PROG MEETING 66 : journée du samedi 10 novembre 2012
Apothéose pour les Italiens de Mangala Vallis, qui auront rivalisé avec les grands bands anglais comme Arena et Pendragon tant le jeu présenté sur scène fut d’une grande qualité et d’une grande intensité ! Un groupe où l’osmose des musiciens, parmi lesquels on retrouve un membre de Moongarden et un membre de Labyrinth, force le respect. En un mot, une journée progressive qui se termina en feu d’artifice ! Mais revenons tout d’abord, sur la soirée de vendredi où les Italiens de Yessongs auront manifestement bien rempli la mission de faire revivre, le temps d’une soirée, l’esprit du grand Yes. C’est d’ailleurs ce que m’affirmera un de mes voisins qui était présent hier au 66. Grand fan depuis toujours du groupe fondé par Steve Howe, Chris Squire et Geoff Downes, celui-ci me confirmera que la prestation des Italiens égalait presque celles des musiciens originaux ! Mais revenons donc à ce Prog Meeting 66, nouvelle appellation qui remplace celle de la Convention Prog-Resiste, cette dernière devant à l’avenir migrer vers d’autres cieux que ceux de Verviers. Sur le principe bien sûr, rien ne change avec toujours une ambiance détendue où les pauses plus longues entre les différents sets permettront à chacun de rencontrer les artistes ou d’acheter leurs CD. Pour les collectionneurs, seront également présents sur place des stands bien remplis de rondelles. Notons enfin, et comme toujours, la présence du staff de Prog-Résiste qui assistera, comme il se doit, notre Francis Géron national.
Ce sont les Belges de Mindgames qui ouvriront le bal de ce samedi avec une prestation des plus honorables pour ce groupe fondé en 1997 et ayant à son actif trois albums dont le dernier date de 2010. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que nos amis belges ouvrent ce genre d’événement puisqu’ils avaient déjà lancé les débats à la Convention de 2004.
Premier groupe italien de la journée pour suivre avec Il Tempio Delle Clessidre, groupe que j’avoue ne pas connaître et que je vais donc découvrir. Formé en 2006 à partir de la claviériste Elisa Montaldo, le groupe se lança dans la conception d’une musique conceptuelle inspirée du rock-progressif des 70’s. Notons qu’un seul album est aujourd’hui disponible, opus produit en 2010. Ajoutons que le groupe participa en 2011 au Nearfest en Pennsylvanie. Pour ce qui est de la prestation, on assistera à un show progressif teinté de seventies où, pour ma part, Elena Motaldo aux claviers et Guilio Canepa à la guitare électrique sortiront leur épingle du jeu. Le rythme imprimé sur scène sera fort entraînant et, d’ailleurs, notre bon Francis se dandinera à plusieurs reprises derrière sa table de mixage ! Petit bémol peut-être concernant le chant et surtout la voix de Francesco Ciapica qui paraîtra, pour certains, parfois manquer d’harmonie ou de mélodie.
C’est la Norvège qui sera mise à l’honneur pour suivre avec le groupe Nordagust que beaucoup de gens dans le public attendaient avec impatience. Peu connu du grand public, Nordagust intrigue depuis le début par sa musique située à mi-chemin du folk norvégien et du heavy-rock. Imprégné d’un rock-progressif proche d’un King Crimson, leur premier et unique album “In the Mist of Morning” paru en 2010, a beaucoup fait couler d’encre ! C’est en grande partie vêtu de noir et affublé de chapeaux, que le groupe arrive sur scène avec, au sein du line-up, une seule femme. Pour ce qui est de la musique, c’est un chant typiquement nordique qui introduira un rock-progressif des plus attrayants. Le groupe nous présentera l’intégralité de son seul et unique opus avec, en plus, l’interprétation de morceaux typiquement issus du folklore norvégien. C’est “la musique de la forêt” qu’ils nous offriront en ce début de soirée avec un certain succès puisque Monsieur Géron attisera les choses afin d’avoir un rappel de nos musiciens nordiques. Épinglons encore la magnifique prestation du batteur qui était, entièrement plongé dans son trip. Au final, un groupe qu’il faudra revoir et dont j’espère pouvoir un jour chroniquer un nouvel album.
Place à présent à la tête d’affiche de ce samedi avec le second groupe italien de la journée et non des moindres, car Mangala Vallis nous aura déjà offert de somptueux albums progressifs. C’est en 2006, que j’avais vu pour la première fois ce groupe au 66 lors de la Convention où c’est le jeune groupe liégeois Foggy Stuff, dont je m’occupais à l’époque, qui avait ouvert la journée. Ces musiciens italiens m’avaient déjà laissé une grande impression d’efficacité. Pour l’heure, ce show servira de promotion au dernier opus “Microsolco” arrivé cette année. Celui-ci suivant, je l’espère, le tout grand niveau de “The Book of Dreams” paru en 2002 et de “Lycanthrope” paru en 2005. Parlons maintenant un peu du line-up du groupe qui aura subi, au fil des années, quelques changements d’importance. Si Gigi Cavalli Cocchi, Mirco Consolini et Niki Milazzo sont toujours bien là, on remarquera de nouveaux venus pour assurer la basse, le chant et les claviers. En effet, pour ce qui est de l’organe vocal, exit Bernardo Lanzetti et son timbre Gabriélien et arrivée de Roberto Tiranti leader du groupe Labyrinth. Pas de soucis à ce faire cependant, puisque notre nouveau venu, qui assure aussi la basse, a participé entre autres à l’opéra-rock Excalibur. Pour les claviers, rassurons-nous aussi puisque c’est Cristiano Roversi de Moongarden qui prend le relais.
Au final, c’est un super-groupe de pointures italiennes qui monteront sur les planches du 66 ! Cela se sentira d’ailleurs dès le premier morceau avec une mise en place impeccable, de la puissance et beaucoup de justesse. Ce sera bien sûr le nouvel album qui sera mis à l’honneur avec le nouveau chanteur qui s’affirmera d’emblée dans un style proche du heavy-progressif. Roberto nous présentera aussi un très beau jeu à la basse. Les guitares s’envoleront dans tous les sens, les claviers seront chatoyants à souhait. Quant à la batterie, Gigi nous confirmera qu’il est un très grand technicien. Revenons quelques instants aux deux maîtres des 6 cordes qui seront littéralement ce soir magistraux. Comme je l’ai dit en guise d’introduction, Mangala Vallis a rivalisé ce soir avec les plus grands bands anglo-saxons de la scène progressive internationale. Cerise sur le gâteau, avec nos amis italiens qui joueront, pour notre plus grand plaisir, les standards des premiers albums. Comme certains l’on déjà dit à juste titre, l’Italie est un grand pays du progressif !
Une fois encore, l’âme du 66 et l’âme du rock-progressif n’ont fait qu’un dans une parfaire osmose où le public se sera senti une fois de plus chez lui. Bravo à tous ces artistes, merci aux membres de Prog-Résiste et surtout un tout grand merci à Francis !