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Sixto Rodriguez à l’AB – dead men don’t tour

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Pour assister au concert de Rodriguez, il fallait avoir le clic rapide pour pouvoir dégoter le précieux sésame. Les deux dates bruxelloises se sont vendues en quelques heures, et nombreux furent ceux qui sont restés sur la touche. Il faut croire que je fus chanceux en demandant mon accès en tant que délégué de Music in Belgium. Le rendez-vous avec la légende, que l’on ne présente plus, fut donné le 5 avril. Dans la rue, je vois des vendeurs à la sauvette mais je n’ose pas demander le prix du billet au noir. Vers 20 heures, je m’installe dans les gradins pour assister à la prestation des liverpuldiens Bird, qui donnent plutôt dans un univers gothique, opposé au folk de Rodriguez, mais qui accompagnent celui-ci tout au long de sa tournée européenne. De quoi être marqué toute sa vie.

Vers un peu plus de 21h, c’est sous une pénombre rouge qu’apparait Rodriguez, sous un tonnerre d’applaudissement. Il se déplace difficilement et est accompagné par sa fille. Il arbore un chapeau haut de forme qui lui donne l’air d’un Slash sexagénaire. Il ne le quittera pratiquement jamais tout au long des 80 minutes du concert, l’ôtant juste au rappel, pour saluer le public. Il présente son “band” (un excellent guitariste, un batteur et une bassiste- Maree) et démarre, taquin, avec une reprise de Nina Simone, “Love Me or Leave Me”. Puis, il rentre dans le vif du sujet avec “Climb Up on my music” tiré de son deuxième album, “Coming to Reality”. Vient ensuite l’irrésistible “I wonder” sous la clameur du public. Dans l’audience, une voix féminine crie son enthousiasme. Et lui de répliquer, avec classe: “I know it’s the drinks, but keep it coming baby!”.

Puis vient “This is not a song, it’s an outburst”. Les thèmes sociaux qu’il abordait dans les années 1970 sont toujours d’actualité. Toujours côté reprises, il s’attaque au “Lucille” de Little Richard, avec une certaine difficulté. Il passe enfin à “Sugar Man” chanté en choeur par la salle, dont une bonne moitié connait les paroles par coeur (“Jumpers, coke, sweet mary jane…”). Après une reprise de Frank Sinatra et d’Elvis Presley (“Blue Suede Shoes”), c’est au tour de “Crucify Your Mind”, et là le temps s’arrête, les aiguilles de nos montres font un saut de 40 ans en arrière, en 1970, année de création du morceau. Le show du sugar shaman s’achève avec “Rich Folks Hoax”, “I think of you” et “Forget it”. En rappel, “You’d like to admit it”, la face B de son premier single, sorti en 1967, et “I’m gonna live till I die”, encore une reprise de Sinatra, un point final.

En guise d’adieu, Rodriguez nous adresse une de ses maximes: « Maitrisez vos émotions. La haine est un sentiment bien trop fort pour l’utiliser sur des gens que vous n’appréciez pas » ainsi que “Peace in Ukraine”. N’en déplaise aux frustrés- qu’ils aillent se faire polluer leurs esgourdes ailleurs- ce concert restera ancré dans ma mémoire comme un de mes meilleurs qu’il m’ait été donné de voir. On mentionnera, fait rare, la distribution gratuite de t-shirts Rodriguez qui aura fait le bonheur d’une grande partie du public !

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