L’interview de trois Bruxellois dans le vent : Puggy
Cet interview se passe dans les loges de l’Ancienne Belgique de Bruxelles. Nous y avons rencontré les membres du groupe Puggy qui a rempli sept fois l’Ancienne Belgique. Pour cet entretien, Matthew le chanteur est absent, suite à de petits problèmes de voix, mais par correction il viendra s’excuser. Nous allons donc discuter à bâtons rompus avec Romain et Ziggy. Puggy vient de sortir son troisième album “To Win The World”. Music in Belgium : Le troisième album est un tournant dans la carrière d’un groupe : cela amène vers une courbe descendante ou c’est une ascension fulgurante vers le haut. Pour vous c’est le cas non ?
Romain : Bien écoute, on espère, l’album est sorti depuis une semaine donc on ne peut pas encore juger. Je pense que cela peut mettre un an pour voir le résultat d’un album. Nous, on attend un peu, pour le moment, on n’a pas à se plaindre !
Ziggy : On est super fier de l’album et pour nous c’est un aboutissement, c’est clair.
MiB : Vous semblez très bien soutenu par votre firme de disque. La promotion de l’album est calculée, on vous entend partout ! Le CD, la pochette, le choix des morceaux. Mais le plus important c’est quand même le soutien de votre équipe, non !
Romain : On est super bien entouré, on s’en rend bien compte. Maintenant, tout le côté médiatique, le fait que l’on nous entend partout, c’est bien sûr Universal qui fait un boulot énorme. Mais c’est aussi le résultat de 6 ans pendant lequel on a voyagé et joué partout. On fait énormément de rencontres. Donc, le tout ensemble, cela a créé un boum plus important.
Ziggy : C’est clair que c’est grâce à cela que quand “Something You Might Like” est sorti, cela a vraiment explosé, car on est passé partout en Belgique et on était vraiment super content de faire cela.
MiB : Le choix du titre “To Win The World” est prédestiné. Vous êtes en train de faire un carton. Ce troisième album contient 10 hits. Tous les morceaux sont à siffler et les mélodies vous restent dans la tête. La cerise sur le gâteau, c’est le onzième morceau “I’Am Happy”, vous faites un tabac avec ce deuxième rappel. C’est tout nouveau pour vous d’inviter le public sur scène ?
Ziggy : Cela fait 2 concerts que l’on fait cela. C’est tout nouveau, trois concerts peut-être.
Romain : oui, nous voulions avoir un moment comme cela dans le set. C’est important pour nous de changer aussi, car c’est quelque chose que l’on n’avait jamais fait et on trouvait cela drôle.
Ziggy : C’est une chanson qui clôture bien l’album et c’est pour cela que nous avons choisi “I’Am Happy” pour terminer le concert.
MiB : Vous vous éclatez sur scène. Vous interactivez plus avec le public et c’est bénéfique, non (surtout Romain, je trouve) ?
Romain : Je pense aussi que le fait que le public connaît toutes les chansons, cela aide énormément. Tu ne peux pas faire n’importe quoi devant un public qui ne connaît rien. Tu dois agir différemment en fonction du public. Maintenant, quand on joue à l’Ancienne Belgique, on sait que ce sont des fans et des gens qui adorent les morceaux. C’est du bonus pour nous. On essaye de jouer avec cela, de faire chanter les gens, de les faire intervenir et de les faire monter sur scène à la fin. On peut se permettre de faire cela en Belgique et en France car les gens commencent vraiment à nous connaître et en plus ils veulent du changement. Puis cela n’est pas drôle de faire un concert en ignorant le public. C’est très important de faire monter le public sur scène entre guillemets pour passer un bon moment.
MiB : La première semaine de la sortie du troisième album, vous êtes numéro 1. Vous avez déjà eu un disque d’or ou de platine avec le précédent, c’est bien parti, non ?
Romain : Comme pour revenir à ta première question, on croise les doigts. On verra bien comme cela va se passer.
Ziggy : C’est compliqué de vendre des disques aujourd’hui. On a vu cela sur internet avec le second album, il n’y avait quasiment pas de version illégale sur internet. Et cette fois, le premier jour, il y avait une vingtaine de versions illégales sur le net. C’est normal, car nous sommes un peu plus connu. Nous ne nous plaignons pas du fait qu’on est plus connu. On va voir s’il va bien se vendre, on espère.
MiB : Ma première chanson préférée est “Goes Like This”, l’effet du micro siffleur vient de qui ? C’est toi Ziggy, je pense qui a composé le morceau ?
Ziggy : Oui, l’idée vient de moi. C’est un truc que j’avais fait dans une chambre d’hôtel, j’avais juste sifflé dans un micro et, à l’époque, ça donnait un chouette effet. C’est un happy accident.
MiB : Le second morceau que j’adore dans votre nouvel album est “Last Day On Earth”. C’est étonnant, vous ratissez large, votre public se compose de gens de 7 à 77 ans et bien plus. Vous allez devenir aussi populaire que les Beatles, un rêve ou une réalité ?
Romain : Cela ne nous déplaira pas, mais c’est compliqué de se dire cela. Nous, ce que l’on aime c’est jouer de la musique live et on va aller le plus loin possible. On verra bien où cela va nous mener.
MiB : Fanny et sa soeur Virginie sont des fans de la première heure, les chocobons, vous connaissez, vous en avez à chaque concert et pourtant vous gardez la ligne ! Les fans, c’est important pour vous ?
Ziggy : Oui, on les connaît et on les remercie.
Romain : On transpire sur scène. Les fans, c’est hyper important pour nous. On essaye de tenir une meilleure relation avec nos fans via Facebook ou Twitter, ce sont des outils très utiles. Il y a énormément de monde et on ne peut pas toujours faire plaisir à tout le monde. On se doit d’être le plus reconnaissant possible vis-à-vis de nos fans.
MiB : Vous avez un respect de votre public et je pense que c’est réciproque ?
Romain : Bien, on essaie. Écoute, c’est un minimum, car tu donnes tout ce que tu as, sinon tu restes chez toi.
MiB : On ne va plus revenir sur l’épisode Couleur Café qui vous a lancé. Faire la première partie d’un groupe mythique comme Deep Purple, cela procure quoi comme sensation ?
Romain : Pour Couleur Café. On en a déjà assez parlé, je crois donc… C’était génial de jouer en première partie de Deep Purple, ils ont été hyper accueillants et super cool. C’était génial. Nous avons eu un très bon contact pendant la tournée. C’était pareil pour Incubus. Si la situation se présente lors de festivals, on ira leur dire bonjour, mais cela reste professionnel avant tout.
Ziggy : C’était hyper cool, c’est un groupe qui a bâti son succès dans les années 70, mais ils jouent encore super bien et c’est toujours assez impressionnant de les voir jouer.
MiB : “Dubois Died Today” est épuisé, les prix s’envolent pour les collectionneurs. À quand une réédition ?
Romain : Très vite, on est en train de travailler dessus. Cela va sortir bientôt. On va le ressortir comme il était. Peut-être qu’après on ressortira une édition bonus, mais on verra.
MiB : Forest National, c’est un gros morceau, le son n’est toujours pas au top. Vous, qui êtes perfectionnistes, je pense que vous serez à la hauteur et votre ingénieur son également ?
Romain et Ziggy : Bien sûr, mais on va demander à tous nos fans de venir avec une doudoune pour amortir le son… Si les 8000 personnes ont des doudounes, cela va aller. On va commencer comme tout le monde par le club et puis au vu de la demande on verra.
MiB : L’AB sept fois sold out, vous êtes chez vous et At Home comme Arno, non ? En plus, on y est bien, le son est bon, c’est quand même la troisième salle au monde pour la qualité du son. On s’y verra encore ?
Romain : Oui, c’est vrai, mais Bruxelles, c’est la maison. Mais faire l’AB, c’est un rêve de gamin et on essaye de profiter de chaque minute de ces moments- là. Tout est bon à l’A.B., le son est bon et on y est bien.
Ziggy : C’est pour cela que l’on y vient 7 fois.
MiB : Le choix des premières parties, c’est le groupe, Nico, Live Nation ? Faire la première partie de Puggy, c’est un véritable tremplin et un must (Betta, Madjo, Ann Arbor) ! Marco Z, ce soir, il a du talent, je l’ai déjà vu en première partie de Jonathan Jérémiah, encore un artiste attachant qui a du respect de son public ?
Ziggy : Cela dépend vraiment, c’est un choix que l’on fait avec plein de gens. Nous, on a toujours un mot à dire. Mais ce n’est pas toujours nous qui choisissons. Exemple pour Ann Arbor, c’est notre choix, c’est quelqu’un que Matt connaît depuis longtemps. Il y a parfois des groupes qui sont liés au même booker, par exemple en France, et cela se passe toujours bien. Cela prend beaucoup de temps pour nous de chercher des groupes. C’est bien qu’il y ait des gens autour de nous pour nous conseiller.
Romain : On est conseillé, c’est bien car tout n’est pas toujours sur internet. Exemple quand tu veux aider un groupe inconnu qui a du talent, hyper doué et qui vient du sud de la France, c’est bien d’être conseillé et que les gens qui sont autour de toi te disent, c’est bien et écoute. On a fait aussi de belles découvertes comme cela. On est passé par là et maintenant c’est notre tour de choisir les premières parties. On a toujours le dernier mot.
MiB : Ma première rencontre avec Puggy, c’était le 1 et le 3 décembre 2009 à la Rotonde avec en première partie Papa Dada (John Janssens qui a été finaliste du concours Court-Circuit). C’est un ami de Matt, mais c’est réellement le quatrième membre du groupe ?
Romain : Non, John ne fait pas partie du groupe. En studio, nous sommes trois. Oui, John est un ami de longue date, mais c’est un musicien additionnel. Il ne participe pas aux interviews, aux compositions. Puggy, c’est nous trois. John est un musicien qui nous accompagne sur scène un peu comme quand on avait pris des cuivres à la fin du dernier album. Cela nous permet de déléguer énormément pour des sons ou des voix que nous faisions en plus de jouer de nos instruments. Cela nous permet de profiter plus du concert.
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Photos © 2013 Alain Heymans