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Le rock acrobatique de MAXIMO PARK au Botanique

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Après un passage remarqué au Pukkelpop cet été, les Anglais de Maxïmo Park étaient de retour dans une salle belge en support d’un quatrième album qui respire la grande forme, “The National Health”. Le tout dans une Orangerie du Botanique généreusement garnie ce lundi 29 octobre. Le groupe qui assurait leur support, Animal Kingdom, n’est pas un inconnu pour les renards qui arpentent intensivement le complexe de la rue Royale. En effet, ce trio londonien avait déjà officié en première partie de Frightened Rabbit trois semaines plus tôt. Et, au vu de la chaleureuse réception qui leur a été réservée ce soir, on a bien envie d’avancer qu’une partie du public avait fait le déplacement pour eux également.

On ne peut en tout cas pas leur donner tort car ils sont déjà bien au point et leurs compositions savamment travaillées donnent une excellente impression, même à première écoute. Ils ne peuvent pas cacher leurs influences très british, mais s’il fallait s’aventurer vers une comparaison, on pointerait la pop mélodiques de Mansun avec une voix proche de celle de John Bramwell (le leader d’I Am Kloot), surtout lors des passages plus calmes (“Skipping Disk”).

Ceci dit, ils sont davantage convaincants lors des envolées rythmées qui ne laissent personne indifférent (“Get Away With It”). En tout cas, dès le concert terminé, les trois bonhommes se sont postés derrière le stand merchandising où ils ont écoulé une quantité non négligeable de leur nouvel album, “The Looking Away”, qu’ils dédicaçaient à la pelle en arborant un sourire béat. La prochaine fois, ils joueront en tête d’affiche, c’est une certitude.

L’année 2012 a marqué le retour de Maxïmo Park après une escapade en solo de son chanteur Paul Smith, qui a publié voici deux ans le dispensable “Margins”. Une preuve supplémentaire que le natif de Newcastle s’épanouit clairement au sein de son groupe, à l’instar de Kele Okereke de Bloc Party qui a sensiblement subi la même expérience lors de la même période.


En plus, on ne voit pas comment ses compères musiciens s’en sortiraient sans lui. Pendant que ces derniers participent au concours de celui qui tire le plus la tronche, lui reste fidèle à sa réputation. Chapeau vissé sur le crâne, blazer (en tout cas jusqu’à “Graffiti”, le sixième morceau) et cravate, il ne tient pas en place une seconde et ne mettra pas plus de deux minutes (le temps de l’atypique et étrangement calme “When I Was Wild”), pour se lancer dans un de ses sauts de kangourou dont il a le secret (encore que, il y a quelques années, c’était carrément le grand écart en extension qu’il exécutait sur base régulière).

Bref, avec le tout nouveau “The National Health” et “Girls Who Play Guitar” (un des rares extraits du second album joué ce soir), leur prestation a commencé sur les chapeaux de roue pour ne retomber que pour laisser le leader dialoguer avec un public constitué en grande partie d’anglophones survoltés qui n’ont pas arrêté de pogoter allègrement juste devant la scène. Il faut dire qu’avec vingt titres tous plus énergiques les uns que les autres, la set-list avait fière allure même si, par moments, certaines parties avaient des airs de déjà entendu plus tôt dans la soirée (“Wolf Among Men”, “Waves Of Fear”).


Contrairement à certains de leurs semblables qui se contentent souvent du minimum syndical, ils vont défendre becs et ongles leurs nouvelles compositions qui tiennent la route (“Until The Earth Would Open” pop juste ce qu’il faut, les excellents “Write This Down” et “The Undercurrents”). Mais la plus impressionnante sera bel et bien “Hips And Lips” qui va, avec une guitare en avant, des effets stroboscopiques et un regard flippant du leader, faire vaciller l’Orangerie.

Bien entendu, tout ce qu’ils enregistrent sera toujours comparé à la bombe que restera “A Certain Trigger”, leur premier album de 2005 impeccable de bout en bout. La majeure partie du reste du programme y sera d’ailleurs puisée et on remarquera une fois encore qu’il n’a pris aucune ride. “Limassol” revisité en version électro rock, “Going Missing”, “The Kids Are Sick Again”, autant de titres devenus des classiques. Sans oublier “Apply Some Pressure”, bien entendu, qui va clôturer le set principal dans une excitation palpable alors que tout le monde était à bout de souffle.

Paul Smith reviendra sur scène sans sa cravate pour un appendice équilibré qui va survoler la carrière du groupe. Si un dernier extrait du nouvel album (“Reluctant Love”, vaguement inspiré des Smiths) ne constituait sans doute pas le choix le plus approprié, il en était tout autrement pour “I Want You To Stay” aux effets de guitares bluffants avant qu’un survolté “Our Velocity” ne vienne mettre un point final à une soirée rock ‘n’ roll sans prétention mais généreuse, à l’instar des musiciens qui passeront la fin de soirée au bar avec leurs fans. Cheers, mates !

Les autres photos de
Maxïmo Park

Photos © 2012 Olivier Bourgi

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