Status Quo : 12 paroles en or
Status Quo passait à la Lotto Arena d’Anvers le samedi 21 septembre 2013. Un concert donné par la formation actuelle de Status Quo pour l’anniversaire d’une radio locale, hélas trop court en raison du format de l’évènement (45 minutes) mais toujours aussi énergique, carré et faisant la part belle à tous les tubes de leur longue carrière : « Down Down », « Whatever You Want », « Caroline », « Rockin’ All over the World », « In the Army Now », « Roll Over Lay Down », « Rain », « What You’re Proposing », etc. L’occasion était belle de rencontrer le guitariste/chanteur Francis Rossi dans sa loge et de faire le point sur les nombreux projets de Status Quo et la nouvelle attendue par tous les fans depuis 1981, à savoir une tournée de quelques dates de la formation légendaire aux multiples disques d’or comprenant outre les deux piliers Francis Rossi (guitares/chant) et Rick Parfitt (guitare/chant), les membres originaux Alan Lancaster (basse/chant) et John Coghlan (batterie).
12 questions/réponses comme leurs légendaires douze mesures en or.
PhD : « Francis, depuis 1967, Status Quo revient chaque année avec plein de nouveaux projets, de nouvelles surprises. Et 2013 ne fait pas exception à la règle puisque vous sortez un film d’aventure tourné aux îles Fidji, « Bula Quo », un album de BO du film dans lequel on trouve votre 100e single, vous avez également reformé en mars le légendaire line-up des années 70 pour une tournée très spéciale et vous remportez enfin un succès énorme en Australie avec une série de publicités TV pour la chaîne de supermarchés Coles ! Comment faîtes-vous pour garder toujours le même enthousiasme et la même énergie ? »
FR 1 : « C’est vrai quand on y pense, et ça montre que toi aussi tu nous suis depuis longtemps ! En fait, on a besoin de ça. D’abord, on garde la même équipe mobilisée toute l’année, que l’on tourne ou pas. On est un des seuls groupes majeurs à faire cela mais c’est parce qu’on a nos habitudes. Cela coûte cher et donc il faut que l’argent rentre. Et puis, j’ai encore des enfants qui vont dans des écoles privées et en Angleterre, cela coûte très cher. »
PhD : « Mais je suis sûr que l’argent n’est pas la principale motivation… »
FR 2: « Status Quo, c’est comme une bicyclette, si elle arrête de rouler, elle risque de tomber. Lors de la tournée de reformation en mars, j’ai bien vu que John (Coghlan) et Alan (Lancaster) pensent que le business est comme dans les années 70 mais ce n’est plus du tout le cas. Rick (Parfitt) et moi, nous n’avons jamais arrêté et on a vu comme le business a changé au cours de toutes ces années, cela n’a plus rien à voir et il faut garder une activité en permanence. »
PhD : « Cette année, vous avez fait le grand écart avec d’un côté, l’enthousiasme des fans sur les concerts de reformation du line-up de la grande époque et tous les shows sold-out en quelques heures, et de l’autre une série de publicités (que l’on peut voir sur Youtube) et pour lesquelles certains, parfois les mêmes, vous ont accusé de céder aux sirènes du tout commercial ; est-ce que tu comprends cette mentalité opposant l’ancien et le nouveau Quo ? »
FR 3: « C’est bien que tu dises cela, car on a pris beaucoup de plaisir à faire ces publicités, elles sont très drôles en fait, et ça cartonne en Australie ; donc, non, je ne le comprends pas mais il y a des idiots partout ! »
PhD : « Parlons de cette BO de film, ce n’est pas un album typique de Status Quo, n’est-ce pas ? »
FR 4: « En fait, nous n’avions pas du tout l’intention de faire une BO du film, déjà que pour le film on était assez nerveux ! Un peu comme quand on a enregistré notre premier 45 tours « Pictures Of Matchstick Men » en 1968, on était très excités mais aussi terriblement nerveux. Mais quand on était à Fidji, j’avais cette chanson déjà depuis 1 ou 2 ans (Francis joue le riff de « Looking Out For Caroline ») et alors que j’étais sur la plage je me suis dit soudain « Génial ! Ce serait parfait pour la BO du film ! ». Et il se trouve que chacun de nous avait des idées et petit à petit, c’est comme ça qu’est venue l’idée de faire cette BO, en plus du film lui-même. »
PhD : « Sur cette BO, il y a 1 ou 2 morceaux qui pourraient même figurer dans votre set list à côté des grands classiques ? »
FR 5: « Oui, on a prévu de jouer « Looking Out For Caroline » et « Go Go Go » pendant nos concerts de décembre. »
PhD : « Parlons maintenant de la tournée du line-up d’origine avec Alan Lancaster, John Coghlan et Bob Young ; nous savons maintenant que vous allez jouer également sous cette formation en Europe. »
FR 6: « Oui, après le succès de la tournée en mars en Grande-Bretagne, on va jouer en Europe au printemps 2014. »
PhD : « Tu es content ? »
FR 7: « C’est juste que cela me semble équitable pour nos fans qui n’ont pas eu la chance de venir voir ces shows en Grande-Bretagne en mars dernier, donc on prévoit de venir en Allemagne, en Belgique et en France et puis de refaire quelques dates en Angleterre à nouveau. Ce sera vers la fin mars, début avril 2014. Et surtout je voulais le faire pour Alan. »
PhD : « Vous sortez un double CD enregistré à l’Hammersmith Odeon et un DVD enregistré à Wembley en mars dernier sur cette tournée mémorable, qu’est-ce que peuvent attendre les fans de ces shows en Europe ? »
FR 8 : « La set list sera très similaire probablement, on réfléchit à introduire « Shy Fly » et aussi « Forty Five Hundred Times » en version longue. Mais je ne sais pas si j’y arriverai car j’ai 64 ans et je fatigue vite ! »
PhD : « Est-ce que ça veut dire qu’on pourrait aussi avoir un nouvel album studio de Status Quo avec le line-up qui a enregistré Piledriver, Hello, Quo, On The Level, Blue For You, etc ? »
FR 9: « Non, aucune chance ! C’est trop différent d’enregistrer maintenant par rapport aux années 70. John et Alan voudraient certainement prendre 4 ou 5 mois pour cela et on aurait du retard. Et puis nous ne sommes pas AC/DC. Déjà avec le recul, je trouve que notre dernier album « Quid pro Quo » était très mono couleur, auparavant on avait plus de lumière et d’ombres dans nos albums, par exemple avec Alan on avait écrit une chanson pour une face B de 45 tours, « Lonely Night » ça s’appelait si tu te rappelles. »
PhD : « Mais quand tu vois que Black Sabbath est numéro 1 des charts avec leur album de reformation du grand line-up, est-ce que ça ne te donnes pas envie toi aussi que Status Quo redevienne numéro 1 des charts comme à la grande époque ? »
FR 10: « Non ! Je m’en fous. De toute façon ça ne veut plus rien dire d’être numéro 1 des charts, ça ne vend plus du tout aujourd’hui. »
PhD : « Lors de cette tournée, vous avez été rejoints sur scène tous les soirs par Bob Young pour jouer de l’harmonica sur deux morceaux ; il a fait un véritable triomphe. Était-ce naturel pour toi, car il n’avait pas joué avec toi pour tes concerts solo en 2010 ? »
FR 11: « Pour mes concerts solo, cela ne rentrait pas dans le contexte même si c’est vrai que Bob a coécrit un grand nombre de chansons avec moi. Mais pour la tournée des Frantic Four, c’était une évidence pour moi qu’il devait en être. »
PhD : « Revenons au Status Quo dans sa formation actuelle, depuis quelques années, vous prenez des premières parties connues pour vos tournées, par exemple Uriah Heep et 10CC ouvriront pour Status Quo cet hiver, ces dernières années il y a eu aussi Kansas, Kim Wilde, Bonnie Tyler, Roy Wood,… C’est une stratégie délibérée pour élargir votre public ? »
FR 12: « Oui, c’est bien d’avoir un package. Autrefois, cela aurait été impensable d’avoir Roy Wood et Kim Wilde partager une scène avec Status Quo. Mais aujourd’hui c’est cool, aucun problème ! »
« Status Quo : The Frantic Four Reunion 2013 Live » disponible en double CD / DVD / Blue Ray et coffret 6 CD + DVD + livre chez Edel/Verycords
« Bula Quo » DVD et BO du film disponibles chez Warner Music France
Concert unique en Belgique de la formation d’origine le 25 mars 2014 à la Lotto Arena d’Anvers.
Photos © 2013 Philippe Robin