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Christophe Chassol présentait son nouvel opus

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Christophe Chassol aux Halles de Schaerbeek était le concert à ne pas manquer en cette fin janvier. Si l’on peut parler de concert car la musique de Chassol défie les lois du genre, en utilisant comme média un élément visuel pour y greffer sa musique jouée en direct. Il y a deux ans, il sortait son deuxième album “Indiamore” sur Tricatel, le label de Bertrand Burgalat. Le CD/DVD relatait son périple musico-visuel en Inde, notamment dans la cité de Bénarès. Chassol y rejouait à sa façon les musiques indiennes (sitar, tablas) en superposant ses claviers et batterie, brouillant les pistes entre tradition et modernité.

Ce soir, Chassol présentait son nouvel opus, “Big Sun”, qui sortira en mars prochain. Il n’est plus question d’Inde mais des Antilles, un paysage que Chassol connaît bien. Ses deux parents sont nés à Rivière-Pilote, dans le sud de l’île, avant de venir en métropole. Débarqué avec la réalisatrice Marie-France Barrier et le preneur de son Johann Levasseur – qui avaient déjà travaillé sur “Indiamore”, Christophe Chassol avait quelques idées en tête mais s’est largement laissé porter par les rencontres.

Sur scène, il joue sur plusieurs claviers (dont un Fender Rhodes), en compagnie de Lawrence Clais à la batterie. Les premières images sont celles d’oiseaux dans un arbre, filmés en plan rapprochés. Chassol superpose ses notes de piano sur les chants d’oiseaux dont les plans sont répétés pour coller à la musique. Séquence suivante: c’est l’un des anciens chanteurs du groupe antillais Malavoi, Pipo Gertrude, qui se retrouve – un peu ivre – à imiter le chant des oiseaux de l’île… Un peu plus loin, c’est l’arrangeur Mario Masse qui reprend dans un cimetière une mélodie d’Eugène Mona, star de la musique antillaise, mort en 1991. La séance suivante, ce sont des joueurs de dominos en pleine action avant d’improviser un concert avec des instruments de fortune, comme ce coquillage de mer dans lequel souffle un des musiciens. Le duo sur scène y greffe un rythme électro chaloupé du meilleur effet. On aurait envie de danser mais on n’ose pas, et la configuration de la salle ne s’y prête pas. On retiendra également les rencontres avec les jeunes de l’île qui improvisent un rap aux accents raggamuffin. L’apothéose du film, c’est la carnaval où la caméra s’arrête sur des enfants ou des jeunes filles, sur les mouvements desquels Chassol vient caler ses mélodies.

Au terme d’une heure trente, le concert s’achève et le public est conquis. En sortie de concert, à proximité du bar, un individu porte des lunettes rectangulaires qui font penser à celles de Bertrand Burgalat. Était-ce lui ?

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