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Les Parisiens d’Aqme soumis à la question

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La discussion plus qu’agréable se passe en soirée, juste après le concert du groupe Aqme dans le cadre de l’Autumn Rock de Braine-le-Comte. Je rencontre le chanteur Vincent Peignart-Mancini, le guitariste Julien Hekking et la très jolie bassiste Charlotte Poiget. Étienne Sarthou, le batteur du groupe ne sera malheureusement pas présent et c’est dommage, car c’est le plus ancien membre du groupe Aqme. Aqme est un groupe qui pratique un rock métal alternatif et mélodique, c’est un des seuls groupes du genre qui chante en français. Je peux vous dire que j’ai passé un très bon moment en concert, mais alors pour l’interview, l’ambiance était plus que détendue. Fausse idée de se dire que les métalleux sont bourrus et plein de tatouages. Ici, j’ai eu affaire à trois personnes très professionnelles, d’une gentillesse infinie et qui gagnent à être connues. J’espère les revoir bientôt en concert ou en back stage.

Music in Belgium : Bonjour, ce n’est pas la première fois que vous venez à l’Autumn Rock. Quelle est l’ambiance de ce festival ?

Vincent : L’ambiance est mortelle. C’est la première fois que je viens. Franchement, le site est super bien.

Charlotte : Moi, c’est la deuxième fois que je viens. L’ambiance est toujours énorme. On est toujours bien accueillis que ce soit par l’organisation et les gens. Vive les Belges !

Julien : Moi, c’est la première fois que je viens. Chaque fois que l’on vient en Belgique, on n’est jamais déçu. Je me demande bien pourquoi je suis né en France.

MiB : Nirvana, je pense que cela vous dit quelque chose. Vos autres influences ?

Vincent : Ben si attend ! Moi, c’est le groupe qui m’a fait aimer le rock. Ce groupe et Offspring.

Charlotte : Vincent est trop jeune, il n’était pas né. Oui, moi aussi, Nirvana mais aussi Metallica, Pantera, tous les groupes qui se terminent en A. Voilà, Nirvana !

Julien : Nirvana, c’est vraiment le groupe que j’ai découvert par moi-même. C’est le premier truc qui m’a permis de découvrir le rock. Comme Charlotte, il y a aussi Metallica, les Red Hot Chili Peppers, Pantera. Après, j’ai commencé à écouter des trucs plus dissonants comme Slayer et ensuite Morning Angel , c’est pour cela que j’ai connu Étienne (le batteur qui n’est pas présent pour l’interview).

MiB : Cela vous plait de jouer en Belgique. Un bon belge, c’est quoi pour vous ?

Vincent : Bonnes frites ! Très accueillant, un bon Belge, c’est un bon vivant qui est toujours partant pour faire la fête. On aime bien jouer en Belgique, c’est vraiment cool.

Charlotte : Un bon belge, c’est quelqu’un qui boit de la bonne bière et raconte de bonnes blagues. Les blagues, c’est important, ils sont très forts ! Un B.B., un bon belge. On adore jouer en Belgique. Oui il y a treize ans que l’on joue en Belgique.

Julien : Les blagues sur les Français !

MiB : C’est quoi un concert d’Aqme ! Cela vous fait quoi de monter sur scène et de faire une tournée ?

Vincent : C’est un défouloir, cela fait mal au ventre. C’est bien, c’est intense, ça fait mal et c’est physique. Moi, ça me fait du bien.

Charlotte : C’est un défouloir et après on a mal partout.

Julien : Cela m’empêche de dormir, c’est un exutoire. Toute la journée, je suis stressé. La moindre personne qui me parle, là voilà je parle trop vite et je dis des trucs débiles. Les gens ont l’impression que je suis fou, c’est peut-être vrai.

MiB : Une petite présentation du groupe Aqme. Je ne vous connaissais pas, c’est mon grand fils qui m’a permis de vous découvrir.

Vincent : Il s’appelle comment ton fiston ? Ah il est dans le Périgord, là il y a du bon vin. Aqme: 13 ans, 6 albums, un EP et un DVD live et plus de 1000 concerts. Je pense beaucoup de chansons en line-up, c’est pas mal. Donc 600 concerts, c’est presque 1000. Entre les concerts et les répétitions, cela fait bien 1000 concerts. Oui Aqme, c’est quatre personnes très soudées, on s’amuse bien et on est content.

Charlotte : Eh Nico, salut, qu’est-ce que tu fous ! À chaque sortie d’album, on fait une centaine de dates. Cela veut dire 6 albums donc 600 concerts. “On ne trompe qu’une fois mille personnes, mais on ne peut pas tromper mille fois un personne”.

Julien : Il est où ton fiston, Nicolas ? On te salue Nico. Le Périgord est une très belle région.

MiB : Charlotte, dans un groupe de métal musclé et masculin, la gente féminine est plutôt au chant et pas à la basse ?

Charlotte : Dans un groupe de métal, il n’y a que des filles au chant. Il n’y en a pas beaucoup dans le métal qui joue de la basse. Ah si, il y a White Zombie.

Julien : Oui, c’est vrai . Non, c’est faux dans Smashing Pumpkins, Coal Chamber, tu prends Sonic Youth, mais ce n’est pas du métal.

MiB : Charlotte, pourquoi as-tu choisi la basse ?

Vincent : Parce que c’est trop facile.

Charlotte : Non en fait, c’est nul. En fait, j’étais trop timide pour chanter et donc du coup, je me suis mise à la guitare à 11 ans. J’ai eu quelques groupes au Collège et au Lycée.

Julien : Non comme tu as une voix à la Vanessa Paradis, tu as choisi la basse.

Charlotte : Au lycée, il y a eu l’annonce : “Cherche bassiste”. Je me suis dit bassiste, c’est plus facile et donc voilà , c’est plus facile que la guitare, je me suis lancée et je n’ai jamais lâché. Et puis, moi aussi je fais de la muscu. Après c’est mes grands frères et à 13 ans, ils sont vachement protecteurs et puis c’est une famille.

Julien : Charlotte est plus musclée que moi !

MiB : Un nouvel opus en vue ?

Vincent : Oui, on le sort en 2014, on est dessus.

Julien : Cela fait déjà plus d’un an qu’on est dessus. On a la majorité des morceaux, on a la majorité des structures qui ne sont pas finies, mais on sait déjà dans les grandes lignes à quoi cela ressemble. Après, on commence à mettre la tête dans le cambouis, avec tout ce qui est détail.

Vincent : La tête ou les mains ? Comme tous les jours travailler avec la tête, pas évident.

Julien : Toi en tout cas, tu vas la mettre.

Vincent : Là, oui je suis dedans, je suis foutu.

Charlotte : Après, on a toujours travaillé dans l’urgence car on était plus efficace, mais des fois, cela n’était pas plus mal, dans la vie faut prendre le temps un peu.

Julien : “Dominion, Epithaphe” qui est le précédant album, con le sixième album, c’est un disque qu’on a mis un an et demi à écrire. On a vraiment pris le temps, on n’a rien laissé au hasard. Chaque riff, chaque partie étaient pensées et réfléchies. Quand le disque est sorti, Thomas nous a fait part de sa volonté de partir et de ne pas profiter de la tournée et d’être ici avec nous. Mais au final pour un bien car maintenant on a le nabot au chant.

Vincent : Le nabot ?

Charlotte : Hé, hé le poilu !

Julien : Comme quoi, notre label Atom nous a proposé un E.P. pour relancer la sortie du disque l’année dernière au mois de juin et là, on a travaillé dans l’urgence totalement à l’inverse de ce que l’on avait fait sur “Dominion, Epithaphe”. On a eu un mois pour écrire trois titres, on n’avait rien du tout, pas un riff. Cela nous a prouvé que l’on était capable de le faire. C’est vrai qu’on aime bien prendre son temps et laisser les choses se faire naturellement. Ne pas forcer les choses. Pour le prochain album, on l’enregistrera quand on sentira que tout le monde sera assez musclé pour l’enregistrer.

Vincent : On va certainement pas le faire dans l’urgence. Après 6 albums et puis une montée en puissance, on va dire dans l’énervement, on va dire que l’on veut revenir aux sources de qu’est Aqme et surtout profiter de ma nouvelle voix. On va faire un disque différent de ce qui a été fait avant.

Charlotte : Oui parce que lui il gueule, il gueule, mais il chante super bien.

Julien : On va dire, on va faire un peu comme Radiohead avait fait en son temps avec l’album “Hail To The Thief” . Ils avaient fait un best of de tout ce qu’ils avaient emmagasiné depuis le début de leur carrière. Au début, ils avaient fait de la pop puis du rock et après ils ont commencé à faire de gros mélanges et en fait là, on veut retrouver l’efficacité du début du groupe, mais avec l’énergie, l’ambiance et la puissance d’aujourd’hui.

MiB : La déjante c’est votre quotidien ou uniquement sur scène ?

Vincent : Le matin, je me lève, je me drogue, je suis plein toute la journée. Le soir, je vais répéter, je me drogue, puis je dors. Non je rigole.

Charlotte : Ha, ha, arrête !

Vincent : Ben, là, on a un petit coup dans le nez parce que cela fait un petit temps que l’on ne s’est pas vu. On est content d’être là, mais sur scène on est très sérieux.

Charlotte : Oui après c’est vrai ! Tous les jours, on est un peu, oui, très rock’n’roll. Après on a chacun un travail respectif en dehors d’Aqme et on est plus sérieux si on se met à travailler hors du contexte concert. C’est vrai que c’est un exutoire quand on est sur scène ou quand on se retrouve.

Julien : Je n’aime pas dire ça, mais enfin le boulot avec la musique, mais après le boulot c’est la déjante. Mais sur scène, il y a une forme d’exutoire, de folie mais c’est une folie contrôlée. Comme on dit : “Sans le contrôle, la puissance n’est rien”.

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