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Une heure avant le grand retour de Fred and The Healers, Fred Lani répond à nos questions

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Après plus de dix ans d’arrêt, notre ami Fred Lani reprend le chemin des salles de concert avec son groupe Fred And The Hearlers et ce soir ce dernier se produit à la Rotonde du Botanique. Le concert est complet de chez complet. En compagnie de ses musiciens, Fred va nous faire une prestation de haut vol qui va durer plus de deux heures. Le public conquis repartira des étoiles plein les yeux. Music in Belgium : Tu as joué avec ton groupe Fred And The Healers pendant plus de dix ans et avec un certain succès. Pourquoi avoir arrêté en si bon chemin ?

Fred Lani : En fait, la raison est assez simple. Quand tu fais pendant 10 ans la même musique, toujours essayer en fait de décliner le même style, moi, j’avais l’impression au bout de ces dix ans d’avoir fait le tour de la question, et pourtant il y a eu des changements de line-up et des changements de couleur dans la musique. J’avais un peu l’impression d’avoir exploré l’ensemble et je m’étais dit : voilà, on termine en beauté à l’Ancienne Belgique. Étant donné qu’au départ, l’Ancienne Belgique n’était pas prévue pour un concert d’adieu, mais c’était un concert prévu pour fêter les dix ans du groupe. Au final, moi j’ai dit : on va faire un concert d’adieu et voilà, je voulais finir en beauté, car j’avais fait le tour. C’est une raison assez simple, c’est d’abord l’envie d’essayer autre chose et d’un peu sortir de sa zone de confort.

MiB : Fred Lani And Superslinger, c’est en suspens ou un projet abandonné ?

Fred : Superslinger, c’est en suspens parce que les musiciens de Superslinger sont invités ici au concert du Botanique. Je dirais que c’est en suspens, car ce sont des gens avec qui j’aime toujours bien jouer. On va dire Fred Lani And Superslinger, on n’avait pas vraiment envisagé la chose comme Fred And The Healers et c’était plus un truc où on explorait, on jouait ensemble, mais on avait tous aussi des vies différentes et des projets différents et cela se rassemblait dans Superslinger. Donc, je ne vais pas dire que c’est arrêté, car si un jour je reprends quelque chose… , mais je ne pense pas que le nom de Superslinger passe à la postérité.

MiB : À une petite heure d’un concert sold out à la Rotonde, quelles sont les sensations ?

Fred : Le plaisir, le stress va seulement monter, il va seulement arriver, mais le plaisir, car je suis venu aujourd’hui à 14 heures, c’est-à-dire quand tout est fermé. Je suis venu plus tôt pour profiter d’être tout seul dans la salle et de savourer le moment. Étant donné que quand cela bouge, qu’on fait le soundcheck, qu’il faut s’occuper d’un tas de trucs, c’est plus difficile de savourer. Je suis venu à l’avance, j’ai mis mon matériel, j’étais tout seul dans la salle, vraiment un très grand bonheur.

MiB : La première date d’une tournée, c’est important pour toi ?

Fred : Oui, c’est très important, on a mis les petits plats dans les grands. On a préparé cela avec une résidence à Lessines, il y a des caméras et plusieurs caméras qui vont filmer ; le concert est enregistré en multipiste. C’est un concert charnière, en fait ce n’est pas le concert qui lance un album, mais c’est un concert charnière, car c’est un concert du retour.

MiB : Fred, tu nous présentes Fred And The Healers en 2013 ?

Fred : À la base, il y a Cédric Cornez que je connais depuis un moment, car il a joué comme bassiste dans Superslinger. D’ailleurs, c’est pour cela que l’on est ensemble maintenant parce que l’on avait passé une belle expérience avec Superslinger et de plus c’est un bassiste qui a les mêmes goûts musicaux que moi. Dans un groupe, c’est bien d’avoir des gens qui pensent un peu la musique d’une même manière en terme de plaisir et de pouvoir le partager et c’est plutôt une question de partage que d’objectif ou d’ambition. C’est vraiment l’envie de partager, il est comme cela et ce que je veux dire, c’est qu’ils ont beaucoup de talent et je ne vais pas le dire, on présuppose qu’ils ont beaucoup de talent. Et Nico, c’est pareil, c’est quelqu’un qui joue avec passion. Je sens que dans le projet, ils sont vraiment impliqués à 200%. Ils se plaisent musicalement, la musique est bonne et l’entente entre nous est exemplaire et Nico, il joue de la batterie depuis très longtemps et c’est quelqu’un que j’ai rencontré plusieurs fois, mais au final, ce n’est qu’ici que l’on s’est dit qu’on allait faire un projet ensemble, il y a plus de 2 ans. Ce n’est qu’il y a quelques mois que l’on s’était dit que cela allait s’appeler Fred And The Healers. Étant donné que je me suis dit, ça fait 10 ans, cela fait plus de 10 ans que je ne me suis pas retrouvé dans une configuration où je me sens aussi bien avec le blues et le rock. Et je me dis que cela veut peut-être dire quelque chose, c’est peut-être ainsi que cela doit s’appeler Fred And The Healers alors que je m’étais dit que je n’allais plus appeler un groupe ainsi.

MiB : C’est vrai que Fred And The Healers, c’est connu et très connu.

Fred : Le nom a beaucoup sonné, beaucoup tourné et on s’est dit, bien voilà en fait c’est dans la lignée de ce que j’avais fait avant, alors que c’est plus énergique et plus mature. En même temps donc je crois que c’est bien dans la continuité de ce que j’avais fait avant.

MiB : Le blues est ton essence, mais tes influences actuelles sont-elles toujours les mêmes et lesquelles ?

Fred : C’est vrai que le blues, c’est vraiment la base. Pour le moment, c’est que je réécoute du blues et c’est vrai que mes influences sont ancrées dans le blues et paradoxalement les gens qui m’ont influencé, ce ne sont pas des gens que j’ai entendus à la radio ou sur disque, mais ce sont des gens que j’ai rencontrés, ce sont des musiciens que j’ai vus, mais parfois c’est un groupe que j’ai vu dans un café et je me suis dit : oui, il y a quelque chose et je me suis dit c’est sympa et après, j’essaie d’exploiter cette voie-là. Mais les influences ici, c’est le blues et les pionniers du blues comme Rory Gallagher, Jimi Hendrix et Johnny Winter, je pense que je me situe dans cette lignée-là en rajoutant un côté 21e siècle qui est quand même plus moderne. Le 21e siècle, cela peut être des influences des Black Keys, de White Stripes, en fait de tout ce qu’a fait Jack White, c’est dans ce sens qu’il faut le comprendre.

MiB : Steven De Bruyn, Roland, c’est qui pour toi ?

Fred : Roland, c’est le parrain du blues, c’est un incontournable. En fait chaque fois que je fais quelque chose, je l’invite. Ici, je ne l’ai pas invité, car je voulais faire cela avec mes proches. Chaque fois que j’ai fait quelque chose, j’ai invité Roland, car pour moi, c’est comme un père spirituel. Il a ouvert la brèche, c’est quelqu’un de très charmant, très ouvert donc je l’estime beaucoup. Pour Steven, c’est pareil, c’est un gars en or. Ce sont vraiment des gens que j’estime énormément et en plus, ils sont hyper doués. Roland et Steven, c’est du respect.

MiB : Reena Riot, tu connais ?

Fred : Je ne connais pas du tout, tu m’en dis du bien, je vais aller voir sur le net. Roland, il n’a pas peur de soutenir des jeunes et de vraiment utiliser son réseau, ce n’est pas non plus quelqu’un qui a une popularité outre mesure, ce n’est pas un people, il est estimé. Quand il joue avec quelqu’un, c’est que cela vaut vraiment la peine.

MiB : Tu as une tournée prévue à l’étranger ?

Fred : Comme je redémarre tout et que ce n’est pas mon premier travail, j’ai quelques concerts en France et l’année prochaine, j’aurais quelques concerts en France, aux Pays-Bas, probablement au Luxembourg et en Allemagne. Mais à chaque fois, il me faut rayonner de mon habitation. Il faut que je puisse faire cela en un week-end.

MiB : Le petit frère est lancé avec son groupe, es-tu content ?

Fred : Ah oui, je suis content et j’adore ce qu’il fait. J’aime beaucoup sa musique et j’espère qu’il va avoir du succès. J’espère surtout qu’il va faire une carrière sereine parce que le succès, ce n’est pas nécessairement la réussite. Parce qu’avoir du succès pendant un an ou quelques mois et puis après courir après quelque chose que l’on a connu… Tu vois le succès, on aime bien courir après. Tandis qu’il a un succès d’estime, soit que des fans vont le voir même dans de petits endroits et que les fans sont fidèles et qu’il peut explorer différents univers musicaux et que les gens continuent à le suivre et le trouvent intéressant. Musicalement, c’est vraiment cela que je lui souhaite et bien sûr construire sa carrière sur la longueur. C’est plus un vrai artiste, un type qui écrit, compose, la tête toujours dans les étoiles. Je lui souhaite cela, c’est un torturé.

MiB : Petit au berceau, c’était la tute ou la guitare ? La berceuse ou le blues ?

Fred : Eh bien, tu n’es pas loin de la vérité, il y avait des guitares à la maison. Mon père ce n’était pas un grand guitariste, mais il a toujours été passionné de musique. Il y avait des instruments partout, et un orgue, un vieil orgue Philips qu’on utilisait dans les bals, on est vraiment né dedans. Moi, je me souviens toujours qu’un jour j’ai remonté un pick-up, non un tourne-disque, et j’ai pris une compilation de blues, je pense “If How You Can’tYou Get”, j’ai mis cela et je suis tombé en bas de ma chaise. Il y avait un morceau d’Arthur Crudup qui n’était pas “That’s All Right Mama” et de l’avoir écouté en boucle alors que j’étais déjà à fond dans Jimi Hendrix, on était à fond dedans. On a été biberonné par le blues.

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