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Grande cuvée pour le grand retour d’IQ !

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Groupe incontournable de la scène néo-progressive, IQ reste au même titre que Pendragon ou Arena, une des pierres angulaires de ce grand courant musical qui perpétue la tradition des précurseurs des seventies. Grand retour donc car c’est à chaque fois pour les fans, une longue attente de plusieurs années qui coïncide chaque fois avec la sortie d’un nouvel album studio. Grande soirée progressive en perspective pour notre bon vieux Spirit of 66. C’est donc le cœur plein d’entrain que je pars vers les terres verviétoises afin de retrouver une nouvelle fois la bande à Mike Holmes et Peter Nicholls afin de découvrir en live le nouvel opus “The Road Of Bones” sorti depuis peu et qui prend la relève de l’excellent “Frequency” sorti en 2009. Longue période d’attente comme je le disais avec une équipe où de nouveaux changements de personnel se sont opérés depuis la dernière tournée de concerts. Si Mike et Peter restent toujours sur le pont depuis les débuts au même titre que l’infatigable Paul Cook né en 1956 et qui fût le batteur des emblématiques Sex Pistols, il y a eu du changement pour le reste du line-up. Le départ de John Jowitt à la basse coïncide avec le retour de Tim Essau qui fût bassiste du groupe dès la première heure quant au claviériste, exit le fabuleux Martin Orford (qui quitta l’industrie de la musique) au profit de Neil Durand officiant aussi au sein de Sphere3.

Salle comble pour les Anglais et c’est d’ailleurs amplement mérité pour un groupe qui nous a toujours offert un super concert à Verviers avec en fond de scène, trois écrans géants qui seront là pour illustrer les différentes compositions. Parlons-en de la set-list avec une entrée en matière dès 21h30 où les musiciens entament la soirée avec la première chanson du nouvel album. “From the Outside In” est d’entrée de jeu puissant et efficace avec un Peter Nicholls qui comme toujours, prend à bras le corps son rôle de frontman. Chanteur emblématique à la voix unique, il reste un personnage haut en couleurs qui porte efficacement la musique de ses comparses dans un rock néo-progressif où puissance et mélodie font bon ménage. L’omniprésence des claviers et des orgues de Neil se ressent elle-aussi dès la première composition quant à Paul Cook, il se joue de son imposante batterie avec une précision déconcertante. Le nouvel opus reste au premier plan avec la chanson-titre et surtout, le gigantesque épique “Without Walls” où Neil et Peter introduise cette longue composition grâce au piano et au chant. Passage plus calme qui nous déroute un peu mais qui fait son effet auprès du public ce dernier pouvant apprécier, la dextérité du nouveau claviériste.

Si le dernier album est entièrement revisité avec pour compléter le tableau les morceaux “Ocean” et “Until The End” qui perpétuent parfaitement l’âme et la musique du groupe, la troupe de Peter Nicholls choisi intelligemment de truffer le show de compositions plus anciennes des autres albums comme “Dark Matter” ou “Ever” datant de 1993. On épinglera d’ailleurs de magnifiques versions de “The Wake” et de “The Seventh House”. Tout au long de ce concert qui se terminera par deux rappels avec au final le magique “Frequency”, le mixage son, les jeux de lumière et les projections d’images seront réglés comme du papier à musique (petit brin d’humour)avec une précision d’horloger.

Pour ce qui est des protagonistes en présence, c’est finalement Tim Essau qui reste le plus calme avec malgré-tout un jeu précis et efficace. Mike Holmes quant à lui, reste fidèle à lui-même avec un jeu toujours aussi diversifié pour un guitariste qui jongle dans tous les registres possibles. Cerise sur le gâteau (deuxième brin d’humour) et pour la seconde fois, la date du concert coïncide avec l’anniversaire de notre guitariste qui reçoit à nouveau son dessert ainsi que des applaudissements nourris du public. Notre bon vieux Paul Cook force littéralement l’admiration avec l’hallucinante précision de son jeu, et ce, pour un grand bonhomme frisant la soixantaine ! Parlons maintenant de ce chanteur qui aura toujours eu ses adeptes et ses détracteurs car certains le considèrent comme trop démonstratif avec ce timbre de voix si caractéristique. Les âmes présentes ce soir ont bel et bien compris l’immense potentiel vocal et théâtral que Peter nous offre sans compter sur scène. J’en viens à Neil Durand qui me semble finalement l’homme de la soirée car il est resté omniprésent tout au long du show en habillant subtilement chaque composition de ses nappes de claviers ou d’orgues. Il me reste à vous parler du dernier acteur de cette belle soirée le public, qui a rapidement compris qu’il participait à un grand moment de rock progressif. Un public parmi lequel j’ai pu identifier un petit groupe de fous furieux (ils se reconnaitront) qui ont foutu l’ambiance dans l’arène du 66.

IQ nous a finalement offert une toute grande cuvée avec un show aussi riche en puissance qu’en finesse avec au final, un Francis Géron arborant un large sourire, celui des soirées réussies. Prenons donc rendez-vous pour la prochaine tournée et en attendant, plongeons-nous à corps perdu dans le dernier opus de ce groupe emblématique.

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