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PPM Fest 2014 : Denim and leather brought us all together !

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Après un long hiver sans festivals et une période de carême métallique insupportable, voici que reviennent le beau temps et le merveilleux weekend de Pâques. Fêtons ensemble la résurrection annuelle du PPM Fest. Vendredi 18 avril 2014. Jour 1

Les horaires de travail de l’employé honnête et consciencieux ne sont pas toujours compatibles avec le programme d’un festival dont le coup d’envoi est donné le vendredi après midi. Nous devons donc renoncer à assister aux prestations Monument, Kells et Furyion.


Le marathon du PPM Fest démarre donc, en ce qui nous concerne, avec Epysode et, honnêtement, nous n’aurions pas pu rêver d’une meilleure mise en jambes. La prestation du groupe belgo-international est, aujourd’hui encore, l’un de nos meilleurs souvenirs de ce PPM 2014. Pour rappel, Epysode est un projet studio réunissant quelques sommités du Métal Progressif. Le projet, qui a déjà deux albums à son actif, a été initié par notre compatriote Samuel Arkan (ex-Virus IV). Le concert de ce soir est exceptionnel puisqu’il rassemble pour la première fois sur une même scène une bonne partie de l’impressionnante brochette de musiciens et de vocalistes qui a participé au projet studio. Outre les Belges (NDR : Samuel Arkan et Julien Spreutels d’Ethernity), ce sont l’Italien Simone Mularoni (DGM), l’Américain Mike Lepond (Symphony X) et le Français Léo Margarit (Pain Of Salvation) qui tiennent respectivement la guitare solo, la basse et la batterie. Côté vocalistes ce sont le Suédois Tom Englund (Evergrey), le Canadien Matt Marinelli (Borealis), l’Allemand Henning Basse (Mayan), la suédoise Tezzi Persson (Between The Silence) et la Norvégienne Ida Haukland (Triosphere) qui se partagent les planches du PPM. La prestation du collectif international souffre malheureusement de problèmes sonores récurrents. L’un des micros est inaudible pendant la quasi-totalité du set et prive l’audience d’échanges vocaux qui promettaient pourtant d’être superbes. Cependant, il se passe tellement de choses intéressantes sur scène que le public oublie rapidement ces désagréments. Les interventions amusantes de Tom Englund (qui se pose en maître de cérémonie), les soli virtuoses de Simone Mularoni et les fantastiques cavalcades de claviers de Julien Spreutels, le bonheur visible de ce dernier et de Samuel Arkan, et bien sûr, les fantastiques prestations des vocalistes sont un véritable enchantement. Toutefois, si nous ne devions retenir qu’un moment particulier de ce cinquième PPM Fest, ce serait sans conteste la prestation du duo magique formé par Ida Haukland et Tom Englund sur le titre “Fantasmagoria”. Un pur moment de bonheur musical !

Comme chaque année, l’organisation du PPM est aux petits oignons. L’équipe est on-ne-peut plus souriante, les horaires sont respectés à la seconde près, les toilettes sont propres, la bière est fraiche et les frites sont délicieuses. L’édition 2014 propose quelques sympathiques innovations comme, par exemple, l’Entertainment Stage ; une petite scène qui accueille, à intervalles réguliers, des prestations d’artistes aussi surprenants qu’inattendus. Nous y faisons la connaissance d’Attila & Les Huns, II, III, IV, une hilarante fanfare qui distrait la foule avec d’amusantes covers de classiques du Heavy Métal.

Contrairement à Attila et son orchestre, les Pagan’s Mind ne sont pas des amuseurs publics. Le métal progressif, c’est sérieux et, ici, il n’y pas de place pour la rigolade. Prudents, nous avions prévu de ne goûter qu’un quart d’heure, tout au plus, à cet ‘esprit païen’ venu de Norvège et de quitter la salle en catimini pour rendre un premier hommage aux divinités locales (Maes Pils et Lutosa). Hypnotisés par Nils K. Rue et ses sbires, nous restons scotchés sur place. Une démonstration de talent à l’état pur pour un show, certes statique, mais impressionnant de technique et d’émotions !

De ‘paganisme’, il en est encore un peu question avec le Folk Métal teutonique d’In Extremo. Cette fois, cependant, l’’esprit’ est beaucoup plus détendu. Car il est inutile d’être diplômé en mathématiques pour comprendre et apprécier la musique du septuor berlinois. Il suffit de se laisser bercer au son des guitares, des cornemuses, de la harpe, du hurdy gurdy (NDR : et de quelques instruments bizarroïdes esthétiquement voisins du ‘Gaffophone’) tout en faisant semblant de comprendre les sympathique élucubrations germanophone d’un amusant vocaliste répondant au nom de Das Letzte Einhorn (NDT : la dernière licorne). Emporté par le Folk Medieval Metal ‘bon enfant’ d’In Extremo, le PPM s’égaye. Certains esquissent de petits pas bourrée tandis que d’autres sautillent, headbangent ou se contentent simplement de sourire en absorbant un ou deux décilitres de houblon fermenté. Sans conteste le show le plus fédérateur de la journée de vendredi.


23h30. Il est l’heure de passer à Pain. S’il est vrai qu’‘Au PPM Fest ont peut voir tous les groupes qui sont à l’affiche parce qu’ils ne jouent jamais en même temps’ (NDR : c’est l’un des plus solides arguments de vente du festival) on n’est heureusement pas obligés de tous les aimer. Et nous n’aimons pas Pain. Contrairement à la grande majorité du public présent ce soir, nous avouons avoir un peu de mal à nous enthousiasmer pour le projet alimentaire de Peter Tägtgren. En fan d’Hypocrisy, nous estimons qu’il et douloureux de voir cet ancien extrémiste du métal se trémousser au rythme de sonorités techno, et ce, même si celles-ci sont rehaussées par une collection de riffs ultra-costauds. Après avoir supporté la ‘douleur’ durant un bon quart d’heure, nous décidons d’abréger nos souffrance et de rentrer au bercail. Encore un peu énervé par la piteuse conclusion de notre soirée, nous passons la bonne heure de route que dure le trajet du retour à fredonner rageusement le “Pain Killer” de Judas Priest. Vivement demain pour la suite !

Samedi 19 avril 2014. Jour 2


Retour au Lotto Mons Expo après une courte nuit d’un sommeil agité et pas franchement réparateur. Il est à peine 11h35 et Murderset Pieces est déjà au boulot. Le gagnant belge du concours ‘Metal Battle’ tente courageusement de convaincre une quarantaine de lèves-tôt en balançant un métal technique, varié et puissant qui aurait sans doute mérité l’attention d’un public plus conséquent.


C’est également le cas de Burning Circle qui est venu de Serbie pour jouer devant un parterre trop clairsemé pour son talent. Mené par un excellent vocaliste, le sextette propose un Power/Prog Métal plutôt bien ficelé qui laisse filtrer d’agréables influences seventies.


Sur la scène opposée, Grenouer éprouve beaucoup plus de difficultés à convaincre. L’accueil réservé à la sympathique formation russe est plutôt mitigé. Avec son métal moderne taillé pour plaire aux ados américains, le groupe tombe comme un cheveu dans la soupe power/prog du PPM Fest. Grenouer à beau y mettre du sien, la sauce a énormément de mal à prendre. Pendant ce temps, au Metal Market, une fiesta improvisée par Attila & Les Huns, II, III, IV bat son plein. L’amusante fanfare égaie la foule de badauds avec des reprises cuivrées des Scorpions, d’Iron Maiden et de Metallica. Un régal.


La prestation magique d’Ida Haukland avec Epysode hier sur ces mêmes planches semble avoir attisé la curiosité du PPM. C’est une foule bien compacte qui se masse devant la scène Alpha pour assister au set de ce Triosphere au sein duquel la blonde rockeuse tient le micro et la cinq-cordes. Les Norvégiens proposent un métal progressif plutôt burné où les joutes de guitares tiennent un rôle essentiel. Ida confirme son talent vocal et se révèle être une frontwoman aussi aguerrie que sympathique. Le tout premier très bon moment de la journée !


Serenity obtient un franc succès auprès des rockers romantiques et des amateurs de flonflons symphoniques à jupette. Le groupe est mené par un duo de vocalistes : Clémentine Delauney, jolie, mince, sexy et remuante et Georg Neuhauser qui, à l’instar de Tom Cruise affiche en permanence un agaçant sourire auto-satisfait. Au pays de Serenity, l’égalité des sexes est une utopie. La voix de Clémentine est mixée en retrait par rapport à celle de Georg. Le gaillard tient d’ailleurs le crachoir bien plus souvent qu’elle. La musique des Autrichiens met l’accent sur le côté symphonique du métal en oubliant souvent son côté heavy. Pas franchement notre tasse de thé.


Le désistement tardif d’Equilibrium chamboule un peu l’organisation du PPM. Les prestations d’Emergency Gate et Borealis sont décalées d’une grosse demi-heure pour permettre au terrible Black Tartan Clan de combler le vide. Le Clan déboule sur scène avec une cornemuse, un banjo, des guitares et des kilts noirs pour proposer un Punk Celtique costaud, assez proche de celui des Dropckick Murphys auquel il ne manque sans doute qu’un peu d’humour (ou, au minimum, quelques sourires) pour être vraiment festif. Le public du PPM, pourtant friand de sonorités folkloriques, reste étonnement statique devant cette très bonne prestation.


Le changement d’ambiance est radical avec le débarquement du rouleau compresseur Death Mélodique Allemand Emergency Gate. Le set est agréablement musclé et techniquement irréprochable mais un peu trop transparent pour mériter de figurer dans les annales du festival. La prestation de Borealis, quant à elle n’a absolument rien de transparent. La formation canadienne délivre un show haut de gamme frisant la perfection prog métallique.

Après un détour émouvant et enchanteur par l’Entertainment Stage où, en compagnie de quelques centaines de mâles recueillis, nous contemplons les formes sculpturales et la chair dénudée de la très jolie Lady K-Line, nous prenons place devant la scène Oméga pour attendre la prestation de Masterplan.

Mené par l’ex-guitariste d’Helloween Roland Grapow et par l’excellent vocaliste suédois Rick Altzi (At Vance), Masterplan se pose en véritable orfèvre du Power Métal Mélodique. Les compositions classieuses, parfois proches de l’A.O.R. ou du Classic Rock sont un véritable enchantement pour l’amateur de mélodies musclées.


La scène Alpha accueille ensuite les Suédois d’Evergrey et leur Métal Progressif sombrissime. Le jeu scénique de Tom Englund est intense. Le vocaliste ne chante pas… il nous fait carrément vivre sa musique ! Les mélodies sont obscures et les riffs propices au headbanging. Les textes sont repris en chœur par la salle entière et, malgré la noirceur de leur contenu, l’atmosphère générale est à l’allégresse. L’une des prestations les plus enthousiasmantes de cette journée de samedi !

Après toute cette noirceur prog-métallique, Rage nous remonte le moral en nous offrant une véritable décharge d’énergie positive ! Le Power Métal teutonique, classique mais diablement efficace, est sublimé par les soli virtuoses d’un Victor Smolski tout sourires. Derrière son crâne rasé et son imposante stature, Peavy Wagener cache une très sympathique bête de scène qui, 30 ans après ses débuts, semble encore prendre son pied à fouler les planches. L’enthousiasme du vocaliste allemand est communicatif et le PPM savoure sa joie !


Il est presque 22h et les premiers signes de fatigue se font sentir. Heureusement, Amorphis a été désigné pour nous tenir éveillés. Détail amusant, Tomi Joutsen, le chanteur dreadlocké du combo finlandais, débarque sur les planches de la scène Alpha avec un micro au look étrange (et ridicule) qui tient autant du sèche-cheveux que du vaisseau spatial. Contrairement à Peter Tägtgren, Amorphis n’a visiblement pas vendu son âme aux dieux du commerce et si sa musique a beaucoup évolué depuis le début des années 90, elle garde toujours un pied bien ancré dans le métal extrême. Le savoureux mélange de Death Métal Old School, de Heavy Métal et de mélodies folkloriques et la setlist qui explore autant le passé que le présent nous donnent un petit coup de fouet salutaire et nous sommes fin prêts pour affronter la suite.


Il nous faudra quand même un peu de courage pour faire face au Doom douloureux et claustrophobe de My Dying Bride. Il est 23h20 et, face à la scène Omega, l’ambiance est sépulcrale. Aaron Stainthorpe, tête rasée et vêtu d’un costume noir de coupe classique, semble être pétri de douleur. La prestation théâtrale du vocaliste est aussi intense que fascinante. Le jeu de ses compagnons, par contre est loin d’être aussi passionnant. Alors que Stainthorpe porte carrément le poids du monde sur les épaules, la bassiste du groupe et le duo de six-cordistes qui l’accompagne parviennent seulement à donner l’impression qu’ils s’ennuient à mourrir. Côté musique, difficile de faire plus magique que le Doom ténébreux et envoutant de la formation britannique. Surtout lorsqu’il se voit sublimé par les interventions languissantes du violon électrique de Shaun Macgowan. Superbe enterrement pour cette seconde journée de PPM Fest 2014. Heureusement demain, c’est jour de résurrection.

Dimanche 20 avril 2014. Jour 3


Aujourd’hui, c’est le dimanche de Pâques et votre serviteur a envie de profiter un peu du sourire de ses enfants avant de prendre la route. Nous prions donc celles et ceux d’entre vous qui espéraient tout savoir au sujet des prestations montoises d’Existance, Amon Sethis, Fireforce et Sunburst de bien vouloir excuser notre fibre paternelle. Il est 14h20 lorsque nous passons le portique du Lotto Mons Expo. Les Italiens de Ravenscry occupent déjà la scène Oméga et nous sommes immédiatement conquis par le son de guitares marteau-pilon et leur jeu de batterie épileptique. La douceur lyrique, l’humour et le jolie minois de la vocaliste sont également un plus incontestable. Une bonne surprise.

Les Andorrans de Persefone, quant à eux, ne font pas du tout dans la douceur lyrique. Le vocaliste du groupe a manifestement englouti deux Phil Anselmo au petit déjeuner. Ses vocaux colériques et son attitude hardcore sont impressionnants. Le mélange relativement inédit de Progressif et de Death Métal Mélodique / Metalcore est plutôt intéressant. Une histoire à suivre donc.


Intro grandiloquente et Power Métal Symphonique : Dragonland est dans la place. Le sextette suédois est très attendu et la foule qui se masse devant la scène est plus que conséquente. Il faut dire que le groupe de Gothenburg ne se produit que très rarement en live et que sa venue au PPM Fest fait figure d’évènement. Côté musique, Dragonland propose ce qui se fait de mieux dans le genre. Envolées symphoniques, rythmes speedés, vocaux hauts perchés et soli démonstratifs. Si vous n’aimez pas Dragonland, vous n’aimez pas le Power Métal. Le Lotto Mons expo aime, c’est évident ! Loin de se reposer sur leurs lauriers, les Suédois donnent tout ce qu’ils ont et restent enthousiastes de bout en bout. Olof Mörck (guitares) semble bien plus à l’aise dans le rôle qu’il tient aujourd’hui que dans celui qu’il tenait, il y a un an à peine, sur ces mêmes planches, au sein d’Amaranthe. Jonas Heidgert (chant) n’hésite pas à se lancer dans une démonstration de ‘crowdsurfing’. Un autre moment inoubliable à ajouter au crédit du PPM !

Il y a un peu moins de monde devant la scène Alpha pour accueillir Vanden Plas et c’est bien dommage car la prestation du groupe est on-ne-peut-plus agréable. Les Allemands ne se contentent pas, comme certaines formations présentes au PPM, de nous infliger des démonstrations de vélocité technique, mais préfèrent jouer sur les ambiances et les atmosphères. Nous avons droit à un show Prog Métal, à l’ancienne : classieux, technique et envoutant. Si le public est moins nombreux que pour Dragonland, le succès remporté par Vanden Plas est loin d’être un succès d’estime et l’ovation finale est amplement méritée !


Ambiance radicalement différente avec l’Opéra Death Métal Symphonique de MaYaN. Le décor est grandiose et le groupe imposant (NDR : il y a parfois une dizaine de musiciens et vocalistes sur scène). Mark Jansen y présente une réplique brutale et théâtrale de ce qu’il propose déjà au sein d’Epica. Ceci étant dit, le spectacle est agréable et la prestation envoutante. Opéra oblige, les vocalistes adoptent une attitude dramatique qui apporte un cachet indiscutable à la prestation. Laura Macrì (chant soprano) et Henning Basse (chant clair) sont d’ailleurs absolument impériaux dans leurs rôles respectifs. Un autre moment fort de la journée.

Moins spectaculaire sans doute, mais tout aussi grandiose, Fates Warning nous offre un étalage de classe à l’état pur ! Durant une (trop) petite cinquantaine de minutes, la légendaire formation Métal Progressive américaine revisite quelques uns de ses plus grands classiques (“Life In Still Water”, “Point Of View”, “A Pleasant Shade Of Grey”, “Through Different Eyes” ect.) et présente deux extraits de son dernier album en date “Darkness In A Different Light”. Sur le superbe “Monument”, joué en final, les vocaux de Ray Adler et les guitares combinées de Jim Matheos et Frank Aresti touchent au sublime. Un tout grand groupe !

C’est la seconde fois en trois ans que les trolls finlandais quittent leurs cavernes putrides pour envahir les planches montoises. Finntroll débarque donc en terrain conquis et le PPM entier est à ses pieds. Depuis son dernier passage au PPM (NDR : en 2012), le groupe revisité son look et accentué sa transformation physique. Chacun des musiciens arbore désormais une énorme paire d’oreilles pointues du plus bel effet. La musique violente et festive à souhait génère les plus gros moshpits de ce PPM 2014. Les ‘surfers’, qui sillonnent la foule à un rythme intempestif, ne laissent pas une seconde de répit à la sécurité qui, loin de s’en plaindre, les réceptionne avec le sourire. Les extraits du fabuleux “Blodsvept” sorti en 2013 sont nombreux, mais le groupe n’oublie pas d’asséner les classiques imparables que sont “Nattföd”, “Jaktens Tid” et le fabuleux “Trollhammaren” (NDR : qu’il avait oublié il y a deux ans). Nous omettons celle de Saxon qui est hors-catégorie, la prestation de Finntroll est, à notre humble avis, le meilleur concert donné au PPM cette année.

Therion est une déception. En fan inconditionnel des albums “Vovin” et “Theli”, nous apprécions l’ouverture du show et l’enchainement subtil de “The Rise of Sodom and Gomorrah” avec “Invocation of Naamah”. Mais l’euphorie est de courte durée. Au cours des années 90, nous avions été séduits par l’harmonie scénique discordante de la configuration ‘groupe-chorale’. L’opérette métallique à laquelle nous assistons ce soir est un véritable désenchantement. La chorale, qui apportait au groupe toute sa prestance, a été remplacée par un trio constitué par (le très recommandable) Thomas Vikström (ex-Candlemass quand même) et une paire de chanteuses vocalement irréprochables, mais dont le jeu de scène typé ‘pétasse arrogante’ devient très vite lassant. Bien sur, en fermant les yeux, les classiques du groupe que sont “Ginnungagap”, “Wine of Aluqah”, “Muspelheim” sont toujours imparables. Nous sommes un peu plus mitigés en ce qui concerne le medley destiné à nous présenter l’opéra-rock en cours d’enregistrement et qui a un peu cassé l’ambiance de la prestation. Quant à l’hérétique reprise du “Poupée de Cire, Poupée de Son” de France Gall, elle, a carrément heurté notre sensibilité métallique.

Qui, mieux que nos ‘crusaders’ préférés aurait pu bouter l’hérésie hors des enceintes de la sainte ville montoise ? Saxon remet les pendules à l’heure dès 23h20. L’accueil du PPM est fantastique ! Le show démarre avec “Sacrifice”, la plage éponyme du dernier album en date qui, reprise en chœur par de nombreux festivaliers, sonne déjà comme un grand classique. Biff, aux anges, prend quelques secondes pour apprécier l’ovation qui lui est faite avant d’annoncer la suite : ’Ce titre a 29 ans…non, attendez, 30… non 31 ans’ hésite t’il avant de lancer le fédérateur “Power & The Glory” de ’83. Le show n’a pas débuté depuis plus de dix minutes que la salle est déjà au comble de l’excitation. Il y a autant – si pas plus – de crowdsurfers qui sillonnent la foule que pendant le set de Finntroll. La chose semble beaucoup amuser Paul Quinn et Biff. Ce dernier n’hésite pas à encourager la chose en présentant “Heavy Metal Thunder” comme un titre Thrash Métal.


Derrière moi, un sympathique personnage grisonnant vêtu d’une antique veste à patchs s’étonne de constater que ’Les jeunes connaissent toutes les paroles des chansons’. Après nous avoir vanté les mérites d’une bière Belge dont il situe le pourcentage d’alcool entre 14 et 17° (NDR : mais qu’est-ce qu’on leur donne à boire dans les loges ?) Biff enchaine : ’C’est bientôt le centième anniversaire de la première guerre mondiale et pour rendre hommage aux héros qui sont tombés à quelques kilomètres d’ici, sur les champs de Flandres, nous avons pensé à jouer ceci…’ Le groupe se lance alors dans un intense “Broken Heroes”, talonné par une tripotée de classiques incontournables : “Solid Balls Of Rock”, “To Hell And Back Again”, “Crusaders”, “20,000 ft” (qui déclenche une émeute générale chez les pogotteurs) ou “Strong Arm Of the Law”. Le groupe n’oublie pas ses brûlots plus récents comme “Battalions Of Steel”, “Hammer Of The Gods” ou “Night Of The Wolf”. Comme toujours, “Wheels Of Steel” sert de prétexte à faire chanter la foule avant la première sortie de scène. Rappelé à l’ordre par nos ’SAXON, SAXON, SAXON !’ avides et respectueux, les héros du jour nous balancent encore l’ultra fédérateur “Denim And Leather” et le dantesque “Princess Of The Night” avant de nous abandonner au brouhaha de la salle qui se vide.

Merci au photographe indépendant Alain Boucly qui a remplacé, au pied levé, nos infidèles chasseurs d’images.

Le PPM 2014 est mort, vive le PPM 2015 !

Photos © 2014 Alain Boucly

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