L’effet post-break tentaculaire de The Walkmen

Le 5 décembre 2013, sur le site officiel de The Walkmen, était publiée une notification quasi digne d’un faire-part. Sobrement intitulée “Hiatus” et illustrée d’une photo vintage, elle indiquait qu’ils ne se produiraient plus en concert pendant un certain temps, sans signifier pour autant la fin de l’aventure. Six mois plus tard, trois des cinq membres du groupe ont déjà sorti un album solo… Si celui du chanteur Hamilton Leithauser (“Black Hours”) ne faisait pas l’ombre d’un doute, on n’aurait pas parié sur celui du multi-instrumentiste Walter Martin (“We’re All Young Together”) et encore moins sur celui du bassiste Peter Bauer (“Liberation!”). Pourtant, les critiques donnent, contre toute attente, un avantage certain aux seconds couteaux présumés. Et c’est peut-être bien le dernier nommé qui a le plus de mérite.

En effet, contrairement à ses compères, Peter Matthew Bauer (qui était au Witloof Bar du Botanique ce jeudi 19 juin) n’a pas fait appel à une kyrielle de musiciens renommés pour l’aider à enregistrer sa plaque. Le résultat donne un effort tout personnel qui se situe quelque part entre Tom Petty et les Cars sans pour autant abandonner le charme hors du temps de son groupe d’origine. Le tout en démontrant son habilité à assumer ses responsabilités derrière le micro (et à jouer de la guitare sur scène).

N’allons toutefois pas dénigrer les albums des deux autres lascars même si c’est peut-être bien celui d’Hamilton qui tranche le moins avec son quotidien (cela est vraisemblablement dû à sa voix) malgré des interventions de membres de Vampire Weekend, des Shins et de Fleet Foxes. Celui de Walter, lui, bénéficie du support des Yeah Yeah Yeahs, de The National et de Clap Your Hands Say Yeah. Précisons dans la foulée que Paul Maroon et Matt Bernick, les deux membres restants de The Walkmen, ont participé de près ou de loin aux albums précités. Une façon comme une autre de confirmer l’état temporaire du break annoncé.