Deux artistes attachants au Botanique : Marco Z et Jonathan JEREMIAH
Nous avons assisté ce 21 mars au concert sold out de Jonathan Jeremiah avec en première partie un certain Marco Z, un artiste qui nous vient encore et toujours de Flandre donc cela voudra dire qualité. On est généralement rarement déçu au Botanique où la programmation est d’un niveau élevé aussi bien pour les premières parties, que pour les artistes passant en vedettes. Marco Z est un jeune artiste qui nous vient de la partie nord de notre plat pays. Il est originaire d’Hasselt et joue de la musique depuis une dizaine d’années. Il s’est fait remarquer avec la sortie du single “I’m A Bird” qui précédait la sortie de son excellent opus sorti en 2012 tout simplement intitulé “The Ordinary Life Of Marco Z”. Cet album est paru chez Universal et notre Marco est amené de par cela à faire une belle carrière. Il est déjà repris pour faire la première partie de la tournée européenne du très sympathique Jonathan Jeremiah. La qualité et la bonne humeur seront les garanties de cette première partie totalement inconnue de la partie francophone de notre beau pays. Je pense que la programmation de Marco au Botanique va lui permettre d’être présent dans nos festivals d’été.
Marco arrive seul sur scène, il sera accompagné soit de sa guitare électrique, soit de sa guitare acoustique et surtout de sa belle voix. Il est tout sourire et sait établir le contact avec le public. Il va nous présenter des extraits de son opus que j’ai hâte de découvrir. Marco enchaîne à la guitare électrique “21St Century Punk Rocker”, c’est troublant la ressemblance de la voix de Marco avec celle de Garland Jeffreys. Le morceau qui suit est : “Hot Burrito”, la voix de Marco est douce, elle vous jette de fameux frissons dans le dos tellement celle-ci est empreinte de musicalité. Pour “When We’re Online”, la guitare s’emballe quelque peu, la voix également mais cela reste magnifique. “Burning Back” est une jolie ballade, le public est très attentif. “Pills Pills Pills” est un morceau plus ancien sorti en 2008 par Marco Z And The Cosmopolitan Cowboys; c’est country, festif et amène tout naturellement la bonne humeur à s’exprimer. Après une brève présentation de “I’m A Bird”, Marco entame toujours seul à la guitare acoustique, accompagné de sa voix, son hit qui l’a fait connaître. J’ai été voir par après le clip sur You Tube, c’est pas mal foutu, la mélodie est plus qu’accrocheuse. C’est un morceau à siffler, ce qui veut dire qu’il est bien construit et qu’il faut avoir un certain talent, et Marco l’a ce talent. Ce n’est pas pour rien qu’il est chez Universal.
Avec“Endlessly Be Together”, Marco reprend sa guitare acoustique, il s’agit encore d’une belle ballade. La chanson “Marketing Song” vous interpelle. C’est à tomber mort et, je vous le dis, fermez les yeux et c’est Elvis Costello que vous avez devant vous, rien du bonheur pour vos tympans délicats. Marco dédie cette merveille à Jonathan Jeremiah et à Jean-Marie Pfaff. La dérision est complète. J’avais déjà entendu “This Smile”, c’est frais, bien fait et on accroche immédiatement à la mélodie. Marco demande l’heure et peut en faire une petite dernière, il nous sort de derrière les fagots “Flame” qui est un petit bijou.
Marco Z nous a fait un concert de dieu le père. J’ai été impressionné par la musicalité, le professionnalisme de cet artiste et j’ai hâte de le revoir en concert électrique avec un vrai groupe. Je vous engage vivement à aller voir ses prestations sur You Tube, c’est à tomber par terre. Belle mise en bouche et découverte de qualité. Le public a apprécié et a applaudi chaleureusement sa fin de prestation. L’ovation était bien méritée. On peut encore dire une fois : Merci le Botanique !.
Après son premier album paru en 2011, “A Solitary Man”, Jonathan Jeremiah sort un deuxième opus, “Gold Dust”. Accompagné par le Metropole Orchestra, Jonathan s’est de nouveau associé à Jules Buckley pour la réalisation de cet album. Il a une voix de baryton aux accents soul délicats. Elle est du reste magnifique.
Marco nous a mis sur le derrière, nous allions donc continuer la soirée dans le même sens, soit grandiose. Les lumières s’éteignent et arrive sur scène un Jonathan tout sourire, armé de sa guitare acoustique. Il est accompagné de ses quatre musiciens : David Page à la guitare électrique, Joe Glossop au piano Hammond et aux synthétiseurs, Tom Mason à la basse et Sebastian Hankins à la batterie. Joe est tout à gauche de Jonathan et David à droite. Ils sont en ligne avec derrière Joe et Sebastian qui est juste derrière Jonathan. Il vient défendre brillamment son nouvel opus “Gold Dust” sorti en 2012 chez Island Records. Jonathan Jeremiah, auteur, compositeur et interprète, a fait forte impression en 2011 avec le premier single de son premier album. “Happiness” est la meilleure illustration de sa voix sombre de crooner et de son profond amour du folk et de la soul d’hier. Jonathan Jeremiah est un artiste unique avec un grand A, de plus excellent musicien et poète. Il est ancré dans la grande tradition soul et dans l’héritage de la musique folk anglaise. Enfant, ses amis écoutaient de la pop contemporaine ou du rock indie, lui préférait se laisser emporter vers le passé par les vinyles de son père pour écouter des artistes intemporels comme John Martyn, Cat Stevens, Scott Walker et Serge Gainsbourg. Ce n’est pas la première fois que Jonathan vient nous rendre visite, il est venu le 1 avril 2012 et a rempli la grande salle de l’Ancienne Belgique sans problème, et déjà en compagnie de Marco Z.
La première chanson est “Gold Dust”, titre éponyme du tout nouvel album et le second single extrait de celui-ci. On commence tout en délicatesse avec Jonathan à la guitare acoustique, un son de clochette accompagne. Jonathan avec sa voix de crooner marque des points. La montée en puissance est graduelle avec la batterie et la guitare électrique. C’est le premier point fort de ce concert qui va être très chaleureux en contacts entre artistes et public. Les artistes enchaînent sans coupure “Heart Of Stone”, la montée en puissance se poursuit, ce morceau est beaucoup plus rock. Les deux guitaristes s’affrontent en duel un moment et font monter les sons. Après une brève présentation de “Shout”, Jonathan converse avec le public et lui demande si la semaine a été bonne. Cette chanson est acoustique et c’est une de mes préférées de cet album. C’est dans la pure tradition folk anglaise.
Avec “All The Man I’ll Ever Be”, Joe met la pression avec son piano Hammond, accompagné par Jonathan qui sait moduler sa voix, c’est une charmante ballade. Dans “See (It Doesn’t Bother Me)”, Joe prend le dessus avec son instrument de prédilection et donne un cachet vintage à ce morceau plus jazzy. D’ailleurs Jonathan module sa voix de telle façon que l’on croit entendre Michael Buble. C’est à écouter sur l’album ou avec le Metropole Orkest, cela prend une autre dimension. “Lost” a une orchestration et les rythmiques qui sont affinées et funky à la sauce Motown. Le public séduit reprend le refrain en choeur et frappe des mains, c’est magique. C’est une ambiance très John Martin ou Frank Sinatra avec “Everyday Life”, on est encore dans la douceur et la musicalité. La gente féminine est conquise et jubile.
Nous avons ensuite quatre extraits du premier opus “A Solitary Man” sorti en 2011. Ces morceaux sont exécutés par Jonathan seul à la guitare acoustique. Ces quatre chansons que je ne connaissais pas sont superbes et prennent une tout autre dimension avec Jonathan seul. C’est du folk dépouillé et basique. Il s’agit de “How Half- Heartedly We Behove”, “A Solitary Man”, “That Same Old Line” et “Justified”. Pour “That Same Old Line”, il y a un petit problème de connexion électrique avec la guitare, mais pendant qu’il meuble avec humour, le technicien répare très vite.
C’est le retour aux affaires du groupe au complet avec “If You Only”. Après une longue introduction instrumentale, Jonathan reprend les choses en mains. L’ambiance est beaucoup plus rock’n’roll. “Fighting Since The Day We Are Born” est encore et toujours un moment fort de ce concert, j’adore cette chanson. Le refrain est très accrocheur et mélodique. Les guitares se veulent incisives. Nouvelle montée en puissance avec “Every Little Bit Hurts”, Jonathan est vraiment envoûtant en crooner. Encore une agréable ballade avec “Chastworth Ave”, ce morceau est très soul et vous touche l’âme. Un beau solo de guitare de la part de David. Joe revient à la charge avec son piano Hammond pour “Happiness – Extended”, la guitare électrique de David seconde bien Jonathan qui utilise une voix plutôt soul. “Caffeine And Saccharin” est une des nombreuses chansons que je préfère dans ce second opus. Il termine très bien ce concert et on sent la fin, mais les artistes n’ont pas dit leur dernier mot. Il y a toujours un rappel et Jonathan joue le jeu en le signalant en plaisantant.
Pour le premier rappel, après une ovation bien méritée, le groupe revient pour interpréter “To love Somebody” qui est une magnifique ballade rock. Le prochain morceau est un nouveau point fort de ce concert, “Lazing In The Sunshine” est le premier single extrait du dernier opus et les fans de Jonathan le savent.
Pour le second rappel, Jonathan revient une dernière fois avec ses musiciens pour nous présenter “All We Need Is A Motorway”. Nous avons eu plus de deux heures de prestations de Jonathan, accompagné de ses musiciens talentueux. Le concert était parfait à tout point de vue et le son était excellent. Les artistes ont été prévenants pour les fans et d’ailleurs très sympathiques. La séance de dédicaces qui s’en est suivie est une preuve que les artistes ne se prennent pas la tête et ont un certain respect du public venu en masse pour les écouter, la salle était comble. Malgré un problème de conditionnement d’air, il a fait très chaud, mais cela fait aussi chaud au coeur d’assister à une performance de cette valeur. Jonathan sera présent aux prochaines Nuits du Botanique et est annoncé au festival de Werchter cet été, je serai là pour le soutenir. Merci encore aux artistes, soit Marco et Jonathan, pour cette prestation que je n’oublierai pas de si tôt.