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NEAL MORSE à Verviers, l’apothéose pour le public !

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Lorsque j’ai vu le line-up du Neal Morse Band, mon sang n’a fait qu’un tour car voir dans sa vie une telle équipe est une véritable aubaine ! Si effectivement les fans savent que depuis quelques années la destinée musicale du grand Neal Morse a rencontré celle de Mike Portnoy (ex-Dream Theater) et celle de Randy George, rares sont les occasions de les voir tous les trois chez nous sur scène ! De plus, quelle chance de pouvoir approcher ces monstres sacrés dans notre sympathique salle du 66 ! Mais revenons au début des opérations avec mon arrivée au Spirit vers 19 heures où manifestement, la salle est d’ores et déjà en grande partie pleine. Rien d’étonnant à cela vu l’affiche proposée avec en sus, les Suédois de Beardfish en première partie. Comme pour l’un des passages de Spock’s Beard, ancien groupe où officiait Neal Morse, c’est à nouveau le groupe de Rikard Sjöblom et David Zackrisson qui ouvre la soirée. Arrivant tout juste pour le début des hostilités, j’achète rapidement le dernier opus du Neal Morse Band (version limitée 2 CD + 1 DVD) puis, me positionne entre l’entrée des toilettes et le coin du bar faute de mieux. Si ce n’est pas la meilleur place car de nombreux assoiffés me passeront sous le nez pendant le premier set, je profite malgré tout de la belle prestation des Suédois qui sont venu présenter sur scène les versions de leur dernier album “4626-Comforzone” sorti en janvier de cette année. Comme la dernière fois, notre ami Rikard va alterner les passages à la guitare et ceux aux orgues pour nous offrir, un rock progressif typé nordique nous rappelant Moon Safari mais sans les harmonies vocales. Cette dernière remarque n’enlève rien au mérite de Beardfish qui distille des compositions où, viennent s’immiscer des sons d’orgues, de claviers et d’accordéon qui colorent le rock progressif des cinq musiciens. Belle prestation d’un peu plus d’une demi-heure qui chauffe comme il se doit la salle où, de nombreux fans du groupe nordique arborent fièrement des tee-shirts à l’effigie du band. Seul petit bémol mais il est personnel, c’est l’envie de voir un jour le groupe nordique m’offrir un set complet ! Prochaine occasion, j’y serai.

Pour la suite et si mes musiciens suédois démontent eux-mêmes leur matériel, ce sont des roadies très pros et affublés de talkie-walkie qui, installent le matériel des grandes pointures à venir. On sent tout de suite que l’on passe à du lourd et du sérieux d’autant plus, que la balance du son sera assurée sur une table de mixage amenée par le staff. Tentant ma chance, je me rapproche et finit par trouver une belle place au début de l’escalier qui mène au balcon. De là et si les claviers de Bill Hubauer seront quelque peu cachés par les enceintes, je devine déjà sous un drap noir l’imposante batterie de Maitre Portnoy ! L’attente se fait longue puis par une porte dérobée sur le côté de la scène, j’assiste à l’arrivée de Neal Morse et Mike Portnoy qui vont je suppose, bientôt démarrer la fête. Fête qui ne tarde pas à démarrer avec l’entrée des cinq musiciens où l’on compte également le célèbre bassiste Randy George et le tout jeune guitariste-chanteur Eric Gillette.

Et là dès le premier extrait du nouvel opus “The Grand Experiment”, c’est le déluge de musique progressive avec une équipe parfaitement rôdée et un Neal Morse au sommet de sa forme. Neal Morse que je n’avais plus vu depuis 2008 accompagné à l’époque de jeunes musiciens hollandais. Après une longue traversée religieuse, notre bonhomme est manifestement revenu à ses premiers amours en nous proposant, un rock progressif enjoué et efficace comme à la grande époque. Les compositions du nouvel opus comme “The Call”, “Waterfall”, “Alive Again” et la plage titulaire sont de véritables joyaux progressifs où bien sûr, Mike Portnoy nous distille un jeu précis et rapide sur son impressionnante batterie. Le niveau technique et musical nous ramènent au grand “Snow” époque Spock’s Beard mais aussi, aux premiers albums solos du maître de cérémonie. N’oublions pas les nombreuses harmonies vocales qui font également partie de la marque de fabrique du musicien américain. D’ailleurs le public ne s’y trompe pas avec après chaque morceau, une véritable standing-ovation comme pour Steve Hackett ou Camel !

Neal Morse virevolte de la guitare aux claviers tout en chantant avec, son habituel sourire et un enthousiasme débordant. Outre le nouvel album, il nous fait le grand plaisir de reprendre de grands classiques de sa carrière avec toujours, un rock progressif endiablé où percent çà et là, des relents de blues et de funk. Ce fabuleux concert est également truffé de moments forts comme par exemple, un morceau où Neal joue seul à la guitare acoustique. Comme un moment de magie où le grand musicien communique avec le public, il le fait durer avec une seconde composition acoustique où, il est accompagné de ses comparses. Mike est aux chœurs et au tambourin, Bill à la guitare 12 cordes et au trombone et enfin Eric qui, les accompagne à la guitare électrique. Autre moment magique quand les musiciens décident de changer d’instrument pour une chaise musicale des plus insolites ! Subitement Neal se place derrière les fûts puis, Mike enfourche la guitare, Bill prend la basse et Randy vient se mettre aux claviers avant, un nouveau changement d’instrument pour chacun des musiciens. Finalement c’est logique car, nous sommes en présence de cinq multi-instrumentistes et le jeune Eric ne déroge pas à la règle car notre jeune ami est aussi à l’aise à la guitare (son instrument de prédilection), qu’à la batterie ou à la basse. Et si l’on veut être complet, ajoutons encore que le jeune musicien est également un excellent chanteur qui nous offre une voix sublime.

De nombreux solos (batterie, basse, guitare et claviers) égrènent les deux heures intenses de concert avec même, un rappel dantesque où l’on assiste une dernière fois à une méga jam-session ! N’oublions pas de parler de l’esprit de communication que Neal et Mike cultivent avec une déconcertante aisance. Que demander d’autre que des supers sourires de nos deux vedettes qui font partager à toute l’assistance, leur joie d’être là et de jouer de la musique. Ajoutons encore les nombreuses baguettes que Monsieur Portnoy va distribuer aux fans qui, devront les conserver précieusement tel un trophée !

Il me reste comme à chaque fois à passer en revue, les prestations de chaque protagoniste en présence avec tout d’abord, Bill Hubauer qui est un tout grand claviériste jonglant avec le piano, les synthés et les orgues. Mais ce n’est point sa seule corde à son arc puisqu’il a sublimé certaines compositions grâce à sa guitare 12 cordes, son trombone et même son saxophone ! Randy George en impose et pas seulement par sa corpulence car, son jeu de basse respire une toute grande expérience et un tout grand talent. Mike Pornoy est tel qu’il est, un des batteurs les plus doués de sa génération avec un jeu rapide et précis dans un concert où, il nous a offert des solos tous aussi fantastiques. Le jeune Eric Gillette est un vrai génie, jeune guitar hero il est aussi un chanteur doté d’un timbre de voix extraordinaire et d’ailleurs, il accompagne parfaitement Neal dans les envolées vocales. Et notre Neal Morse, que dire de ce fabuleux multi-instrumentiste et compositeur de génie qui au même titre qu’un Roine Stolt ou même un Steven Wilson, porte depuis des décennies l’avenir du rock progressif. Le grand Neal Morse est de retour et c’est tant mieux pour nous car, ça fait un bien fou au cœur, aux yeux et aux oreilles. Il me reste à évoquer la cerise sur le gâteau car lors de son départ de scène, l’émotion a envahi ce grand bonhomme qui a versé quelques larmes en remerciant le public du Spirit of 66 !

Apothéose pour le Neal Morse Band avec très certainement un des plus grands concerts que j’ai pu voir à Verviers. Une soirée inoubliable, un concert fabuleux !

One thought on “NEAL MORSE à Verviers, l’apothéose pour le public !

  • Tout à fait d’accord sur le concert de Neal Morse. Fantastique. Que du bonheur. Du tout bon prog, de fabuleux musiciens qui manifestement s’amusent, un bon son, etc…

    Un seul point noir: comme d’hab au Spirit ils nous font poireauter des moments interminables avant que les festivitès ne commencent. C’est pas marrant surtout qu’il n’ avait même pas de musique pour nous faire patienter. Il y a là un manque de respect pour le public.

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