Teleman, des ex-Pirates à l’abordage du Belvédère
Cela faisait un petit temps que l’on n’avait plus fait une pointe jusqu’à la citadelle de Namur. On avait dès lors presqu’oublié le cadre enchanteur du Belvédère avec sa vue imprenable sur la vallée de la Meuse, ses cabines de téléphérique vintage, son staff accueillant et ses soirées endiablées. Mais il y a surtout des concerts et ce lundi 10 novembre, la deuxième édition du festival Beautés Soniques se clôturait avec la venue de Teleman. Formé sur les cendres de Pete & The Pirates, le groupe emmené par Thomas Sanders se compose également de deux anciens autres membres du combo de Reading, à savoir son frère claviériste Jonny Sanders et le bassiste Peter Cattermoul. Enrichis du batteur Hiro Amamiya, ils ont sorti “Breakfast”, un premier album produit ni plus ni moins par Bernard Butler, le célèbre ex-guitariste de Suede. C’est d’ailleurs en première partie de ces derniers qu’on les a découverts sur scène l’an dernier à l’Ancienne Belgique alors que, plus récemment, ils ont également assuré le support de Kaiser Chiefs au Cirque Royal.
Ceci dit, l’intimité de la petite salle namuroise convient beaucoup mieux à leur univers pop mélancolique qui doit beaucoup à la voix fragile du leader, reconnaissable entre mille. On serait même tenté d’affirmer que la direction musicale de Teleman lui convient nettement mieux que son groupe précédent même si, on le verra plus tard, tout ceci est à nuancer. En attendant, “Skeleton Key” va mettre un public nombreux, attentif et curieux à l’aise que l’entêtant single “Cristina” va définitivement conquérir.
Si l’on devait faire un parallèle avec des contemporains, on choisirait sans aucun doute Soft Cell et les nappes synthétiques sautillantes qui ont fait leur renommée au début des années 80. Un allongé “Steam Train Girl” et “Lady Low” en seront les meilleurs exemples, alors que l’efficace “23 Floors Up” fera la jonction avec la dernière partie du set, un rien plus musclée.
Ainsi, “Mainline” et ses envolées de guitares vont quelque peu renouer avec les influences des Pirates tout en gardant à l’esprit la face mélodique de l’ensemble. Mais c’est surtout le final “Not In Control” (le morceau caché de l’album) qui va ponctuer leur set de manière atypique. En effet, la reverb et les stroboscopes lancinants vont les placer dans une autre catégorie. Une dans laquelle on aimerait finalement peut-être les voir s’engouffrer plus souvent.