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Le festival La Semo intègre le cadre enchanteur du Parc d’Enghien

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Nous avons passé, en ce dimanche 14 juillet ensoleillé, une journée idyllique au Parc d’Enghien pour le troisième jour du festival La Semo qui en est à sa sixième édition et la première sur le site d’Enghien. Tout est étudié pour le confort du festivalier. L’accent bio de ce festival en fait un gage de qualité bien apprécié par les familles accompagnées parfois de très jeunes enfants. Pour les personnes à mobilité réduite, tout est mis en oeuvre pour un accès facile et de plus la bonne musique est au rendez-vous. Le festival présente deux scènes : La Clairière pour les grosses pointures et Le Pavillon pour les découvertes. La première grosse sensation sur la scène Le Pavillon, c’est Bertrand Lani and Band. Attention le grand-frère est présent dans la foule pour supporter son talentueux petit frère. Bertrand est là pour défendre avec brio son nouvel opus “It Gets Bluer In A While”. Bertrand est secondé de Valentin Marchal-Marchant à la basse et contrebasse, de Régis Lorant au piano et synthétiseur, de Thibault Jungers à la batterie et de Jérome Hiernaux à la guitare. Bien sûr, Bertrand alternera guitare acoustique et électrique.

Il débute avec deux morceaux extraits de l’excellent opus : “Audrey” suivi de “The Richest Guy In Town”. Bertrand passe ensuite à “King Of Soul”, on ne renie pas ses origines, comme Fred est présent, on reprend son bébé suivi de “Johnny And June” encore extrait de l’opus de Bertrand “It Gets Bluer In A While” pour repasser ensuite à “Stop The Battle”, extrait de “Second Life” de Fred Lani And Superslinger, sorti en 2010. C’est vrai que Fred nous avait habitués à du très bon blues. Bertrand fait également un blues, mais teinté de country et d’americana. Sa voix s’y prête beaucoup mieux. Retour à la nouveauté avec “The Next Page” pour passer ensuite à une reprise de “Baby Let Me Hold Your Hand”, une reprise de Ray Charles, de la douceur comme on peut apprécier. Bertrand nous sort une solide reprise de derrière les fagots en “Crackin’ Up” de Bo Diddley, déjà brillamment repris par les Rolling Stones. Un petit retour vers le répertoire du grand-frère avec “The Truth About Little Léo”, ils sont indéniablement inséparables. Bertrand passe ensuite à “I’m Not A Cheater” qui nous amène avec douceur dans les grandes plaines ensoleillées du Far West. Bertrand clôture avec “It Gets Bluer In A While”, le titre éponyme de son excellent opus à se procurer sur place ou chez son disquaire favori. Le public était présent et nombreux pour écouter attentivement cet artiste attachant.

Je vais me rendre ensuite pour la prestation d’artistes que j’adore et qui forme le groupe liégeois Dan San. Ce combo est un des fers de lance du collectif liégeois Jaune Orange. Il est composé de Thomas Médard (guitare, voix, mandoline, harmonica, percussion), Jérome Magnée (guitare, voix, piano Hammond, banjo, percussion), de Maxime Lhussier (basse, voix, guitare électrique), de Damien Chierici (violon), de Leticia Collet (synthétiseur) et de Benoit Huvelle à la batterie. La machine est bien huilée, c’est la dernière date d’une tournée européenne qui a suivi la sortie de “Domino”, les gars et Laeticia sont en formes et tout sourire dehors. Cela fait toujours plaisir de voir des artistes en fin de tournée, car ils se lâchent pour le bonheur du public conquis à la cause.

Ils vont nous charmer avec leur folk typé et leurs voix chaleureuses en entamant le set par “Moon”, “So Many Yards” et “Tomorrow”, trois petites perles de “Domino”. Un petit retour en arrière avec “Pillow”. Les textes sont sombres, mais la musique (guitares et violons) transcendent, les voix sont importantes et vous allez effectuer un voyage dans le plus profond de l’âme. Ils enchaînent ensuite leurs petites perles que sont “Leaves”, “The End Of The Day Part 2”, “Leaders” et “Peace”. “Question Marks”, cette chanson est tellement belle qu’elle vous prend chaque fois les tripes, j’adore. Ils savent faire de sacrées belles mélodies. Avec “Under A Sea Of Lies”, c’est la juste suite qui vous interpelle, la musicalité et la douceur sont présentes du début à la fin. Dan San va finir le concert en beauté avec “Irony” et va terminer comme il a commencé avec douceur pour le rappel avec “The Shade”“. Les gars, c’était super, allez bien vite nous préparer un nouvel opus que l’on attend tous avec impatience.

On passe ensuite sur la scène Le Pavillon pour mon gros coup de coeur : The Ann Arbor. J’avais découvert ce groupe très sympathique en première partie de Perry Rose au Botanique pour les revoir en mai en première partie de l’excellent Puggy. Ils avaient mis le feu devant un public plus qu’enthousiaste et cela sera encore le cas ce jour. Vous ne resterez certainement pas insensible devant la voix rocailleuse de la chanteuse Véronique Jacquemein qui est accompagnée de ses musiciens talentueux que sont Dan Miller, Julien Vizzini, Joey Lim et Edouard Cabuy. Le groupe est là pour nous présenter son premier opus “Fire Works”. Le public est nombreux et attentif à la prestation exemplaire de ce combo bien sympathique. Il va enchaîner avec brio “The Siren”, “You Are mine”, “Secret Stones”, “I Want To Slow Down” et “Flashlight Fever”. La scène est petite, mais Véronique occupe toute la place, les musiciens sont efficaces et accompagnent très bien la chanteuse à la voix parfaite et si particulière. Ils vont entamer ensuite “Heroes” qui est une reprise de David Bowie. Bel exercice car il faut oser et ils s’en sortent d’ailleurs très bien. On passe ensuite aux morceaux forts du CD : “Satellite Wings”, “Choices (Come On And Dance”, “Bright Dawn”, “Soulmates”, “In Cloudy Waters” pour terminer en force avec “Mad Mad Men”. Le public, enthousiaste, nombreux a été conquis par cette prestation de haut vol. On veut vous voir dans une grande salle rien que pour nous.

Nous allons ensuite nous diriger vers la grande scène pour voir une des têtes d’affiche du festival, Les Fatals Picards, qui est un groupe français fondé en 1998, mêlant l’humour et l’engagement à divers genres musicaux, allant de la chanson française au punk, en passant par le reggae. Ils ont représenté la France pour le Concours Eurovision de la chanson 2007 avec la chanson “L’Amour à la française”. Le festival est attentif à son public et il y a présence sur scène d’une dame qui traduit en langage gestuel le concert pour les sourds et les malentendants. C’est très rare et à souligner. Le public apprécie et est attentif à leur prestation, je n’accroche pas et me dirige vers la scène découverte Le Pavillon pour assister à la prestation du groupe Les Déménageurs qui intègre un artiste très attachant que j’apprécie beaucoup en la personne de Perry Rose. Ils pratiquent un rock folk adapté à nos petites têtes blondes qui sont présentes en grand nombre et assis devant la scène. Ce jeune public est attentif à la prestation des artistes qui se débrouillent très bien.

Le groupe à se présenter sur la grande scène La Clairière est Les Ogres De Barback. Souvent surnommés Les Ogres, c’est un quatuor créé en 1994, autoproduit et composé de quatre frères et soeurs : Fred, Sam, Alice et Mathilde. Chacun étant multi-instrumentiste, la couleur des chansons est très variée. Musiciens très à gauche réputés pour la qualité de leur travail, à la fois techniquement et lyriquement, les Ogres signent des chansons où se côtoient accordéon, guitare, violoncelle et piano, mais aussi trompette, trombone à coulisse, tuba, violon, scie musicale, épinette des Vosges. Ce sont de sacrés musiciens, mais je n’accroche pas à leur texte engagé.

Je me dirige vers la scène Le Pavillon pour un groupe que j’apprécie énormément pour les avoir vus plusieurs fois : les Liégeois de Roscoe. Aujourd’hui, cela tient presque de l’utopie pour un artiste belge d’être signé par une firme de disques sur foi d’une seule chanson. C’est pourtant ce qui est arrivé à Roscoe. Cette jeune et attachante formation liégeoise a envoyé, en septembre 2011, le morceau “Lowlands” à des responsables du label PiaS. Quelques jours plus tard, les cinq membres du groupe posaient leur paraphe sur un contrat de distribution. PiaS a eu du flair. PiaS a eu raison. Le nom Roscoe vient du fait que le groupe rend hommage au chanteur de bluegrass Roscoe Holcomb et à la chanson “Roscoe” de Midlake qui fait l’unanimité dans le groupe. Comme autres influences communes, on pourrait aussi citer Sigur Ros et “Leaders Of The Free World” d’Elbow. Coaché par Redboy (MLCD, Hollywood Porn Stars), relooké par Bellrose, Roscoe fait aussi sensation avec les images très fortes du clip de “Lowlands”. Réalisé par Norman Bates, ce court métrage met en scène des gosses roumains entraînés par leurs parents aux combats de rue illégaux. J’ai découvert Roscoe pour la première fois dans la vitrine du magasin de vêtement Bellrose situé Place Stéphanie pour la présentation de leur album “Cracks”.

Ils vont nous interpréter ce soir des morceaux de cet opus en démarrant en douceur avec “A.T.M.O.C.” qui est un morceau bien construit avec de belles voix et des guitares très présentes. On est parfois dans la continuité et dans la douceur avec “Ennemies” qui est le premier single du groupe. Le groupe enchaîne ses succès “Knives”, “Sorrow” et un nouveau morceau “Tsing Tsang”. “Safe Filleul” suit et me fait penser à du Archive ou du National, bien construit et rock à souhait, c’est du moins ce que je ressens à l’écoute de ce morceau. “Lowlands” montre une montée en puissance et l’ambiance devient plus électrique. Ils vont poursuivre avec brio en enchaînant “Skipped Curb”, “Things To Solve” et “String Sat”. Je suis fatigué et je ferai l’impasse sur Amadou et Mariam.

J’ai passé un magnifique festival et je reviendrai sans hésiter dans ce cadre enchanteur.

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