ArticlesConcerts

Le retour de BALTHAZAR sur ses terres

0 Shares

J’ai assisté ce mardi 30 avril à un concert du groupe namurois Alaska Alaska, suivi de Few Bits, qui nous vient du nord du pays, et de Balthazar, qui fait actuellement une tournée européenne triomphale. Toutes les dates se jouent à guichets fermés et notamment celle-ci dans une Orangerie du Botanique annoncée sold out. Balthazar vient nous présenter, devant une salle comble, leur nouvel opus “Rats” sorti fin octobre 2012. Ce nouvel album fait un carton et rassemble les foules. Le groupe Alaska Alaska s’est formé en 2010 et se balade sur bien des sentiers, avant tout rock. Les multiples influences donnent à leurs morceaux des ambiances prenantes et pesantes. La force des six membres et leurs diverses influences rendent leur musique authentique. Entre Cold War Kids, Arcade Fire et d’autres pointures innovantes du rock. Alaska Alaska fait un mélange surprenant qui ravira les amateurs. Très peu d’informations pour ce jeune groupe prometteur qui a quand même reçu le premier prix du Jury et de la Ministre de la Culture au concours Tremplin de l’Inc’ Rock festival en 2013.

Ils arrivent sur scène et débute leur prestation par un instrumental assez long, du nom de “Front Door”. Le public est fort clairsemé malgré un sold out annoncé. Ce public est néanmoins attentif à la prestation du jeune groupe. La voix du chanteur est assez mélodieuse, les percussions sont présentes. On passe en enchaîné avec “Nightingale’s Credd”, les trois guitares en ligne amènent une atmosphère assez particulière avec des percussions bien présentes. Pour “New Year”, la voix me fait penser à celle de Robert Smith de Cure à ses débuts. La salle s’étoffe tout doucement et le public est attentif. Le morceau suivant n’a pas de titre, mais les orchestrations sont bien construites, la voix est toujours prenante. On passe à “L.A.” où les percussions sont dominantes, mais talonnées de peu par la basse, les sons de guitares sont bien présents également, les influences d’Arcade Fire sont indéniables. Le groupe passe ensuite à “Starry Night” et “Alaskan Winds”. On peut dire qu’ils ont un réel potentiel musical avec ces deux chansons. Ils occupent bien le peu d’espace de scène qu’ils ont à leur disposition. C’est un jeune groupe de chez nous, qui pourrait aller loin. Ils ont bien rempli leur contrat et ont chauffé la salle. Il s’agit d’un nom à retenir que l’on verra certainement dans les festivals d’étés.

Le second groupe à se produire sur scène est Few Bits qui nous vient de la partie nord de notre plat pays. Il est actif depuis quelques années et est composé de cinq musiciens dont Steven Holsbeeks à la guitare et aux synthétiseurs, Tim Coenen à la guitare aux percussions et au vibraphone, Peter Pask à la basse au chant et au synthétiseur, Jules Lemmens à la batterie et enfin Karolien Van Ransbeeck au chant à la guitare et au synthétiseur. J’ai déjà vu Few Bits en première partie du concert d’Agnès Obel lors des Nuits Botanique 2011. Dans la lignée de groupes tels que Beach House et Warpaint, les Belges de Few Bits naviguent dans un océan de rêve d’où il est difficile de s’échapper. L’univers musical est tissé autour de la voix angélique de Karolien Van Ransbeeck. La musique produite est mystérieuse, intimiste et les sonorités emplies de guitares persistantes résonnent à merveille dans la bulle que la formation crée. Leur premier album éponyme est sorti en février 2013 et a reçu de très bonnes critiques. Il a été très bien accueilli par la presse flamande, ce qui est certainement un gage de qualité. La salle est presque comble pour accueillir Few Bits sur scène. De par la disposition des musiciens, on peut voir que le personnage central est la très jolie Karolien Van Ransbeeck. Ici, on est dans la douceur et la musicalité, les instrumentations délicates et aériennes se construisent autour de sa voix sublime. Le public apprécie dès le début. Les sons des deux guitares électriques sont persistants et appuient très bien l’acoustique de la guitare de Karolien. Cette seconde partie n’était pas là pour faire monter la pression, mais pour amener une certaine douceur dans ce concert. Le public a bien réagi et a applaudi. Few Bits a égrainé principalement des morceaux extraits de leur opus sorti chez Zeals Records : “People”, “Could It Be”, “Shell”, “Pick You Up”, “Come On Home”, “The Wolves” et “One Night Friend”. “Sweet Warrior” est une chanson beaucoup plus rythmée, celle-ci a fait monter la pression légèrement.

Cher public, si vous aimez les belles harmonies vocales et une musique douce, je vous engage à vous précipiter sur le nouvel opus de ce groupe sympathique.

Un petit quart d’heure pour le changement de matériel et nous allons passer au clou du spectacle : le groupe Balthazar, très attendu par le public présent. Balthazar est un groupe de rock alternatif belge qui a vu le jour au début de l’année 2005, originaire de la région de Courtrai. Les influences de Balthazar sont dEUS, Absynthe Minded, Zita Swoon et Sioen. On peut y ajouter des influences de Nick Cave et Tom Waits pour les voix. Le groupe brasse des influences sonores éclectiques, allant de la pop au rock. L’utilisation de synthétiseur et d’un violon démarque leurs compositions du rock alternatif classique reposant sur le trio basse/batterie/guitare. Le combo est formé de Maarten Devoldere (chant, clavier), Jinte Deprez (chant, guitare), Patricia Vanneste (violon, synthétiseur, chant), Simon Casier (basse, chant) et de Christophe Claeys (batterie).

L’arrivée du groupe est acclamée par les applaudissements du public. Ils débutent par “Later”, la mise en bouche est plus musclée que sur l’album. On voit que le groupe est assez dynamique sur scène. Le batteur Christophe n’y va pas de main morte et frappe ses fûts avec une vigueur certaine. Ce morceau est extrait de “Rats” qu’ils sont là pour défendre devant un public conquis déjà dès le début du concert. “The Boatman”, “I’ll Stay Here” et “Blues For Rosann” sont issus du précédent album “Applause”. Ce sont les trois hits du groupe et on peut voir que Balthazar, qui est en pleine tournée européenne, déborde d’énergie sur scène. Je les avais découverts en première partie de M à Forest national juste après la sortie de l’excellent “Applause”. Depuis lors, ils ont fait du chemin et ont grandi en maturité. Ils sont principalement connus dans les pays voisins. Alors, une juste récompense et un retour triomphal dans nos contrées si riches en très bons groupes qui savent s’exporter.

On passe ensuite à “The Man Who Owns The place” qui est extrait de “Rats”. Les violons sont très importants dans la musique du groupe. Les deux voix de Maarten et Jinte se marient tellement à la perfection que cela vous procure des frissons un peu partout. Le début à la guitare de “The Oldest Of Sisters” vous interpelle, les voix qui suivent sont sublimes, le refrain est accrocheur, que demander de plus. Il y a une certaine interactivité et complicité qui s’instaure entre les artistes et le public conquis. Dommage que des cuivres n’accompagnent pas ce joyau. “Sinking Ship” est pour moi un point fort de ce concert. Il est tout en douceur et le violon de Patricia sait vous toucher là où il faut. Le groupe, en présentant le morceau dans un français parfait, signale que c’est la première fois qu’ils sont à Bruxelles pour la sortie du nouvel opus. On aimerait bien les voir plus souvent chez nous.

“Lion’s Mouth (Daniel)” est un retour dans les harmonies vocales bien appuyées par des percussions omniprésentes. Balthazar rajoute des percussions pour “Listen Up” qui est un moment fort de ce concert et de l’album “Rats” qui contient quand même quelques perles de culture. Cet opus est à se procurer en extrême urgence. Le violon se fait plaintif et rajoute un petit cachet. Un parfait retour à la chanson d’entrée du précédent album qu’est “Fifteen Floors”, des guitares incisives, des sons électros en appui direct à des voix en symbiose, pour nous faire un moment très apprécié des fans.

On repart vers “Applause” avec “Morning”. Cet album a été un tournant dans la carrière de Balthazar et je pense que “Rats” prend le même chemin vers les sommets du firmament du rock. “Do Not Claim Them Anymore” termine très bien ce concert riche en émotions et sensations diverses.

La pause est courte et le retour de Balthazar, ovationné par le public, se fait sur “Any Suggestion” qui est suivi de “Blood Like Wine”. J’ai passé un très bon moment qui est plutôt rare pour nos artistes, un choix judicieux pour le partage des chansons qui sont issues des deux opus, une bonne prestation scénique, des harmonies vocales parfaites.

Laisser un commentaire

Music In Belgium