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Scène-Sur-Sambre, un triomphe à Saule et Stereo Grand

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Un samedi annoncé pluie à Scène-sur-Sambre, mais la musique prend toujours le dessus et le soleil nous a mis le baume au coeur. On peut dire que le site du festival vaut le détour, juste derrière les ruines de l’Abbaye d’Aulne, le long de la Sambre. La scène où se produisent les artistes est montée sur deux barges sur la Sambre, ce qui accentue encore l’originalité de ce festival très bien organisé, convivial et familial. C’est assez plaisant, car dans toutes les guinguettes présentes le long de la Sambre, il y a un podium avec des groupes régionaux ou montants. Nous nous rendons donc au lieu-dit Le Bois Joli pour y découvrir des petits jeunes à l’avenir très prometteur du nom de The Magical Candies.

Pour ce groupe montant qu’est The Magical Candies, le public est présent ainsi que la presse et les photographes. Ce combo naît en 2011 dans la région de Binche autour du chanteur et guitariste Mathias Bouyer, de son jeune frère de 11 ans Hugo à la batterie et aux choeurs. Le troisième larron du trio est le jeune Thomas Giacometti qui officie à la basse. On peut dire que ces trois jeunes sont doués. Le plus fascinant est de voir Hugo à la batterie, ses baguettes ne le quittent plus depuis la sortie du berceau. Ce petit bout d’homme a une sacrée personnalité et un caractère bien trempé, c’est véritablement lui, le centre d’intérêt du groupe.

À 3 ans, il était tambourineur et suivait déjà les gilles. Hugo est véritablement né avec des baguettes à la main. Le groupe a fait le concours l’Envol des Cités 2013 qui est un célèbre tremplin musical soutenu par la Province de Hainaut et la Fédération Wallonie-Bruxelles. S’ensuit une tournée de 4 mois à travers la province (accompagné de Beverly Jo Scott, Mister Cover, Abel Caine) où le groupe remporta lors de la finale le prix de la Maison des Musiques, ainsi que celui du Power Festival où il put ouvrir l’édition 2013. À la base, le groupe reprenait des covers des Beatles, ils jouent d’ailleurs en ouverture du Beatles Day en 2012 et 2013. Mais depuis lors, ils ont pris de la maturité, ont fait pas mal de scènes et composent leurs propres morceaux et les jouent. Je les ai découverts lors d’un concert organisé par la tenancière du café Le Terroir basé à Horrues, petit village de l’entité de Soignies où il fait bon vivre. Il est indéniable que le centre d’intérêt du groupe est Hugo avec son jeu de batterie. Ils vont nous caresser les tympans avec un set court, mais novateur. La liste des morceaux joués se compose de “Knock Him Out”, “Magical Candies”, “Day By Day”, “Love Is Not Good”, “Peace And Love “, “Goodbye”, “One Way Trip” et un “Helter Skelter” des Beatles, intelligemment réarrangé et interprété. L’influence des fab four est indéniable, mais The Magical Candies a sa personnalité et ils assument grave leur musique de qualité. Désolé pour les autres groupes, mais on se reverra certainement. L’appel de la scène principale étant là, nous nous y rendons.

Le cadre est idyllique, la scène principale est calée sur deux barges sur la Sambre et c’est cela qui fait la particularité de ce festival d’exception. L’ambiance est bon enfant. Que vous soyez couché dans l’herbe ou debout, vous avez une vue exceptionnelle vers la scène, la présentation est faite par un personnage bien connu dans la Thudinie en la personne du Capitaine Hublot aka Christophe Delire, un Barge sympathique, déjanté à l’humour et au sourire ravageurs. De plus le son est de qualité et le timing respecté, que demander plus.

L’ouverture du festival se fera par Maitre Gims, ancien chanteur du groupe de rap français Sexion d’Assaut, cette musique n’est pas ma tasse de thé, mais il faut quand même reconnaître qu’il sait mettre l’ambiance et que le public présent avait l’air de passer un bon moment. L’artiste suivant à se produire sur la grande scène est Antoine Hénaut qui est un jeune Montois bourré de talent et à l’humour non ravageur, mais dévastateur. On pourrait dire qu’en sorte c’est le petit frère de notre Capitaine Christophe. J’ai découvert Antoine lors d’une première partie au Botanique. Depuis lors, Antoine a pris de la bouteille et c’est une valeur sûre et montante de notre scène nationale.

Le premier bon moment pour moi est certainement la prestation du groupe belgo-écossais Stereo Grand. Ce très sympathique quintette voit le jour en 2008 et est composé de Jean-Philippe Risse, Rodger Hughes (le scottish), Stefan Boucher, Yves Daloze et Nicolas Denis. Un premier E.P. 6 titres du nom de “Coming Home” voit le jour en 2010, cet opus est mixé par Charles De Schutter (Superbus, Pleymo, Ghinzu, Kyo, Vismets. Le groupe part ensuite en Écosse pour y jouer quelques concerts et y tourner un clip sur l’île d’Arran.

À leur retour, Stereo Grand continue sa progression avec des prestations remarquées en support de Hurts au Botanique et à l’Atelier au Luxembourg. Le groupe enchaîne Feeder au Trix (Anvers), la Boutik Rock et le Bel-Zik Festival. C’est lors de ce dernier festival qu’il sera remarqué par la programmation des Francofolies qui leur propose immédiatement une place de choix à l’affiche. Et de fait, c’est sur la scène Pierre Rapsat qu’ils y joueront, en première partie de Hooverphonic, Aaron et Cali. C’est en mai 2012 que sortira le premier opus “The Invisible Wall” réalisé par leur complice Charles De Schutter. Vous ne saurez pas rester insensible aux chansons “Stereo” et “Yeah Yeah”. Vos tympans sensibles vont se faire caresser par leur musique soignée qui est pop/rock teintée d’électro, les mélodies accrocheuses et les arrangements soignés. Il faut vous dire que la montée en puissance est graduelle. Les influences de Radiohead, Mercury Rev et Archive sont indéniables, mais le groupe a du certainement écouter aussi The Beatles.

Rodés par de nombreux concerts lors de nos beaux festivals, on peut dire que les membres de Stereo Grand savent occuper la scène et interagir avec un public conquis dès le début par leur prestation exemplaire. Il faut le dire, la Belgique est gâtée par tous nos festivals reconnus internationalement où se produisent toutes les pointures confirmées et nos talentueux artistes nationaux. Il ne faut pas désespérer, ils seront en concert à l’Ancienne Belgique le 12 décembre 2013 en première partie des BB Brunes. Allez voir Stereo Grand dans une salle où la qualité du son est excellente, vous ne le regretterez pas.

Un petit moment d’entracte pour le changement de matériel et on passera ensuite à une autre valeur sûre et montante de notre scène belge qu’est Montevideo. Montevideo voit le jour en 2004 et est composé de Jean Waterlot, Manu Simonis, Pierre Waterlot et Gabriel Reding. Montevideo a deux albums à son actif soit un premier E.P. “Montevideo” sorti en 2006 et le premier album “Personal Space” sorti en 2012 chez Parlophone. C’est la première fois que je les vois. Le public n’est pas insensible à la musique pop/rock de Montevideo qui est produit par le leader de Ghinzu, John Stargasm. Le chanteur a une voix superbe et sait interagir avec un public déjà chauffé par le groupe précédant. Eh bien les gars, j’ai surtout apprécié la fin de votre prestation, j’irai certainement vous revoir en concert. On passera ensuite au second grand moment pour moi de ce festival de qualité qu’est la prestation du groupe Elvis Black Stars. Ce n’est pas la première fois que je les vois. Né en 2007, le groupe est composé d’Augustin Dujeux (guitare, voix), Damien Sorée (batterie) et d’Olivier Coquette (basse). Ils nous ont présenté un concert de qualité, les rythmes étaient bien présents, le punch également et de plus la mélodie est très rock et bien accrocheuse pour les tympans délicats. Je les ai vus à Incourt début mai et j’avais apprécié. Depuis lors un quatrième membre s’est ajouté au trio, lequel bouge pas mal aussi sur scène.

Elvis Black Stars propose un power pop rock enthousiasmant et percutant et est doté d’une présence scénique d’une redoutable efficacité. Ce sont les petits-cousins de Black Rebel Motorcycle Club et Beady Eye, frères de sang de Triggerfinger, Black Box Revelation. Elvis Black Stars déboule sans fioritures ni trompettes. Leur album au titre éponyme est bourré de hits pop, directs et puissants. La bad boy attitude est présente sur scène. Merci à Liam Gallagher que j’adore. Ils sont bien sur scène. Ils auront bien chauffé le public qui est à point pour l’artiste suivant qu’est le Montois Saule aka Baptiste Lalieu.

Notre bon gros géant sympathique n’est plus à présenter. Dans tous les festivals où il passe, le public trépasse et est sur les genoux après sa prestation. Depuis la sortie de son opus “Géant” et sa collaboration avec Charlie Winston, je fonds littéralement devant chaque prestation scénique, je ne suis pas devenu fan, mais accro à la musique de ce joyeux gai luron qu’est Baptiste. Partout où Saule passe avec ses musiciens, il met le feu, il n’est pas devenu une bête de scène, mais un monstre de scène. Son contact et l’interactivité avec le public sont d’application du début à la fin de son concert. Partout où il passe avec ses musiciens, c’est véritablement lui la tête d’affiche, qu’on se le dise, et la locomotive d’un festival. Il sera en concert bientôt à l’Ancienne Belgique, n’hésitez pas à aller le voir. Le rock est présent du début à la fin.

Le groupe qui suivra est français et se nomme Boulevard Des Airs. Je découvre ce combo bien sympathique que j’ai approché en conférence de presse. Ils adorent la Belgique, ses festivals, les frites et la bière. C’est déjà un très bon point pour découvrir leur musique festive. Le groupe est actif depuis 2004 et est composé de Laurent Garnier (basse,) Jean-Noël Dasque (guitare, trombone), Jean-Baptiste Labe (trombone, hélicon), Sylvain Duthu (chant, accordéon), Florent Dasque (chant, guitare, trompette, piano, batterie), Kévin Poinas (saxophone, clarinette), Toky Rakotomalala (batterie) et de Pierre-Emmanuel Aurousset (trompette, clavier).

Ce groupe, comme seul nos voisins et amis français savent le faire, se revendique des influences comme Brassens, Brel, Marley, Red Hot Chili Peppers ou Rage Against The Machine. Leur musique est une rencontre entre la chanson française, le rock, le reggae, le jazz et les rythmes de fanfares balkaniques. Ils proposent une musique vivante, aux textes éloquents en français, en anglais et en espagnol. La déjante et la folie sont présentes sur scène, mais nous avons quand même affaire à de sacrés musiciens qui savent communiquer et se mêler au public présent et conquis. Je quitterai ainsi ce magnifique festival après la prestation exemplaire du Boulevard Des Airs.

J’ai passé une journée magique où découvertes et artistes confirmés étaient présents. L’accueil est exemplaire, l’organisation est parfaite. Merci à Christophe pour sa bonne humeur, merci à Quentin pour l’accueil et ta gentillesse et enfin merci à l’organisation pour ce beau festival. Je serai présent l’année prochaine pour la quatrième édition et au taquet pour découvrir une affiche encore plus alléchante, mais essayez de nous caler dans la programmation Puggy, Saule, Elvis Black Stars et Stereo Grand.

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