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Les Mayas avaient tort, le concert de GREAT MOUNTAIN FIRE a bien eu lieu !

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En ce jour de fin du monde selon le calendrier Maya, un concert unique se déroule au Cirque Royal, le concert en acoustique du groupe bruxellois Great Moutain Fire avec en première partie Teme Tan. Teme Tan est un petit jeune qui a vécu sa prime enfance dans les Matiti (hautes herbes du Congo). Avec sa famille, après avoir quitté son Kinshasa natal, il est allé vivre à Grenage, Kyoto et Bruxelles. Les voyages forment la jeunesse. Les influences musicales sont assez diversifiées et sa musique doit s’en ressentir.

Teme Tan est accompagné d’un percussionniste soit Gérard Dubru. La soirée est acoustique. Le duo s’installe sur la scène. Il est à noter que la voix est belle et douce. L’influence africaine dans la musique est indéniable. Les percussions sont là exactement pour accompagner la voix. La guitare est présente, mais en accompagnement. “Darling” est entraînant et possède un charme et un attrait certains. “Cheap Cha” est plus rythmé. Les influences afros sont bien présentes. “Matiti” est de toute beauté et chanté en français. Ce morceau vous entraîne dans les îles et dans des contrées lointaines. Il me fait penser à du Laurent Voulzy grand cru !

La liste des morceaux est :

  1. Intro-Emeraudes
  2. Manzana
  3. Cracky
  4. Darling
  5. Cheap Chat
  6. Matiti

J’ai déjà vu à plusieurs reprises Great Moutain Fire en formule électrique. C’est super. Je les ai vus à cinq au Muséum pendant les Nuits Botanique parmi un public privilégié. Ici, cela se passe au Cirque Royal. Ils l’avaient annoncé, cela allait être une ambiance toute particulière et faire partie de ce public allait être quelque chose à vivre intensément : et en plus un concert de fin du monde !

Ici, personne sur la scène, les dix musiciens sont en avant-scène donc dans la fosse et tout proche du public. L’atmosphère de la salle est toute particulière et intimiste au possible. La salle est plongée dans la pénombre. Le haut des balcons est condamné. Le flot de lumière est très doux près de nos artistes. En fond de scène, un immense écran nous montre les artistes vus du haut. Ces derniers arrivent tout sourire dehors et totalement décontractés.


Pour cet exploit, nos artistes ont complètement dépouillé chaque morceau de “Canopy” qu’ils ont reconstruit et réarrangé avec de nouveaux instruments (violons, violoncelle, ukulélé, piano, percussions, xylophone, trompette, trombone, clarinette). Cela amène évidemment une nouvelle et autre dimension musicale à chaque morceau. C’est nouveau, très innovateur et très beau.

Avec “Rrose Selavy”, on commence tout en douceur et en musicalité. “Swans” est un retour à un moment fabuleux, piano et voix accompagnée des violons. Je ferme les yeux et je suis parti dans un voyage musical. “Youssouf” est une nouvelle chanson. Merci les gars, dans cette version acoustique, c’est du bonheur. “It’s Alright”, c’est du miel, du Bonheur (j’insiste sur le b en majuscule). Mes oreilles s’envolent. Je ne suis plus sur Terre.

Avec “Cinderella”, nos cinq gars passent d’un instrument à l’autre comme si c’était un jeu pour eux. C’est un bonheur pour le public qui est conquis. Pour “Canopy”, comme je l’avais signalé dans ma chronique, Pink Floyd n’aurait pas fait mieux. Ici, dans cette version, les élèves ont largement dépassé les maîtres. C’est de toute beauté. Ah ! “Jeopardize”, encore une nouveauté. Je sublime, j’ai la chair de poule. Au secours, mes poils me quittent ! “Late Nights” est en version totalement simplifiée et dépouillée : piano-voix. La voix de Thomas, c’est comme du miel et cela glisse profondément jusqu’au fond de l’âme. Un grand moment musical et d’intenses émotions.


“If A Kid” est dansant au possible. Dans cette version, c’est encore pire. Il me montait l’envie soudaine de quitter mon siège et de monter sur scène, mais on ne pouvait pas. “Das Model” (Kraftwerk) est une reprise d’un monument électro des années 80. C’était un peu risqué. Le résultat est divin. J’en ai encore des frissons dans le dos. La chanson “Antiparos” est reprise en choeur par toute la salle. L’instrumentation est parfaite. “Queens”, “Sudden Hush”, “The Ark” sont encore des petits nouveaux. C’est génial. J’ai hâte de les découvrir en électrique. “Suddent Hush” a déjà été joué pendant les Nuits Botanique, un régal.

“Crooked Head” est suivi de “Breakfast”. On sent la fin. Les interprétations de ces deux morceaux sont dantesques et magistrales. J’en ai le souffle coupé. On reste là, sur sa faim. Les artistes saluent et remercient l’assemblée. Un concert attendu du public, simplement divin. Pour le rappel, on a droit à “Spoon”, une superbe reprise du groupe Can que je ne connaissais pas, et à “Gipsy Father” où la présence d’une cithare indienne insiste sur une ambiance de fin très psychédélique à la “Sergeant Pepper”. C’est la cerise sur le gâteau.

Le groupe respire la joie de vivre et a une qualité rare : un son propre et reconnaissable entre mille et comme déjà signalé dans ma chronique de “Canopy”, les chansons se sifflent et, pour ce type de chansons, ce n’est pas facile à mettre en chantier et on peut dire que les membres de Great Moutain Fire sont des champions dans le genre.

On a eu droit à quelques invités : Jean-Pierre Onraedt, papa de Tommy qui a joué avec Wallace Collection et TC Matic ainsi que Catherine Di Biasio de Mièle, David Piscard d’Applause, Théo Clark (parolier de Ghinzu, Montevideo et de nos artistes). Ne vous en faites pas, ils sont très bien entourés !

Il fallait oser le faire, avoir comme on dit (les couilles) et être de sacrés musiciens. Un seul cd et oser le reprendre en acoustique-symphonique. Le seul groupe belge à l’avoir fait (après plus de 15 ans de métier et quelques CDs), c’est bien Hooverphonic. Mais nos artistes ont relevé le défit et l’ont fait avec brio et professionnalisme.

La première fois que vous voyez Great Moutain Fire en mode électrique, on va dire que vous êtes attentif, car vous ne connaissez pas. La deuxième fois, vous connaissez déjà, vous appréciez et là, attendez-vous à recevoir une fameuse claque musicale dans le visage. Vous êtes masos, vous en redemandez et quand vous les revoyez à nouveau, c’est indéniable, vous êtes devenus fans et accrocs de leur musique bien foutue. Ils sont sympathiques, toujours souriants, surtout attentifs et respectueux de leur public. Que demander de plus, vous les voyez à cinq en acoustique au Muséum pendant les Nuits Botanique, vous passez un très bon moment. Alors, à l’annonce de ce concert intimiste au Cirque Royal, vous vous dites que vous vous devez d’y être présent, car cela va être unique.

Il ne manque plus qu’un DVD pour en garder un très bon souvenir. J’en ai encore plein d’étoiles dans les yeux et dans les oreilles. Vous nous remettez cela quand, les Artistes ?

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Great Mountain Fire

Photos © 2012 Alain Heymans

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