Lanterns On The Lake : folk acrobatique et sensations fortes
C’est mon premier concert de l’année 2014 au Botanique et les bonnes sensations se passent au Witloof Bar avec le groupe Lanterns On the Lake. Évidement la salle est bien remplie et les habitués de bonne musique sont présents. Mes salles préférées dans cette vénérable institution qu’est le Botanique sont la Rotonde et le Witloof pour la qualité du son et la surprise de groupes qui débutent ou qui vont exploser. Ce soir, la qualité musicale et la découverte sont de la partie. Nos cinq Anglais de Lanterns On the Lake sont originaires de Newcastle et sont actifs depuis 2007. Les influences vont de Bob Dylan à Low. Leur musique baigne dans un univers mélancolique entre folk, rock et électro. Après un premier album prometteur “Gracious Tide, Take Me Home” sorti en 2011. Ils sont présents ce soir pour défendre le second opus “Until The Colours Run” sorti chez Bella Union/Pias il y a à peine trois mois. Cette soirée est la première date d’une tournée européenne qui se terminera à la fin janvier. Le groupe s’envolera ensuite pour les États-Unis. Il est composé de Hazel Wilde au chant, à la guitare acoustique et au piano, de Paul Gregory à la guitare électrique et aux choeurs, de Sarah Kemp au violon, d’Oliver Ketteringham à la batterie et d’Andrew Scrogham à la basse et au piano. Des sons de violon, de mandoline, de piano, de synthétiseur et de glockenspiel sont présents dans leur musique et c’est assez plaisant à écouter. Ce soir en tout cas, pas de glockenspiel, ni de mandoline et c’est dommage.
La prestation débute par un extrait du dernier opus “Picture Show”, un petit peu de mélancolie appuyée par le violon, un archet glissant sur une guitare électrique et un piano aussi légèrement tristounet. Hazel ne vous agresse pas avec sa voix, mais vous caresse les tympans délicats. “Elodie” est un peu plus animé, la cacophonie des sons anime un peu ce début de concert, j’adore cette chanson. On passe ensuite à “A Kingdom” avec un petit changement d’instrument pour Hazel qui s’empare d’une guitare acoustique. Son instrument fait corps avec celle-ci, la voix est toujours aussi prenante. Nous allons avoir affaire à un concert plein de bonnes sensations auditives et surtout un public attentif. “Ships In The Rain”, tout comme la chanson précédente, est extrait du premier opus. On repasse au nouvel opus avec “Another Tale From Another English Town”, “The Ghost That Sleeps In Me” et “The Buffalo Days”. Un bel exercice musical par des musiciens talentueux qui savent jongler et passer à d’autres instruments. On part ensuite en voyage avec un extrait de l’E.P. “Lungs Quicken” paru en 2010 avec “Sap Sorrow”. Un petit retour au premier opus avec “Tricks”, le voyage est nordique, les influences Sigur Ros, Agnès Obel et Rebekka Karijord sont indéniables. Bravo les artistes, je fonds comme un glaçon. “Not Going Back To The Harbour” termine en douceur. Hazel, ta voix se cale dans mes oreilles comme de la gelée royale, c’est théoriquement la dernière chanson, mais tu m’as subjugué avec ta voix.
Pour le rappel annoncé, la belle Hazel revient seule au piano avec sa voix douce pour “Green And Gold”. Le pain est béni pour mes tympans, j’adore cette douceur empreinte de timidité de la diva. Retour du groupe au complet pour le titre éponyme du nouvel opus “Until The Colours Run”. C’est la sublimation totale, je suis sur les genoux. On va terminer en beauté avec “I Love You, Sleepyhead”. Hazel tu fermes les yeux, moi aussi, mais je bois tes paroles.
J’ai bien sûr passé une excellente soirée comme le public présent. Un beau voyage pendant 60 minutes, le rappel compris. La recherche de beaux sons qui vous entraîne dans un voyage lointain et planant qui vous touche au plus profond des tripes. J’ai eu les mêmes sensations qu’au concert de Revere vu il y a un mois dans la même salle. Je pense que les gens présents à ce concert ont ressentis les mêmes bonnes sensations musicales. Une bonne soirée et un public ravi à la sortie du concert. Une prochaine fois à la Rotonde et la magie sera parfaite.