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Heavy Sound Festival 2015 : l’interview d’Ostrogoth

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Ostrogoth est l’une des icones du Heavy Métal Belge. Il aurait été inconcevable de réduire cette interview aux seules questions de notre interview découverte standard. Mario ‘Grizzly’ Pauwels, le batteur, fondateur et leader de la tribu nous a parlé du passé et de l’avenir, du nouvel album, de WhiteShark et, bien sur, de la participation d’Ostrogoth au prochain Heavy Sound Festival. Le Groupe

MiB : Nous avons déjà retracé les grandes lignes la carrière d’Ostrogoth à l’occasion de notre chronique de votre nouvel album
Last Tribe Standing
et nous n’allons pas te demander de nous raconter à nouveau l’histoire du groupe. Nous nous contenterons de te demander quelques éclaircissements. Te souviens-tu pourquoi vous avez choisi le nom ‘Ostrogoth’ ? Qui avait eu cette idée ?

Mario ‘Grizzly’ Pauwels : Nous jouions déjà ensemble depuis des années dans des groupes qui s’appelaient Trash et Stonehenge. Ces groupes étaient plus orientés Blues/Rock/Hard Rock. Mais lorsque nous avons découvert la musique de Judas Priest, nous avons immédiatement désiré évoluer dans ce style. Nous cherchions un nom plus puissant et après quelques dizaines de propositions, notre guitariste a suggéré ce nom. Ostrogoth est le nom anglais des Goths de l’est, une tribu germanique de l’Antiquité.

MiB : Quelles étaient vos influences musicales à l’époque ? Écoutez-vous encore ce genre de musique actuellement?

Ostrogoth : Nous avions beaucoup d’influences musicales. Bronco (NDR : Marnix van de Kauter, l’ancien bassiste de groupe) et moi, qui étions les fondateurs d’Ostrogoth, étions (et sommes encore) fans des Beatles. Nous aimions la musique progressive et le Hard Rock. Nous écoutions aussi beaucoup de groupes Blues Rock. En fait, toute la période musicale qui va de 1966 à 1980 nous a influencé.

MiB : Quels sont les cinq albums sans lesquels la musique d’Ostrogoth n’aurait pas vraiment été la même ?

Mario Pauwels :

  1. Judas Priest : “Unleashed In The East”
  2. Scorpions : “Tokyo Tapes”
  3. UFO : “Strangers In The Night”
  4. Rush : “All The World’s A Stage”
  5. Iron Maiden : “Killers”

MiB : Depuis les retours successifs d’Ostrogoth en 2010 et en 2012 et l’arrivée de Dario Frodo (Guitare) et Josey Hindrix (chant), vous avez dû faire face au ‘départ’ de deux des musiciens originels du groupe. Grizzly, tu es donc le dernier des membres fondateurs à être en activité. Es tu le leader incontesté du groupe ? Ostrogoth pourrait-il continuer à exister si tu décidais, par exemple, de prendre une retraite anticipée ?

Mario Pauwels : Grizzly a mené sa tribu pendant 30 ans et, maintenant, avec cet apport de forces jeunes et ambitieuses, les tâches sont un peu plus partagées. Grâce aux idées fraîches qu’ils ont amené avec eux, le groupe est capable de se maintenir en bonne place au sein de ce véritable ‘boom’ de nouveaux groupes ‘old school metal’. Rassure-toi, pour le moment Grizzly se tient encore bien, il est plein d’énergie et il a encore très faim. Il serait quand même dommage que le groupe continue sans aucun membre original !

MiB : Au cours des eighties, la Belgique possédait quelques excellents groupes. Ostrogoth, bien sur, mais aussi Crossfire, Killer, Acid, Thunderfire, Black Widow, et bien d’autres encore. Cependant, la plupart d’entre eux n’ont pas enregistré plus de deux ou trois albums. Comment expliques-tu ce phénomène ?

Mario Pauwels : Manque d’inspiration? Pas assez travaillé? Difficultés ou malentendus internes? Insuffisamment guidés? Les maisons de disques qui ne soutenaient pas ou plus leurs groupes? Ou bien carrément pas d’intérêt de la part des labels? Il y a tellement de possibilités et de causes qui expliquent pourquoi un groupe ne réussit pas donner une suite à son succès initial.

WhiteShark

MiB : Rudy Vercruysse, alias WhiteShark nous a quittés au début de l’année. Mais avant de succomber à la maladie, il est parvenu à finaliser l’enregistrement de “Last Tribe Standing” et à donner un concert d’adieu devant une salle pleine à craquer. Il a également désigné le guitariste qui devait lui succéder au sein du groupe. Était-il important pour lui de s’impliquer de cette manière jusqu’au dernier souffle ? Penses-tu que cette implication l’ait aidé à supporter ces moments difficiles ?

Mario Pauwels : Je ne peux que répondre que par ‘OUI!’ à toutes ces questions. Oui ! En effet ! WhiteShark était très courageux et sans doute que ces implications lui ont donné la force de se maintenir jusqu’au dernier souffle.

MiB : Quel est votre meilleur souvenir concernant WhiteShark?


Mario Pauwels : Il avait les pieds sur terre, énormément d’humour et c’était quelqu’un de paisible!

MiB : Comment se passe l’”après WhiteShark”. Avez-vous déjà commencé à répéter ou à écrire depuis qu’il s’en est allé ?

Mario Pauwels : Nous sommes, en effet, déjà en train de répéter pour les prochains concerts liés à la sortie de notre album et le processus d’écriture ne va pas tarder à suivre. WhiteShark aurait voulu que cela se passe de cette manière.

MiB : Avez-vous prévu de lui rendre un hommage particulier lors de vos prochains concerts ?

Mario Pauwels : Nous avons l’intention de faire quelque chose de spécial en son honneur durant un concert, effectivement.

MiB : WhiteShark a-t-il laissé des compositions inachevées que vous pourriez utiliser par la suite ?

Mario Pauwels : Ce n’est malheureusement pas le cas. Cependant, son influence spirituelle sur notre processus d’écriture est toujours bien présente.

Last Tribe Standing

Ostrogoth présentera officiellement son nouvel album dans le cadre du Up The Belgians! Fest Pr.1 qui se tiendra au
KR3UN
de Coutrai ce Samedi 7 mars 2015 à partir de 17h.

MiB : “Last Tribe Standing” est sorti le 23 janvier de cette année. Comment est-il accueilli par la presse et par les fans ?

Mario Pauwels : Les premières réactions sont toutes positives. Les fans ont très bien accueilli nos nouveaux morceaux sur scène, lors de nos derniers concerts avec Whiteshark. Les prévisions sont plutôt chaleureuses et prometteuses.

MiB : Quel message se cache derrière le titre “Last Tribe Standing” ?

Mario Pauwels : Ostrogoth a toujours été une tribu. Depuis les années 80, la famille métallique a toujours du se battre contre les préjugés, contre le média, etc. Mais la famille est toujours là, en dépit de l’opposition générale. Et nous sommes toujours là, nous aussi ! Une tribu oubliée, mais une tribu qui n’a jamais abandonné sa fierté, son but et sa vision. Le titre fait également référence à l’éternel combat que l’on doit mener pour atteindre son but.

MiB : “Last Tribe Standing” sort sur le label underground belge Empire Records. Pourquoi avez-vous fait ce choix ? Avez-vous eu des propositions d’autres labels ? Avez-vous, par exemple, envisagé un retour chez Mausoleum ? Avec le recul, êtes-vous satisfaits de votre décision ?

Mario Pauwels : Notre manager a discuté avec beaucoup de personnes qui semblaient intéressées, mais c’est Empire Records qui se montrait le plus motivé. Ils voulaient absolument avoir un nom connu dans leur catalogue. Le résultat est prometteur : des CD qui sont pourvus d’une belle pochette, des Vinyles avec différents motifs, des items collector, etc. Notre politique, c’est qu’il vaut mieux être grand et gâté dans une petite maison de disques, que de n’être qu’un simple numéro dans un grosse boite. Nous sommes donc très satisfaits pour l’instant. L’avenir nous en dira plus!

MiB : Les titres “No Risk Taken” ou “Last Tribe Standing” semblent prendre une direction progressive. Est-ce un choix délibéré ? Le métal progressif est-il un style que vous appréciez ? Les prochaines compositions d’Ostrogoth iront-elles également dans cette direction ?

Mario Pauwels : Nous écoutons beaucoup de styles différents et le progressif est, en effet, un genre qui nous plait beaucoup. Notre guitariste était déjà, fin des années 80, un grand fan des groupes Progrock. De ‘petits’ Dream Theater, Rush, Pain Of Salvation ou Symphony X ne sont jamais très éloignés de nos écouteurs. Ce qui est agréable, c’est que nous pouvons intégrer toutes ces influences dans notre musique et moderniser notre son sans perdre de vue notre style personnel.

MiB : Qui a eu l’excellente idée d’ajouter des versions ‘Live’ des quatre titres du EP classique “Full Moon’s Eyes” aux quatre titres studio ? L’idée venait-elle du groupe ou du label ?

Mario Pauwels : L’idée a mûri en studio lorsque nous enregistrions notre nouvel EP. Nous voulions poser un acte symbolique afin de créer un lien avec notre premier EP. Nous avons même utilisé le tout premier logo du groupe sur la pochette.

MiB : À combien d’exemplaires ont été pressés le CD et le LP ? Quel format recommandez-vous à vos fans (CD ou Vinyle) ?

Mario Pauwels : Le CD et le vinyle valent tous les deux la peine d’être achetés. Le vinyle est sorti en plusieurs éditions spéciales. Les deux formats ont été pressés à un nombre fixe au départ mais, aux dernières nouvelles, ce nombre initial est déjà amplement surpassé.

MiB : Êtes-vous toujours en contact avec certains anciens membres du groupe ? Si oui, qu’ont-ils pensé de “Last Tribe Standing” ?

Mario Pauwels : Je suis encore en contact avec la plupart des anciens membres du groupe. Surtout avec Junao Martins (NDR : le guitariste qui jouait sur l’album “Feelings Of Fury” de 1987) et Bronco. Les autres je ne les vois que de temps en temps, mais tout le monde est très positif en ce qui concerne notre nouveau disque.

Heavy Sound Festival

MiB : En 1983, Ostrogoth a participé à la toute première édition du Heavy Sound Festival. Quel souvenir gardes-tu de ce concert ?

Mario Pauwels : Deux mois avant ce festival, nous avions fait la première partie de Def Leppard et déjà là, les réactions avaient été superbes. Le Heavy Sound, cependant, a été le détonateur définitif de notre carrière. Nous y avons reçu énormément de respect de la part des autres groupes.

MiB : L’année dernière, vous avez dû annuler votre participation au Heavy Sound suite aux problèmes de santé de White Shark. Était-il important pour vous d’y jouer cette année ?

Mario Pauwels : Il est évidemment important d’y jouer cette année. Les organisateurs actuels étaient présents en tant que fans sur le premier Heavy Sound Festival et ils sont devenus des amis personnels. Ils voulaient absolument avoir Ostrogoth sur l’affiche et malheureusement la terrible maladie de WhiteShark nous a obligés à postposer notre venue d’une année. Dommage que WhiteShark ne sera plus là avec nous !

MiB : Ostrogoth, comme la plupart des groupes à l’affiche du Heavy Sound Festival est associés à la scène ‘Heavy Métal Old School’. Penses-tu que cette étiquette vous corresponde ? Que penses-tu des groupes actuels qui se réclament de cette scène comme Ambush, Skull Fist ou nos Evil Invaders nationaux ?

Mario Pauwels : L’étiquette nous correspond parfaitement puisque nous nous sommes vraiment laissés influencer par la NWOBHM et que nous avons grandi et mûri au sein même de ce phénomène. Néanmoins, nous sommes très heureux de découvrir et de constater que de nombreux jeunes groupes honorent encore aujourd’hui cette vague de métal très importante, sinon la plus importante de toutes!

MiB : Que peuvent attendre les fans de votre prestation au Heavy Sound Festival ?

Mario Pauwels : Le meilleur d’Ostrogoth ! Nous allons honorer nos fans en leur offrant un moment inoubliable et rendre hommage à notre Requin Blanc décédé !

MiB : Pour terminer : y a-t-il une question spécifique que tu aurais aimé que je te pose et que j’ai oublié ?

Quelque chose comme : ‘Quand t’es tu rendu compte que tu avait été infecté par le microbe musical et quel a été le détonateur de cette envie de former un groupe Métal’ ?
Un grand merci pour cet interview !

MiB : Merci à toi !

Retrouvez Ostrogoth sur la toile :
Site Officiel
,
Facebook
.

Tous les détails concernant la prestation d’Ostrogoth au Heavy Sound sont disponibles sur la page
facebook officielle
du Festival.

Le Heavy Sound Festival investira Poperinge le 23 mai 2015. A l’affiche du jour :


The Rods
(USA),
Fist
(Angleterre),
Ostrogoth
(Belgique),
Skull Fist
(Canada),
Air Raid
(Suède),
Ambush
(Suède),
Sacral Rage
(Grèce),
Asgard
(Italie) et
Voltrage
(Belgique/France).



Adresse :
De Kouter
Komstraat, 26
BE-8970 Poperinge

Prix : 20,00 EUR en prévente, 25,00 EUR le jour même.

Toutes les infos sur l’
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consacré au festival.
Retrouvez ici nos interviews découverte d’
Ambush
(Suède),
Skull Fist
(Canada) et
Sacral Rage
(Grèce)

Photos © 2014 Hans Van Hoof & Tim Tronckoe

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