BODIXCHEL – fnac bxl – 1er février 2003
Cette voix caverneuse est prenante. “Give my love to Rose”, nous dit-elle. Pas de problème Johnny, nous le ferons. Et tu veux du lait dans ton café ? Houlala, l’impact que peut avoir le dernier Johnny Cash dépasse l’entendement. A priori, je ne demandais rien. Plongé dans mes pensées, j’attendais juste que le showcase commence. Dans les enceintes, comme d’habitude, un peu de musique afin de briser le silence, juste pour patienter. Seulement, cette fois-ci, par je ne sais quelle idée de génie, place était faite aux premières plages du “the man comes around” de l’ami Cash. Du maître Cash plutôt, excusez-moi, Monsieur. Ces enregistrements sont somptueux.
A nouveau, cette évidence refait surface sans qu’on ne s’y attende réellement. La voix joue un rôle considérable. D’ailleurs, cette voie, beaucoup devraient s’y aventurer. Juste pour comprendre. Comprendre.
Le disque aurait pu être joué dans sa totalité, je serais resté. Rien que pour cela. Mais cette “messe” prend fin après un quart d’heure. Au programme de ce samedi, dans le forum de la Fnac bruxelloise, le groupe Bodixchel. Ces Gantois s’illustrent de bien belle façon dans la musique du monde. Pour l’occasion, ils sont venus sans la section rythmique. Nous avons donc devant nous en position assise, une chanteuse, un pianiste (synthé roland) et 2 guitaristes (dobro, folk, mandoline).
Ils sont flamands, mais chantent en Français et Espagnol. Et ces airs traditionnels sont à ravir. Ambiances venues d’ailleurs. D’Amérique du Sud essentiellement. Du Chili par exemple le temps de 2 morceaux. Mais ce qui, d’emblée, frappe l’auditeur, ce sont les harmonies vocales. Trois sur quatre chantent. Et ça, ça m’a toujours intrigué en fait. Comment font-ils pour y aller chacun sur un ton différent de celui du voisin ? Quand la réussite et la qualité sont présentes, l’émotion n’est jamais loin dans ces cas-là. Une vingtaine de spectateurs au total, mais à voir leurs visages apaisés, Bodixchel avait réussi sa mission ! Parvenus à mettre sur pied de belles chansons, bien arrangées, tant musicalement que vocalement.
Puis ces 2 titres a cappela sont venus confirmer tout ça. Des voix qui s’accordent à ce point, ce n’est pas rare, mais s’en rendre compte de visu – enfin, si j’ose d’ire -, c’est toujours délicieusement bon ! Adios les I Muvrini, Pow Wow et consorts… Ici, pas besoin de la main sur l’oreille pour garder le ton juste…
Bref, un showcase surprenant ce samedi par un nouveau groupe qui vient défendre son premier album “todo cambia”. Qui se vendra – je suppose – qu’à quelques centaines d’exemplaires grand maximum…
Ceci dit, à l’heure actuelle, se lancer dans de telles aventures, avec un répertoire et des arrangements de la sorte, ne peut qu’avoir un impact assez réduit. Mais on peut toujours rêver.
Rêvons en coeur.
Bodixchel – Bruxelles – 1er février 2003
Yann