Masters@Rock 2014 – Jour 2 : Les chevaliers de Kamelot imposent la pax metallica
Après une courte nuit et un réveil difficile, je me mets en route avec un peu de retard pour aller assister à la deuxième journée de l’édition 2014 du Masters@Rock. Le ciel est très couvert. Mauvais signe. Sur l’autoroute, je me retrouve sous des trombes d’eau qui me font craindre l’annulation pure et simple de la deuxième journée. Arrivé sur place, c’est un miracle : il n’a pas plu et le seul torrent perceptible est celui des décibels. Ouf ! Et puis là rebelote: nouveau problème administratif pour l’accès au parking. Même comédie que la veille. Ma journée commence bien..
C’est donc énervé que j’arrive enfin sur le site où plusieurs groupes ont déjà mis l’ambiance (Death Enters My Ocean, After All, King Hiss et Koritni). Mes collègues photographes et journalistes soulignent unanimement la qualité de la prestation de Koritni. Un groupe à suivre donc.
Pour ma part, l’après-midi commence avec Crucified Barbara, le quatuor de charme formé par Mia Coldheart (lead vocal et lead guitar), Ida Evileye (basse), Klara Force (guitare et backing vocals) et Nicki Wicked (batterie et backing vocals). Très actif cette année, le groupe suédois que l’on a déjà pu voir au Skullfest et dans bon nombre de festivals estivaux, assure actuellement la promotion de son album « In The Red » dont la sortie est prévue le 10 septembre 2014.
Sur scène, les Suédoises assurent un spectacle d’excellente tenue, mélangeant avec bonheur heavy metal et hardrock traditionnel. Mia a une voix excellente et les filles ont clairement l’habitude de jouer ensemble et de s’éclater sur scène. Pour le plus grand bonheur du public venu nombreux pour profiter du rock made in Sweden (et sans doute aussi de la plastique des 4 beautés venues du Nord). En plus de quelques grands classiques comme «Sex Action», «In Distortion We Trust» et «Rock Me Like The Devil», les festivaliers ont aussi eu droit – actualité oblige – au premier extrait intitulé «I Sell My Kids For Rock’N’Roll». Ce deuxième passage n’a fait que renforcer ma conviction que Crucified Barbara est un excellent groupe de scène, qui n’a rien à envier à ses collègues masculins.
Pour succéder aux Suédoises, un autre groupe lui aussi originaire du pays d’Abba: Corroded. Mais la comparaison s’arrête là. Physiquement d’abord puisque 5 mâles barbus et tatoués prennent possession de la scène. Des rockeurs pur jus. Dans leur musique ensuite. Corroded est classé dans la catégorie hard-post-grunge ou a heavy metal alternatif. Capable malgré tout d’une approche atmosphérique, le groupe Corroded a connu un premier succès en 2009 avec le morceau «Time And Again» et il a eu l’occasion d’accompagner Airbourne dans sa tournée européenne. Excusez du peu! Célébrissimes dans leur pays, Jens Westin (guitare/chant), Peter Sjödin (guitare), Tomas Andersson (guitare), Bjarne Elvsgård (basse) et Per Soläng (batterie) livrent une prestation survoltée au son de leur musique que d’aucuns vont même jusqu’à qualifier de «heavy aggressive rock». Malheureusement, le public semblait moins intéressé que par le groupe précédent…
En tout début de soirée, c’est le groupe britannique Hacktivist qui prend la relève. Son mélange de genres estampillé nu-mathcore ou rapmetal progressif est assez particulier. Sur scène, Jermaine «J» Hurley et Ben Marvin (vocalistes), Tim «Timfy James» Beazley (guitare, voix, programmation), Josh Gurner (basse) et Richard Hawking (batterie) occupent le terrain. Leur musique ne laisse pas indifférent : soit on adore, soit on déteste. Je dois bien avouer que je fais partie de la dernière catégorie. Et, profitant de cette prestation peu à mon goût, je me suis enfui vers les tentes-restaurants pour aller manger un bout car je ne voulais pas manquer une seule seconde des groupes à suivre…
C’est donc rassasié que j’ai repris place dans le pit pour le groupe suivant. Venu de Finlande, le groupe Finntroll compte déjà six albums à son actif. En combinant des éléments de folk metal, de black metal et de death metal avec la humppa, une variété finnoise de polka, Finntroll parvient à captiver le public par son côté folklorique tant au niveau du jeu de scène que dans sa musique et les instruments utilisés. La première chose qui frappe est le nombre de membres du groupe : Mathias ‘Vreth’ Lillmåns (chant), Samuli ‘Skrymer’ Ponsimaa (guitare), Mikael ‘Routa’ Karlbom (guitare), Sami ‘Tundra’ Uusitalo (basse), Samu ‘Beast Dominator’ Ruotsalainen (batterie), Henri ‘Trollhorn’ Sorvali (clavier) et Aleksi ‘Virta’ (clavier). Et comme le nom du groupe le laisse entendre, tout ce beau monde arrive sur scène grimé, maquillé et déguisé en troll. Pas une seconde, le public n’a le temps de s’ennuyer. La musique métal folk agrémentée d’éléments extrêmes est servie par un jeu de scène efficace. On n’a pas assez de ses deux yeux pour tout voir et les musiciens ne sont pas avares en gesticulations et autres poses de circonstance. Un grand moment qui a ravi petits et grands amateurs de métal folk.
21h45. Depuis l’annonce faite la veille – et répétée dans la journée – de la présence sur scène d’Alissa White-Gluz (Arch Enemy), l’impatience n’a cessé de croître dans les rangs des fans de Kamelot venus nombreux à Torhout. L’arrivée de Tommy Karevik au chant sur le dernier album en date («Silverthorn») a sérieusement reboosté le groupe qui ne cesse d’enchaîner les tournées à succès. Force est de reconnaître que chaque concert est un événement. Thomas Youngblood (guitare), Casey Grillo (batterie), Oliver Palotai (claviers) et Sean Tibbetts (basse) ont un sens du show hors du commun. Sans parler du charisme de Tommy à qui il ne faut que quelques secondes pour mettre le public dans sa poche. Quasiment que des tubes au programme avec notamment «Sacrimony», «Center Of The Universe», «When The Lights Are Down» et «Falling Like The Farenheit» (dont le clip vient de sortir tout récemment). Ajoutez à cela, la participation d’Alissa à la voix si extraordinaire et tous les ingrédients sont réunis pour un concert de rêve. Si tous les groupes n’ont pas toujours fait l’unanimité au sein du public jusqu’à présent, Kamelot a réussi la prouesse de mettre tout le monde d’accord. Le public adhère massivement et s’amuse à chanter avec Tommy qui prend visiblement un réel plaisir à communiquer avec son public. Une des meilleures prestations du festival pour ma part.
Arrive enfin le tour de la dernière tête d’affiche. Quand résonnent les premières notes «Ready To Rock», la machine Airbourne se met en marche et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Joel O’Keeffe (vocals/lead guitar), David Roads (guitare) et Justin Street (basse) s’approprient chaque centimètre carré de la scène, pendant que Ryan O’Keeffe cogne comme un malade sur ses percussions. Les guitaristes se démènent tellement qu’il m’est difficile de les prendre en photo. Les morceaux vont s’enchaîner avec une énergie rare jusqu’à la fin du set. Quand on aime le rock made in Australia, comment ne pas se laisser emporter par la déferlante Airbourne et par des morceaux tels que «Too Much, Too Young, Too Fast», «No One Fits Me (Better Than You)», «Diamond in the Rough», «Blonde, Bad and Beautiful», «Girls In Black», «Cheap Wine & Cheaper Women», «Black Dog Barking», «Chewin’ the Fat», «Stand Up for Rock ‘N’ Roll», «Live It Up» et en clôture le magnifique «Runnin’ Wild». Une prestation survitaminée, des musiciens déchaînés, des morceaux excellents et un public aux anges. Que demander de mieux pour bien terminer ce festival ? Heureusement qu’il nous reste le dimanche pour nous remettre de nos émotions. En attendant la prochaine édition que l’on souhaite aussi attrayante que la cuvée 2014 !
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Photos © 2014 Hugues Timmermans