les dessins animés de Popeye pendant l’entre-acte et l’allusion désobligeante au “Don’t Fear The Reaper” de Blüe Öster Cult dans les trois uniques phrases prononcées avant le rappel suffisent à vous faire glousser. Ensuite, parce que nous nous attendions à un peu d’improvisation de la part de musiciens aussi exceptionnels que ces trois-là. Or, les titres joués ce soir sont quasiment identiques à leurs pendants studios. Tout semble réglé au millimètre, sans déviations aucunes. Enfin, parce que le décor qui nous impressionnait tant au début du concert joue finalement en défaveur du groupe. Les films projetés sont si étranges et si captivants que l’on en oublie souvent de se concentrer sur l’essentiel : les musiciens.


Les lumières de l’AB se rallument à 22h15. Comme il n’a pas dit ‘Bonjour’, Primus ne se sent pas obligé de dire ‘Au Revoir’. Si l’on fait le compte, début à 19h40, fin à 22h15 avec un entracte de plus d’un quart d’heure pour couper le set : nous sommes bien loin des trois heures promises. Voici un manque évident de respect pour un public qui s’est déplacé en masse. Pourtant, dans l’AB, à part le photomaton-humain et le scribouilleur de MiB, personne ne semble songer à se plaindre. Pour une fois que le keupon et moi nous sommes du même avis sur quelque chose…

Set 1 :

  1. To Defy the Laws of Tradition
  2. Fisticuffs
  3. Frizzle Fry
  4. Seas of Cheese
  5. Mr. Krinkle
  6. John the Fisherman
  7. Fish On
  8. Wynona’s Big Brown Beaver

Interlude
Set 2 :

  1. Prelude to a Crawl
  2. Hennepin Crawler
  3. Last Salmon Man
  4. Eternal Consumption Engine
  5. Tragedy’s a’ Comin’
  6. Eyes of the Squirrel
  7. Jilly’s on Smack
  8. Lee Van Cleef
  9. Moron TV
  10. Green Ranger
  11. HOINFODAMAN
  12. Extinction Burst
  13. Salmon Men
  14. Jerry Was A Race Car Driver
  15. Here Come the Bastards

Les autres photos de
Primus

Photos © 2012 Bernard Hulet

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